Weezer – Raditude

raditude.jpgWeezer est passé dans mon panthéon personnel des groupes rock, par à  peu près tous les stades. De l’ultra sympathie, avec l’album inaugural, à  l’interrogation autour de Pinkerton. Puis j’ai écouté l’album vert comme on l’appelle aujourd’hui. Je l’ai vu jouer du pompier et séduire toutes les radios rock de djeun’s avec un Island in the sun boursouflé et plein de fromage, comme un long bacon de chez macdo. Appétissant, vite consommé et sans aucune longueur en bouche.

Je m’étais,  résigné à  voir le groupe  » Universal  » disparaître de mon radar sur l’autel du commercial et de la facilité. Je,  pensais ne plus pouvoir m’avouer honnêtement le plaisir d’écoute chimique pourtant encore présent à  l’écoute de la bande survivante du post grunge pop.

Je me suis ressaisi sur le précédent album, quand je me suis rendu compte qu’une génération avait passé, et que pour un paquet de gamins qui n’en avaient même pas dix tandis que je me farcissais Buddy Holly Weezer incarnait la pop à  guitare, les reliquats de MTV transformés en groupe geek d’internet pour la génération digital native ( d’ailleurs le clip nerd rassemblant tous les buzz du web était là  comme une preuve de cette mutation). Pour son précédent opus, Weezer avait réussi la gageure de changer de génération. Et passer des vieux cons trentenaires élevés à  Alternative nation de MTV aux post ados 2007 calés sur Myspace et MSN. Une sorte d’icône de la pop de vieux que les jeunes oseraient s’approprier.

Ce long préambule me sert de postulat à  l’analyse de Raditude. Weezer a changé de génération avec le précédent opus, servi par le battage de son album précédent sur Oui FM.,  Weezer s’est agrégé une nouvelle génération pour qui le groupe incarne la pop #WTF (ouate de phoque) et la loose magnifique. OK. Le groupe semble faire sienne cette incarnation sur ce nouvel album.

Et ce n’est peut-être pas par hasard si le dos de la pochette voit les bonshommes enfoucher les bons vieux BMX old school. Raditude renvoie ouvertement à  l’album bleu. Il amène une génération qui ne connaîtrait pas encore le grunge pop à  s’encanailler sur le chemin qui fit le lit du premier album des Américains. Comme si 15 ans ou presque ne s’étaient pas écoulés, Weezer fabrique comme une suite aux tubes de jadis, avec,  des mélodies qui valent encore bien mieux tout de même qu’une face B au goût douteux.

Le spectre de l’album bleu plane sur l’album qui envoie de la pop,  pied au plancher et des guitares en distos. Les thèmes renvoient ouvertement à  l’adolescence. Où on veut que la fille phantasmée soit sienne, où on se ballade avec ses potes dans les centres commerciaux et où on découvre la spiritualité de Katmandou. Weezer se la joue bas du front comme,  au bon vieux temps, comme une manière de dire aux djeun’s » z.’avez vu ce dont on est encore capables ? »

Il y a de la mélodie dans cet album qui s’avale plus vite que le Long Bacon sus-cité, mais laisse d’agréables souvenirs gustatifs,  et auditifs. Il y a du pop rock à  l’état pur, comme un chien fou lancé en l’air (ok facile) au mileu d’un jeu de quille. On mange, on sautille et pour peu on réhabiliterait le pogo des familles au milieu du salon où une petite fille finirait de nous prendre pour un vieux fou de daron.

Il y a la méthode Weezer, celle qui a fait connaître le groupe, et les mélodies qui séduiraient MTV si MTV était encore une référence pour la jeunesse. Il y a tout ça, qui devrait garantir une belle carrière FM à  l’album »Et ce qu’on finit par reconnaître comme la qualité essentielle du groupe américain. Le kif. On sent par tous les moyens, par tous les sons, que le groupe continue à  éprouver du plaisir en studio, comme à  l’époque du garage d’ado. Ca transpire par tous les pores. Le plaisir de faire du rock est intact malgré les années. Ca ne ronronne pas encore. Ca ne peut pas être taxé de routinier ou ronronnant.

Alors si un album peut réconcilier jeunes et vieux cons, c’est sans doute celui là . Ok il a un bon vieux goût de hamburger et de maxi menu best of. Mais putain qu’est ce qu’il fait plaisir à  se l’envoyer dans le gosier. Pourquoi se priver. On pensera au cholestérol sonore une prochaine fois, promis

Denis Verloes

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Tracklist

01. (If You’re Wondering If I Want You To) I Want You To, ,  ,  3:28
02. I’m Your Daddy, ,  , 3:08
03. The Girl Got Hot, ,  , 3:14
04. Can’t Stop Partying, ,  , 4:22
05. Put Me Back Together, ,  , 3:15
06. Tripping Down The Freeway, ,  , 3:40
07. Love Is The Answer, ,  , 3:43
08. Let It All Hang Out, ,  , 3:17
09. In The Mall, ,  , 2:39
10. I Don’t Want To Let You Go, ,  , 3:48
11. Turn Me Round 3:09

Date de sortie: 2 novembre 2009

Label: Geffen/Universal

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La chronique de l’album rouge

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