Chroniques Express 71

denims.jpg

The Guild League / Cats On Fire / Bubblegum Lemonade / The Hermit Crabs / Lightning Dust / Bottom Of The Hudson / Cottonmouth Rocks / Talons / The Boyish Charms / The Hermit Crabs / Das Pop / Mission of Burma / Bad Lieutenant

BOTH.jpgBottom Of The Hudson-Fantastic Hawk
La chanson s’appelait »Riot Act » nous rappelait pourquoi nous aimions Sebadoh et le rock indé américain du milieu des années 90 et ouvrait l’Holiday Machine Ep des états-uniens de Bottom Of The Hudson. C’était en 2005.
A l’été 2007, le groupe relocalisé à  Philadelphie présente son premier véritable album Fantastic Hawk (Absolutely Kosher/Import), un disque épatant qui pousse un peu plus loin l’intelligence d’écriture (pensez Jeff Mangum) et l’habileté mélodique (pensez Pavement). Un album du genre fidèle qui manifestera sa présence de manière régulière. Un album qui devait rendre justice à  cette formation. Deux semaines après sa sortie cependant les membres de Bottom Of The Hudson ont été victimes d’un grave accident de voiture qui causa la mort de Trevor Butler, leur bassiste.
Depuis, les informations concernant Bottom Of The Hudson se raréfient. Pas la fréquence d’écoute de Fantastic Hawk. Bottom Of The Hudson mais top of our cds pile. [3,5] Benjamin Dubois
Absolutely Kosher/Import-2007

CR.jpgCottonmouth Rocks – Witch Doctor
Le duo masculin/féminin originaire du Devon, Cottonmouth Rocks livrait son single Witch Doctor le quatorze juillet dernier et s’il ne s’agissait en rien d’une révolution pour la société d’ordres de la musique pas comme les autres, la sortie constituait en revanche pour nous un séisme à  la mesure de la prise de la Bastille. Sally (chant, percussions, machines et guitare) et Johhny (chant, percussion guitare et par ailleurs un des hémisphères qui commande à  la structure fureteuse Drift Records) donnent dans le rock enraciné, graisseux et suintant. Un rock qui lutine une électro étique mais pas toc et danse en ronds au rythme de percussions sans âge (de pierre). Pensez les Kills en beaucoup moins arty-fic(i)el(le)s ou les Shangri-Las poussées au Suicide par le Velvet Underground à  coups de (Big) Stick ; pensez mais pensez vite cependant. Car Cottonmouth Rocks s’éloigne déjà . [3,5] Benjamin Dubois
Drift Records/Import – juillet 2009 – http://www.driftrecords.co.uk/shop.html – http://www.myspace.com/cottonmouthrocks

Talons_.jpg Talons’ Songs For Babes
On la connaît par coeur (brisé) l’histoire du folk tire-larmes, de l’homme seul mais mal accompagné de trop d’instants de vie brisée, de sa guitare prozac et de sa voix chargée d’échecs. Un bon vieux topos tracé par les Bonnie †˜Prince.’ Billy ou les Mark Kozelek de l’Internationale des Musiciens Très Humains. Alors pourquoi ? Pourquoi donnner sa chance à  Mike Tolan aka Talons’ quand on sait qu’il nous pleurera dans la jupe ? Sans doute parce qu’on n’a pas entendu depuis bien longtemps un disque –Songs For Babes (Own Records)- si proche de nous, à  la fois très personnel et qui embrasse les êtres et les choses dans leur globalité, parce que l’instrumentation y est subtile, l’enregistrement sur le motif (à  la maison et il capte les sons environnants, comme cette sirène de police sur  » Maddy  » chaque piste portant le nom d’une de ces babes), parce que Mike Tolan dit ce que l’on sait déjà  mais avec une telle authenticité qu’on l’oublie. En un mot parce que Songs For Babes nous donne un méchant coup de Talons’… dans l’estomac. [4/5] Benjamin Dubois
Own Records-2 septembre 2009

