Andrew Bird – Armchair apocrypha

Armchair_Apocrypha.jpgIl y a deux grosses années Andrew Bird nous régalait avec l’excellentissime the mysterious production of eggs. On notait sa capacité à  créer de superbes mélodies romantiques, bichonnées, astiquées et brillantes qui donnaient corps à  un album très riche. Un album proche de la perfection mélodique et musicale. Andrew Bird remet le couvert. Mais plutôt que de décevoir avec une mauvaise redondance, il s’attaque, avec les mêmes armes, à  un autre territoire de la musique populaire.

Le dixième album (7 albums studios et 3 lives) de Bird est, vous l’aurez deviné en introduction, également une jolie réussite. Le bonhomme, doté d’une formation classique et d’un bagage lié au métissage: jazz, country, musique indienne, musique tzigane, rythmes latins, groove ethiopien, décide de livrer un album plus direct. Plus direct, par sa construction essentiellement. On louait sur le précédent album, sa capacité romantique, un poil dandy sans doute, à  créer de grands tableaux allant du juste touchant à  l’éclatement romantique. On apprécié sa capacité, un brin spleenétique, à  aller tater de la ballade en mode presque mineur ou de la mélodie pop/rock à  rendre vert de jalousie certains héritiers des Pink Floyd première époque. Le syndrôme Divine Comedy (multiplier les arrangements grandiloquents, les musiciens d’appui jusqu’à  ce que l’auditeur écoeuré en ait marre de cette production finalement tarte à  la crème) n’a donc pas lieu avec ce nouvel album enregistré entre Chicago et Minnéapolis.

Un album à  l’image de son enregistrement: beaucoup de solitude, un peu d’isolement et le recours à  quelques partenaires de jeu pour les parties de chant féminin, les batteries, les basses ou quelques autres instruments convoqués sur cet album intime mais pas feutré. Une galette aussi chramante qu’une soirée, animée, à  la maison entre amis. La guitare y prédomine, et se fait acteur principal de ce qui sera peut-être le dernier opus de la trilogie pop de Bird. Ligne de conduite originelle, puisque la plupart des titres ont été composés à  la guitare. Bird s’abstient d’y laisser une idée se diffuser au long d’une plage impressioniste, au fil d’un grand à  plat multi-instrumentée. Non. Tout ici doit être dit en quelques minutes seulement et en une dizaine de titres au maximum. La guitare régente mais ne se fait pas despotique, le piano s’immisce, les contre chants charment, les instruments d’appui et les arrangements sont ciselés. Ce dernier point est d’ailleurs vraiment impressionnant, sur un disque aux visées pop évidentes et au mélodies guitaristiques d’obédiance entêtante: accorder autant de richesse au soutien, à  ce qui de loin ressemble à  du détail, tient de la profession de foi. Le casque est alors comme la loupe du diamantaire: on avait entendu que c’était beau, avant, on en est encore plus persuadé après inspection minutieuse.

Puis c’est justement ce mélange de pop et des ingrédients de ses précédents grands tableaux impressionnistes, le contraste entre l’homme qui vocalise de manière plus rock et son double thématique d’apparence plus torturée ou fragile (les fantômes de Buckley ou d’Elliot Smith ne sont jamais très loin), qui fait la force et la richesse de cet album. Un mélange artie et pop qui fait la force d’ Andrew Bird. Après il ne lui reste plus qu’à  recourir sur certains titres à  son sifflement désormais célèbre, pour signer son tableau de maître moins large que ses précédent essais, mais pas moins réussi pour autant.

Denis Verloes

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Fargo / Naîve

Tracklist
01. Fiery Crash
02. Imitosis
03. Plasticities
04. Heretics
05. Armchairs
06. Darkmatter
07. Simple X
08. The Supine
09. Cataracts
10. Scythian Empires
11. Spare-Ohs
12. Yawn At The Apocalypse

Date de sortie: 20 mars 2007
Durée: 48′ 04″

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