Chroniques Express 41

denims.jpg Mira Leon, Blood brothers, The Dude, The Elderberries, New Pretoria, Vector Lovers, Stacey Kent, Dominic Sonic, Grand National, The black Dog, Tehss, Le peuple de l’herbe, Fleuv, Adjagas, Washington, Odran Trümmel, Federico Aubele

miraleon.jpgMira Leon – C’est l’argent qui fait la guerre

Leonardo Rossi aka Mira Leon est diplômé du conservatoire de Parme. Auteur, arrangeur, triffouilleur de son; il a à  son palmares de producteurs des gens aussi variés que Zucchero, les Fugees, ou Massive Attack. Dans c’est l’argent qui fait la guerre il s’essaie en solo, dans un français parfois hésitant et dans un italien de meilleur alloi. On admire le remarquable travail effectué sur le son du disque et sur la qualité ciselée des arrangements. On apprécie quand les influences se font gitanes (avec la participation occasionnelle des Gipsy Kings) et flamenc’iennes; mais il y a malheureusement trop de pop pataude et insipide, trop de titres qui pourraient prétendre à  une victoire à  l’Eurovision, pour que son album nous retienne réellement l’oreille. Comme quoi, travailler le son et faire des chansons imparables sont deux métiers complémentaires, mais différents. (1.5) Denis Verloes

Kyrone Music – sortie janvier 2007

 

bloodbrothers.jpg Blood brothers – Young Machetes

Sérieux on doit être trop vieux pour l’exercice. On entend parler de non concession musicale, de repoussement des limites par une ligne directrice sévère et un traitement sonore limité à  la pure énergie… On ne voit nous, dans le cinquième album des Blood Brothers un groupe qui beugle, allez… crie sa rage dans un micro mal produit… allez Lo-Fi. Ils citent Liars dans leurs amis (pour se trouver un référent à  la démarche?) et sont voisins de label de Bloc Party, mais c’est le premier album en 2007 qu’on a du vraiment se forcer pour ne pas arracher de nos oreilles. Sais pas moi, comme si Axl Rose et ses sbires revenaient, sans mélodie, en assumant leur côté punk US et en oubliant pas d’avoir écouté comment Placebo charmait les filles et les garçons. Inaudible. Vraiment. (1.0) Denis Verloes

Wichita/Cooperative Music/Warner – janvier 2007 – Le site officiel – L’espace Myspace

 

thedude.jpg The Dude – Devoted to pleasure

Les Rennais de The Dude ont beaucoup tourné. Dont en Angleterre où ils se sont taillés une belle réputation scénique. C’est vrai que bien malin qui trouverait sous le phrasé des bonshommes la moindre trace de francophonie. Bien malin aussi qui trouverait une trace de francophilie dans leur musique. La bio les compare à  quelque Libertines, forcément c’est encore de saison. On trouve quant à  nous qu’ils ont du, volontairement ou non, être biberonnés à  l’eau de Blur époque album éponyme. Il y a bien un son un peu pourri et une vitesse d’exécution du lo-fi qui asseoit une couleur »punk » mais il y a sourtout la volonté de placer un son, une énergie, à  force d’artifices de pub: les claps, les phrasés péremptoires entêtant, les choeur de comptoir… Et la recherche pas encore forcément réussie ici, de plaquer un titre pop qui se fredonnerait de bouche houblonnée en lèvres au goût de cidre. Pas dans le mille cette fois-ci, mais il y a un germe. On gardera un oeil sur les Dudes. (2.5) Denis Verloes

Open prod – Novembre 2006 – L’espace Myspace – Le site du label

 

