Yael Naïm – Yael Naïm

Yaelnaim.jpg« (…) la chanteuse israélienne aux longs cheveux de jais a longtemps tâtonné avant de réussir ce parfait recueil de ballades qui cheminent entre folk et pop, frugalité élégiaque et fantaisie multicolore ».

On paraphrase la bio officielle parce que quand elle résume en une phrase l’essentiel du sentiment qu’on éprouve à  l’écoute du second album de Yael Naim, pourquoi se priver. A peine se permet-on un bémol quand à  la perfection annoncée. Mais le lecteur régulier connaît notre penchant pour le pinaillage.

Yael Naim donc, née à  Paris en 1978 et émigrée ensuite à  Ramat Hacharon, non loin de Tel Aviv. Yael y découvre une passion pour le piano et nourrit sa boulimie pop avec les vinyles des Beatles du paternel, Aretha Franklin, et l’écoute de Joni Mitchell – qui la tourne d’ailleurs vers l’apprentissage de la guitare. C’est ce flot d’influences variées qu’elle tente de canaliser par la suite. Suit un service militaire et on concert caritatif parisien en groupe. Elle est repérée dans la salle, signe pour un premier opus chez EMI, rejoint l’aventure des Dix Commandements d’Eli Chouraqui, qui lui confie aussi une partie de la BO d’Harrisson’s flower. In a man’s womb, le premier album, ne marche pas vraiment. Suivent les boulots alimentaires parisiens, au nombre desquels une seconde comédie musicale.

En 2004, elle croise David Donatien, Antillais, percussioniste et arrangeur.
Il apporte une couleur particulière à  l’univers de Yael Naîm, tentant de subtilement et doucement dé-cadrer le genre assez formaté, de la ballade, dans lequel officie la jeune femme. C’est lui qui convainc la chanteuse d’exprimer ses sentiments les plus profonds en hébreu, qui concurrence la langue de Shakespeare, au fil de l’album.

Et c’est vrai que le binôme fonctionne bien. Il concourt à  la réussite feutrée de l’opus. L’hébreu, qu’on ne maîtrise pas quant à  nous, apporte ses R vélaires, ses consonnes incisives mélées à  la rondeur et à  l’habitude anglaise. Efficace, d’autant qu’on le repère comme un enrichessement de la couleur et de la formule de l’album.

Un album de ballades donc, rendu vivant par le travail d’arrangeur qui le porte et le nourrit. Derrière le piano ou la guitare, derrière le doux chant de la chanteuse, sourd toujours comme une subreptice rivière d’instruments, mixés au second plan: violoncelle, guitare électrique, mellotron, bidouilles; qui bruissent et font la sève de chacun des titres.

L’album pourtant, fait pourtant sentir quelques longueurs à  l’auditeur attentif. Mais, pour sa capacité à  faire bouger un genre balisé, pour ses promesses pas toutes tenues mais bien rélles; on dispose aujourd’hui Yael Naîm du côté des artistes à  suivre pour la suite.

Denis Verloes

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Tôt ou tard / Warner

Tracklist
01. Paris
02. Too Long
03. New Soul
04. Levater
05. Shelcha
06. Lonely
07. Far Far
08. Yashanti
09. 7 Baboker
10. Lachlom
11. Toxic
12. Pachad
13. Endless Song Of Hapiness

Date de sortie:22 octobre 2007

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