The_Boyish_Charms_Nothing_Spectacular_Awaits.jpgThe Boyish Charms – Nothing Spectacular Awaits
Les membres du quartet de San Diego The Boyish Charms ne ressemblent à  rien mais ont au moins pour eux leur humilité : ils intitulent leur long format Nothing Spectacular Awaits -dernière pierre joliment taillée à  un édifice discographique qui tient de la Grande Muraille- et baissent les yeux sur les photos. Il n’existerait donc aucune raison valable pour mouiller ses panties à  l’écoute de ces quinze titres d’indie-pop touche-pipi. Une écriture ébourrifée et comme en équilibre à  la Pastels («  Now Who.’s The Saddest One  »  » Dear Katy « ), la morgue d’un Pedro The Lion ( » Over The Sky « ) et le charme discret d’un Pants Yell!-leurs collègues de turbin sur Asaurus- les autoriseraient pourtant à  bomber un peu plus le torse. A moins que les quatre artificieux tendent le piège efficace de la fausse modestie. Leur biographie ne les présente-t-elle pas comme dignes d’un intérêt plus grand que les Beatles (d’avant Ringo)? [3/5] Benjamin Dubois
Asaurus Records – http://asaurus.org/http://myspace.com/boyishcharms

Lightning_Dust_Infinite_Light.jpgLightning Dust – Infinite Light
Projet parallèle de Black Mountain, Lightning Dust est l’identité choisie par Amber Webber, vibrato brisé et calleux, et Joshua Wells, arrangements volcaniques notamment, pour fondre un krautrock amène dans un moule Fleetwood Mac travaillé pour adopter la forme de celui d’un girl-group. Les cordes aux lignes élégantes flattent des beats synthétiques et enveloppent des synthétiseurs à  la peau grumeleuse. Webber tient d’une Chan Marshall dotée d’humilité. Sa voix cimente un disque –Infinite Light (Jagjaguwar), le second du groupe- qui se révèle à  mesure des écoutes. Bonne pioche. [3,5/5] Benjamin Dubois
Jagjaguwar-août 2009 –

The_Hermit_Crabs__Correspondence_Course_EP.jpgThe Hermit Crabs – Correspondence Course EP
Retour des Glaswegiens après un premier long format –Saw You Dancing quelque part entre Camera Obscura et Teenage Fanclubdoux comme un muffin-myrtilles. Le tempo s’accélère, l’instrumentation s’étoffe sur un maxi de quatre titres dont on retiendra surtout la piste homonyme, son violon guiliguili et ses stries de guitare distordue. On aurait souhaité cependant qu’Hermit Crabs nous démangeât l’entre-jambe plus que cette unique fois. [2/5] Benjamin Dubois
Matinée Recordings-décembre 2008

Bubblegum_Lemonade__Doupleplusgood.jpgBubblegum Lemonade – Doupleplusgood
l’ami Laz Mc Cluskey à  nouveau et sa fixette C-86. Après les singles  » Ten Years Younger  » et  » Susan’s In The Sky  » l’Ecossais prouve qu’il tient la distance du long format. Du jesusandmarychainesque  » A Billion Heartbeats  » au conclusif  » Last Weekend  » (pensez Paddy McAloon composant pour Felt), Bubblegum Lemonade pétille et offre une théorie de la Creation personnelle et probante. [3/5] Benjamin Dubois
Matinée Recordings-décembre 2008

Cats_On_Fire_Our_Temperance_Movement.jpgCats On Fire – Our Temperance Movement
On remise les blagues RTL dans son trousse-couilles à  l’évocation du nom de cette formation finnoise qui signe ici son second album. Our Temperance Movement tient de la sympathique épopée indie pop en Isotoner : orchestration soignée, convocation de piano, d’orgue, de banjo et de glockenspiel pour un résultat jangle pop satiné qui doit autant à  The Orchids qu’à  Math & Physics Club. [3/5] Benjamin Dubois
Matinée Recordings-2 mai 2009

The_Guild_League_Speak_Up.jpgThe Guild League – Speak Up
On ne pleurera jamais assez la disparition de The Lucksmiths mais on trouvera dans la présence de Tali White au sein du collectif The Guild League, matière à  réconfort. Speak Up se hisse sans difficulté au sommet du K2 pop où campent les albums de la formation de Melbourne pour l’éternité. Plus impétueux, moins strictement pop («  If Not Now...  » et son incursion ska), l’album des Australiens impressionne par la facilité avec laquelle il dispose cordes, claviers, cuivres et voix féminines sur une table autrefois posée dans le living-room des Byrds. [4/5] Benjamin Dubois
Matinée Recordings-9 décembre 2008