Elderberries.jpg The Elderberries – Nothing venturednothing gained

Aux baby rockeuses néo yéyé Plastiscines aux fake punks Naast on préfère les dix-sept ans au compteur musical de ce quintet qui mondialise les nationalités: Anglaise, Française, Canadienne. Conformément aux espoirs qu’on mettait sur le EP passé à  l’époque par notre écoute, l’album tient ses promesses. Comme les inaperçus Young heart attack, Elderberries plonge dans les 70’s chevelues. On sent qu’ils ont écouté les Stooges de papa, le MC5 et les Ramones… mais aussi des plus FM Motorhead, Guns n roses ou les MTV-isés Foo Fighters de Dave Grohl. C’est bourrin, ça décérèbre, on est sûr qu’on aimerait se le passer à  fond au volant d’un pick up sur une autoroute californienne, ça manque clairement de finesse – dur de s’enquiller tout l’album d’une traite à  moins d’être mordu du genre- mais ça fait du bien par où ça passe. M’est avis, en outre, qu’il n’y a pas qu’un seul film pour teenager ou on retrouvera les Elerberries comme BO, tellement ça semble construit pour s’y imbriquer. (3.0) Denis Verloes

Sophiane/Nophono/Discograph – Mars 2007 – L’espace Myspace – Le site officiel

 

new_pretoria.jpgNew Pretoria – The Backyard’s legacy

De New Pretoria, on se souvient d’abord d’une musique pop/Folk chaleureuse, d’une voix grave et tranquille, celle de Stephan Lipiansky connu aussi sous le nom de Lafayette Young dont on avait par ailleurs beaucoup aimé son premier album. Aujourd’hui avec ce premier véritable album, New Pretoria passe aux choses sérieuses avec 10 titres qui, une fois encore, balancent entre rock et folk dans des arrangements très réussis, soutenus par une flopée d’instruments parmi lesquels on trouve le piano, la guitar steel, la flûte, la trompette… Un album flamboyant qui lorgne du coté de l’Amérique western et qui constitue une nouvelle étape dans la carrière de ce groupe qui n’a pas fini de nous surprendre. (4.0) Benoît Richard

French toast – 2007 www.newpretoria.com www.myspace.com/newpretoria

 

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Vector Lovers – Afterglow

Un peu comme Swayzak (groupe avec lequel Vector Lovers partage quelques similitudes dans la façon d’envisager la musique électronique), l’anglais Martrin Wheeler à  la tête du projet, n’a sans doute jamais eu droit au succès qu’il méritait.
Réguliers dans la qualité de ses productions, (on note deux albums au compteur avant ce dernier »Afterglow ») il a toujours montré dans ses différents albums et eps une capacité exemplaire à  produire une musique électronique sensuelle, pop, à  cheval sur plusieurs genres et qui n’est pas sans rappeler, par moment, les derniers albums de Depeche Mode. La preuve en est, une fois encore, avec ce magnifique »Afterglow, » lumineux, cristallin et charnel, taillé pour les dance-floor »deluxe » comme pour le canapé. l’album, qui mélange dub, ambient electro, techno, house sur treize titres superbes s’avère sans conteste un des tous meilleurs disques de musique électronique réalisé en cette année 2007. (5.0) Benoît Richard

Soma/Pias – 2007 www.myspace.com/vectorlovers

 

kent.jpgStacey Kent – Breakfast on the morning tram

Une pochette sympa, un label sympa, une musique, sympa » »breakfast on the morning tram » est un disque vraiment sympa. Et souvent quand on a dit ça on a tout dit. Mais voilà , dans le cas de cette jeune chanteuse au timbre si doux, si pur, on en dira un peu plus tant son nouvel album est vraiment très réussi et n’a absolument rien à  envier à  ceux des Norah Jones et autres Diana Krall… Reprenant des titres bossas-nova (dont le fameux et magnifie »Samba Saravah » de Baden-Powell, mis en texte par Pierre Barouh), deux chansons du Gainsbourg des débuts (« Les Petits Riens » »La Saison des pluies ») la jeune femme s’affirme également sur des chansons originales biens senties signées de son mari Jim Tomlinson et du romancier Kazuo Ishiguro (« les vestiges du jour »). Bref, que du plaisir à  l’écoute de cet album, capable de convaincre l’amateur de jazz pur et dur comme celui plus tourné vers la chanson. (4.0) Benoît Richard

