Fairguson – Tales from the 47 willows

47willowsCD_Front_HD.jpgPetit jeu pour commencer : glissez ce compact disc (sans connaître le nom du groupe) dans le support de votre choix, et écoutez. Vous risquez de vous entendre murmurer : »Tiens, je ne savais pas qu’un nouveau Grandaddy sortait…! ». Plus loin, il vous semblera que vous avez inséré un inédit des Crosby, Stills, Nash et Young de la fin des 70’s. Et vous aurez à  la fois tort et raison : car Fairguson, c’est,  un groupe français qui joue la carte de l’influence assumée et de la musique intemporelle, comme un voyage sonore non daté aux confins des terres de l’americana.

Etonnant, donc, de découvrir en 2009 un album aussi intense, riche et lumineux de la part de jeunes Français jusque-là  quasiment inconnus, seulement producteurs d’un petit album en 2005. Quatre ans plus tard, plus de moyens, plus d’idées mais un talent enfin révélé : Fairguson réalise là  un coup de maître, à  la fois un élégant hommage au soft-rock un peu tombé en désuétude, au folk psychédélique qui, lui, n’a jamais montré de réelle faiblesse ; mais aussi un subtil mélange d’instrumentations diverses, de sonorités très actuelles qui rendent ce,  Tales from the 47 willows si unique, classe et attachant.

Les types de Fairguson jouent et composent comme on raconte des histoires, voire des contes : les morceaux s’égrènent sur de nombreuses minutes, plantent un décor (qui ressemblerait le plus souvent à  une contrée réculée en Californie) pour le triturer ensuite dans un revirement complet du style du morceau. Des chansons en plusieurs actes, des chansons qui parlent de tout et de rien, juste des mots qui permettent à  chacun de s’évader dans un petit monde doux et vaporeux (comme sur le sublime 47 willows ou Indigo. Parfois, leur machine à  songes s’emballe un peu (Let it go) ou s’autorise une country song presque guillerette (Homecoming) mais l’ensemble tutoie la voûte céleste, se perd dans des envolées lyriques de toute beauté, et, même si l’on a si souvent l’impression d’entendre Jason Lytle, le leader de Grandaddy, c’est pour mieux se rendre compte de la réussite sans frontières et sans retenue du groupe hexagonal qui ose enfin fureter loin de ses terres d’origine, s’évadant en plein territoire très convoité de l’americana. Et s’y installer doucement mais sûrement, sans donner le sentiment de voler sa place, mais au contraire de s’y installer une propriété qui appelle à  la longévité.

Tales from the 47 willows, album planant et ambitieux de Thomas Sadoun et ses acolytes, est déjà  une des plus grandes réussites de l’Amérique française.

Jean-François Lahorgue

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Editeur : Coco Records !
Date de parution : novembre 2009

Tracklist :
1. Lost Again
2. Rough Intrusive Moving In
3. Leaving The Captain
4. 47 Willows
5. Coconut In Albert’s House
6. Wide Open Spaces
7. Let It Go
8. We Never Met Chris Cool
9. Homecoming
10. Indigo
11. Indian Summer

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