Chroniques express 48

denims.jpg.Pridon, Jennifer Cardini, Warehouse, Clara Clara, lepolair, Bertrand Soulier, Kent, Young galaxy, Tangtype, sleazy days, Computer Incarnations For World Peace II

pridon.jpg.Pridon – apnea eina
Navigant dans un registre 100% électronique, qui voit sa musique tantôt se rapprocher de la techno, tantôt de l’electronica façon Boards of Canada, tantôt vers l’IDM façon Autechre, Le grec .Pridon nous donne à  écouter une musique froide, sans trop de personnalité qui ne dégage pas grand chose, ne suscite pas vriament d’émotion dans l’ensemble, un peu comme une musique d’ascenseur avec, sur chaque titre, l’impression d’avoir déjà  entendu ça 100 fois avant. Bref beaucoup d’ennui pour peu de plaisir en définitive. (2.5) Benoît Richard
Low impedance recordings – févr 2008 www.myspace/pridon

cardini.jpgJennifer Cardini – Feeling strange
Ancienne complice de Sextoy au sein du duo Pussy Killers, Jennifer Cardini propose une compilation mixée pour le prestigieux label allemand Kompakt dans un exercice où elle laisse entrevoir son goût immodéré pour une techno froide et minimale, bien à  l’image de certaines productions du label de Michael Mayer. Long en bouche, ce mix laisse apprécier le sens de l’enchainement de la demoiselle et offre en plus un joli tracklist, sans folie, mais qui a le mérite de faire la part belle à  une certaine idée de la musique à  danser, à  la fois sombre et sensuelle. (3.5) Benoît Richard
Kompakt/Nocturne – mars 2008 www.myspace.com/jennifercardini

warehouse.jpgWarehouse – Escape Plan Foiled
Un rock brut et direct, sans effet, avec guitares accrocheuses en avant toutes, c’est celui joué par le combo parisien Warehouse, emmené par le guitariste/chanteur David Alderman. Sur les onze tires présentés sur ce second album (après »Social Leper.’s Club ») on ressent ici toute l’influence de l’école Steve Albini (Shellac) avec une musique sans état d’âme qui va à  l’essentiel sans toutefois faire forcément dans quelque chose de foncièrement classique. Et même si on aurait tendance à  raccrocher ce groupe au wagon (fourre-tout) math-rock, on se dit qu’à  l’écoute d’un titre comme »P » le son de ce groupe a finalement autant à  voir avec ce genre qu’avec tous ces groupes de l’époque pré-Nirvana que peuvent être les Black Flag, Fugazi, Husker et consorts. (3.5) Benoît Richard
Darenne/Pias – mars 2008 www.myspace.com/warehouse99project

claraclara.jpgClara Clara – AA
Dans l’album »AA, » Clara Clara donne vie à  un punk hardcore bouillonnant et inventif qui privilégie autant la mélodie que l’énergie. Entre riffs de guitares, grosses bass, batterie bondissante et synthés lo-fi, Clara Clara livre un album aussi frais que noisy, qui rappelle des agités du bocal que peuvent être Animal Collective ou Mr Bungle. (3.0) Benoît Richard
S.K. records 2007 www.myspace.com/claraclaraband

lepolair.jpglepolair – pâturage
Drôle de nom, drôle de titre pour un album d’électronica tout en douceur, tout en rondeur signé du jeune Pol Desmurs qui, avec son laptop donne vie à  une musique où les textures sonores tiennent le premier rôle dans un cadre pop très agréable qui laisse grand place aux mélodies. Et c’est sans doute là  le plus grande réussite de ce disque, à  savoir proposer une musique électronique riche, pleine d’accidents, de craquements, de fissures, de nappes, en gardant toujours à  l’esprit, le plaisir de l’écoute, la mélodie, cette belle harmonie qui va permettre à  l’auditeur de apprécier un peu plus que du simple plaisir des sons. Avec ce premier album, lepolair déploie une musique lumineuse, une musique des grands froids, sensible, palpable, aux micro-mélodies cotonneuses et réconfortantes, et qui n’est pas sans rappeler des gens comme Isan, Lali Puna, Saycet , Montag et autres Arovane ou Styrofoam de l’époque Morr Music années 2000. (4.0) Benoît Richard
www.structure-records.com – mars 2008 www.myspace.com/lepolair

bertrand_soulier.jpgBertrand Soulier – Discorama
D.’emblée, on pense à  Miossec qu’on aurait croisé à  un Marc Lavoine, pour la voix de gorge et pour la mélancolie qui ressort des textes, et puis plus on écoute, plus on oublie »et plus on découvre Bertrand Soulier. Sans rien déranger de nos habitudes ni de celles de la chanson de papa, le garçon navigue entre pop à  influence anglaise et (nouvelle) chanson française franchement française genre Bénabar. Du coup on reste un peu sur sa faim, le cul entre deux chaises, en se demandant à  qui s’adresse ( à  tout le monde évidemment ! ) vraiment ce disque trop gentil et qui a du mal de convaincre au final… sans doute par un manque flagrant de personnalité. (2.5) Benoît Richard
Abacaba/rue stendhal – mars 2008 www.myspace.com/bertrandsoulier