Blue note/EMI – 10 septembre 2007 www.staceykent.fr

 

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Dominic Sonic – Phalanstère #7

Revenu des années punk de l’époque de son groupe Kalashnikov, Dominic Sonic (issu de la fameuse scène rennaise des années 80) revient en 2007, après quelques albums solo, avec sa voix érayée et sa guitare électrique, pour nous dire qu’il bouge encore et que son rock.’n’roll pourrait encore faire quelques dégâts ici ou là . Toujours autant hanté par les fantômes du Velvet, des Stooges ou de T-Rex, Dominic Sonic propose ici 11 titres bruts et »de tradition » sans fioriture. Et si l’album ne convainc pas tout le temps et semble un peu poussiéreux à  certains moments, en revanche il n’a rien perdu de l’esprit rock qui semble l’habiter, toujours intact à  l’écoute de cet album. (2.5) Benoît Richard

Le village vert/Wagram – 2007 www.myspace.com/dominicsonic

 

Grand National – A drink & a quick decision

Retour du Grand National, formation britonne (auteur d’un premier album »Kicking The National Habit » en 2004) qui propose une musique pop-rock plutôt agréable, que l’on aura envie par moment de caractériser de »gentillette » tant celle-ci semble parfois tourner un peu en rond. Doté d’un certain sens de la mélodie, le duo réussit pourtant à  nous captiver sur deux ou trois titres avant de retomber dans ses travers electro-pop 80.’s notamment quand le groupe nous sert une resucée de New Order et compagnie. Bref, rien de bien captivant dans tout ça, simplement on aurait aimer de ce groupe plutôt doué, qu’il nous présente autre que chose que simplement cette musique inoffensive et sans saveur. (2.5) Benoît Richard

Sunday best/Recall – septembre 2007 – www.grand-national.net

 

The Black Dog – Book of dogma

Projet solo de Ken Downie, depuis qu’Andy Turner et Ed Handley on quitté le navire, The Black Dog, fer du lance du mouvement IDM (Intelligent Dance Music ») n’a pas cessé de nous enthousiasmer au cours de ces dernières années avec des albums, un peu hors des modes, mais toujours bougrement passionnants. En guise de rétrospective, le label Soma records sort cette collection de titres inédits , composés en 1989 et 1992 et dans laquelle on retrouve toute la patte de Ken Downie, fournisseur régulier de musiques aussi élégantes que racées. Bref, »Book Of Dogma » est une compilation tout bonnement impeccable, avec des titres qui n’ont pas pris une ride et que l’on redécouvre aujourd’hui avec un plaisir intact. (4.5) Benoît Richard

Soma/Pias – 2007 www.somarecords.com

 

Tehss – underground

Formation nancéienne, Tehss propose une pop à  la papa, qui rappelle immédiatement celle qui vient habituellement d’Angleterre, dans la droite lignée des Muse, Colplay »et autres pompiers de service. Sans faire dans la surenchère, le groupe distille une musique pop/rock plutôt bien fichue dans son genre mais qui manque cruellement de personnalité. Donc ceux qui ne sont pas encore totalement rassasiés de la pop teenage des groupe sus-cités peuvent sans problème jeter leur dévolu sur ce quatuor… qui le leur rendra bien. (1.5) Benoît Richard

mvs/anticraft – août 2007 www.tehss.com

 

Le peuple de l’herbe – Radio Blood Money

Du Peuple de l’herbe, on retiendra avant out un premier album jouissif, festif, entraînant et drôle au possible, bourré de références autant musicales que cinématographiques, qui a eu vite fait de donner une identité au groupe et de fédérer un nombre toujours plus grand d’inconditionnels. Sur les albums suivants, le groupe a décliné ses penchants pour l’electro, le dub, les interludes rigolos et les musiques métissées pour finalement devenir une référence incontournable sur la scène fusion française. Aujourd’hui avec »Radio Blood Money » le combo lyonnais propose un album ample, où se conjuguent avec talent musique de vieux films (tendance Lalo Schifrin), electro, hop hop, jazz. C.’est costaud, efficace et ça se déguste ça faim. (3.5) Benoît Richard