badlieutnant.jpgBad Lieutenant – Never cry another tear
Je ne parviens pas à  hurler avec la meute chaque fois que le leader de New Order revient. D.’abord, parce que je ne comprends jamais, sinon pour des raisons de droits et de labels pourquoi ça ne s’appelle jamais New Order ? Prenons la dernière incarnation en date de Bernard Sumner, sous le nom de Bad Lieutenant . J.’ai du mal à  percevoir la différence fondamentale (pas assez fan peut-être, l’engouement doit venir de l’aura des Mancuniens) entre le nouveau groupe et l’album gris qui a fait connaître New Order à  une nouvelle génération (et rien que pour ça je l’aimais cet album en demi teinte). Bref. Never cry another tear est un bon album pop, mais dont le génie serait comme en roue libre. Pas fatigué non, juste fainéant. Sumner plonge dans le passé du groupe étalon de Madchester et en sort une sève que des groupes comme Delphic et 100 suiveurs moins inspirés lui envient. Cependant, c’est sur la longueur que l’album peine à  convaincre. Les trois quatre morceaux introductifs sont comme du NO bruitiste façon années 2000, mais le disque s’embourbe ensuite dans une sorte de gloubiboulga malin qui oublie la mélodie pour le son. Et juste du son malin, ca rassérène les fans, mais au vu de la quantité d’albums qu’on a la possibilité de se mettre chaque jour dans les oreilles »ce n’est pas suffisant pour convaincre. (3.0) Denis Verloes
l’espace Myspace – 2009 – Cooperative Music

daspop.jpgDas Pop – Das Pop
Autant j’étais plutôt content de me rendre compte que la-baleine distribuait cette année le nouvel opus des néerlandophones de Das Pop, autant j’ai été déçu de la qualité du nouvel album. Alors quoi ? je reste le dos tourné quelques mois, je m’absente de Belgique et soudain le groupe qui était à  dEUS ce que la pop est au rock se perd en chemin ? Elles sont où les mélodies imparables qui faisaient le sel de cette formation belge ? Elle est où la relecture des 70.’s faite machine à  chanter ? Il n’en reste pas grand-chose, sinon les tics vocaux, inflexions, constructions qui faisaient jusque ici l’identité du groupe mais pas son modus operandi. Deux trois chansons plus qu’avouables à  l’entame de l’album, puis on glisse dans un gloubi boulga sirupeux de bons et mélancoliques sentiments. Et la sensation plutôt désagréable, d’avoir perdu mon temps. Trois fois dommage pour un des groupes préférés de ma vie facultaire. Temps de réécouter I love Das Pop.
Le site officiell’espace Myspace – 2009 – / la Baleine

missionofburma.jpgMission of Burma – The sound the speed the light
Mission of Burma est le groupe d’éternels revenants, qui ne reviennent finalement jamais. Et c’est quelque part bien dommage. Il est des formations contemporaines qui si elles n’ont pas exactement repompé la formule, en pratiquent une bien parallèle, mais avec beaucoup moins de ces tripes qui font le jus, la sève et les cojones de Mission of Burma. Qu.’attendre de ce nouvel album ? tout et rien à  la fois. Le constat encore plus prégnant que sur le précédent album qu’après l’heure de la hype, c’est plus l’heure de la hype, mais que restent parfois sur le carreau de supers albums ? Un bon album mélangeant héritage punk et pop rock façon dirty de Sonic Youth ou toute la carrière de The Pixies ? Un album rauque avec un overdrive en fuzz comme en osent peu de groupe contemporains ? Un album couillu punk blues qui flirte parfois avec le Jon Spencer Blues Explosion? Oui. Et un album qui condense l’esprit d’une génération, dont le groupe ne parvient pourtant jamais à  se faire le porte-parole évident. (3.0) Denis Verloes
Le site officiell’espace Myspace – 2009 – Matador / Differ-ant

1 thoughts on “Chroniques Express 71

  1. Moi je trouve ca classe au contraire que les ex-New Order aient changé de nom. New Order c’est Sumner, Morris et Hook. Un manque à l’appel, boum, on change de nom.
    Tant de groupes ont galvaudé l’image d’un groupe alors que celui ci n’était plus le même pour s’en foutre plein le fouilles, qu’une telle décision est plutôt à mettre au crédit de Sumner et Morris :)

    (après, oui, album moyen)

Comments are closed.