kent.jpgKent- L’Homme De Mars
Jamais à  cours d’idée, Kent remet au goût du jour l’album concept avec un space-opéra rock intitulé « L’Homme De Mars ». Toujours très critique sur nos sociétés et sur nos contemporains, l’ancien Starshooter se met en scène ici dans un univers de science-fiction afin de mettre en lumière, une fois encore, la vie d’aujourd’hui. Le verbe haut, la voix qui porte, Kent est égal à  lui-même, et en plus il aime prendre des risques comme en témoigne cet album, presque d’une autre époque à  l’heure du mp3, qui va au bout du truc en proposant carrément une bande dessinée pour accompagner l’album. Un bel objet, un beau travail pour un album qui, même s’il a un peu de mal à  tenir la distance, à  le mérite d’aller à  contre-courant de bon nombre de ces nouveaux chanteurs sans âme et sans idée qui font leur apparition régulièrement. (3.0) Benoît Richard
AZ/universal – Actes sud BD – mars 2008 myspace.com/kentcokenstock

young_galaxy.jpg Young Galaxy – s/t
Comme son nom l’indique, les Young Galaxy arrivent tout droit des grands et lointains espaces. Mélodies aériennes et chant des étoiles sont les ingrédients de ce disque bourré de charme qui invite à  la rêverie. Imprégné d’ambiances nocturnes, ce disque est habité par des paysages poétiques et élégiaques. Signé chez A&C (The American Analog set, Broken Social Scene, Feist), le premier album éponyme des canadiens brille par sa maîtrise et sa maturité. Mêlant une grâce proche de Low et une amplitude sonore inspiré des My Bloody Valentine, le groupe oscille entre titres sautillants (« Come And See ») et morceaux indolents (« The Sun’s Coming Up And My Plane.’s Going Down »). C.’est apaisant et riche en émotions douces. Ca donne envie de prendre sa voiture et de parcourir des routes désertes avec pour seule lumière la pleine lune. Éminemment sentimentaux, les Young Galaxy magnétisent. (4.0) Briek Jequel
Arts & Crafts/Differ-Ant – 2007 www.myspace.com/younggalaxy

tangtype.jpgTangtype – Flake out
D.’abord repéré en 2007 sur le netlabel notype avec 4 titres au format mp3 en téléchargement libre, Le duo Tangtype passe en 2008 à  l’étape suivante en sortant, cette fois sur un label »en dur » un album complet qui reprend ces 4 titres plus 5 autres pour nous emmener sur les sentiers accidentés d’une poptronica douce et éthérée, à  ranger entre Stina Nordenstam et Anja Garbarek. Tangtype est un couple de musiciens : Julie Cambier au chant et Jean-François Brohée au laptop. Dans leur musette on trouve une foule d’instruments desquels ils extraient des sons divers, puis les triturent, les bousculent les réarrangent pour donner au final une musique pop, moderne, chaleureuse, aux accents folk et aux contours expérimentaux. Portée par la voix haute de Julie Cambier »Flake out » est un album sensible, qui nous fait plonger en apnée dans un univers musical dense et foisonnant. A découvrir. (3.5) Benoît Richard
humpty dumpty records/Rue stendhal – mars 2008 www.tangtype.com

WALK_TO_FREEDOM.jpgSleazy days – walk to freedom
Trio originaire de Rouen, Sleazy Days, le groupe a déjà  derrière lui un petit background et notamment un premier album paru en 2005. Dans ce nouveau lp, « Walk tio freedom » Sleazy Days propose un rock musclé, gonflé d’électro qui lorgne par moment du côté des Depeche mode voire carrément vers le metal sur certains titres, plus particulièrement dans la manière de chanter et de balancer des gros riffs de guitare sur fonds de big beats. Pas déplaisant sur certains titres (« all eyes on you » »A job »), beaucoup plus lourd sur d’autres (« utopia » »walk to freedom »), l’album alterne le chaud et le froid mais devrait néanmoins trouver un public à  sa mesure. (2.5) Benoît Richard
www.sleazydays.com – 2007

Computer_Incarnation.jpg Computer Incarnations For World Peace II
Deuxième volet de la série de compilations »Computer Incarnations For World Peace » dédiée au disco et plus précisément aux titres du début des années 80 qui fleurissaient sur le dance-floor à  cette époque. Dans ce second volet, l’allemand Gerd Janson (Fondateur du label Running Back Records ) et Jazzanova ont sélectionné 13 titre actuels qui rendent hommage au genre produits par la nouvelle génération passionnée de Disco. Moins intéressante que la première salve, qui elle revenait à  la source, à  l’origine, ce second volet propose un tracklist sans folie, entre downtempo, house, jazzy beat duquel surnage malgré tout deux ou trois titres dont notamment le »GRN Aventurine » des toujours passionnants Château Flight. (3.0) Benoît Richard
Sonar Kollektiv/noctunre – avril 2008 www.sonarkollektiv.com