Supadope/Pias – 2007 www.lepeupledelherbe.net

 

Fleuv – cinquante-trois minutes et trente-huit secondes sous un chêne

Retour un peu aux années 80 avec Fleuv qui propose un album auto-produit où les guitares électriques et les boites à  rythmes tiennent le haut du pavé. Tout ça fleure bon, pêle-mêle, Berurier noir, Taxi Girl et autres formations punk, new-wave années 80. Côté Chant, Fleuv diversifie les modes, en allant du texte susurré aux borborygmes les plus primaux. Tout ça donne quelque chose de joliment foutraque, assez hors du temps et qui mérite bien un petit détour. (3.0) Benoît Richard

Autoproduit – 2007 www.fleuv.fr

 

Adjagas lp

Composé du duo Sara Marielle Gaup et Lawra Somby, Adjagas propose une musique surprenante, encrée dans la tradition nordique et dans laquelle on découvre des folk-songs tranquilles, chantées dans une lange inconnue qui donne à  l’ensemble un aspect presque religieux, en tout cas spirituel. Produit par PॠAndreas Mjà¸s (Jaga Jazzist, Susanne & The Magical Orchestra), ce premier album évoquera peut-être pour certains, un veillé au coin du feu en terre polaire et sera surtout, pour tout le monde, l’occasion de découvrir un album acoustique, entre voix et guitares, chaleureux, rempli d’intimité. (3.5) Benoît Richard

Ever/PIAS – 2007 www.everrecords.com www.myspace.com/adjagas

 

Washington – Astral Sky

Faisant suite à « A New Order Rising » »Astral Sky » nous plonge dans le petit monde tranquille de Washington, formation norvégienne fort sympathique mais sans envergure, qui propose une musique pop folk romantique bien troussée , pleine de jolies mélodies et d’envolées vocales, parfois limites limites »qui nous laisseront dire qu’à  certains moments le chanteur Rune Simonsen en fait peut-être un peu trop. Mais si on dit après ça que la production est nickel et que l’album contient tout plein de jolis arrangements (orgue, violons, tout ça »), alors, oui on peut affirmer sans crainte que cet »Astral Sky » est fait pour plaire au plus grand nombre, qu’il soit fan de pop à  la Coldplay ou de l’americana façon Sufjan Stevens. (2.5) Benoît Richard

Glitterhouse / Differ-ant – 2007 www.washington.no

 

Odran Trümmel : Mutants and Loonies

Musicien muslti-pistes et multi-instrumentiste, Odran Trümmel ne s’est jamais attaché à  un style musical en particulier mais au contraire a toujours privilégié le mélange des genres. Et c’est d’ailleurs un peu ce qui ressort de son album »Mutants and Loonies » ; disque sur lequel on sent frémir tout un tas d’influences arrangées ici autour d’une pop foutraque et festive à  la fois. Bref, tout ça digéré, donne un album printanier, sautillant, pétillant, lumineux qui renvoie à  la musique pop-folk des années 60/70 ou à  celle des trublions genre Beck. Second album solo du garçon, »Mutants and Loonies » confirme les possibilités entrevues sur »Down Louishill » et fait de ce natif des Pays-Bas un des meilleurs espoirs du toujours intéressant label another records. (3.5) Benoît Richard

www.another-record.com – sortie : 17 septembre 2007

 

Federico Aubele – Panamerica

Après avoir cartonné avec son précédent lp »Gran Hotel Buenos Aires » l’argentin Federico Aubele revient sur ESL records (le label de Thievery Corporation) dans un style downtempo latino, sensuel, un peu trop aseptisé à  mon goût mais qui devrait ravir les romantiques amoureux de musqiues latino sur production moderne. Et comme en plus on est sur le label Eighteen street Lounge, on a peu de chance de tomber sur un truc frelaté »juste un peu aseptisé. (3.5) Benoît Richard

ESL/Nocturne – septembre 2007

 

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