The Divine Comedy – Bang goes the knighthood

divinecomedy.jpgCher Neil Hannon, je t.’écris cette chronique en espérant que tu la lises un jour. Alors voilà , je te connais depuis le début des années 90.’s . Tu débarquais à  l’époque dans le paysage de la pop avec un mélange de dandysme, de pop easy listening et une sacré dose de classe british. Moi direct j’ai fondu. J.’ai vu arriver Casanova avec un énorme plaisir. Et je t.’ai maudit quand mon amante de l’époque s’est mise à  admirer a short album about love et son orchestre plus que moi-même. Non sérieux.

Mais je t.’ai toujours respecté. Même le fait que tes mélodies raflent mon aimée, même si un jour de concert au botanique où tu sifflais du vin, j’ai vu toute la salle et la gent féminine n’avoir d’yeux que pour le petit bout de toi. J.’ai défendu la Fin de siècle qui a suivi, sans y retrouver pourtant la fraîcheur des deux premiers opus, ni l’efficacité pop de Casanova. Je m’étais dit, comme ça, que c’était normal, qu’on ne sortait pas forcément tout à  fait indemne du star system du précédent album. Que tu étais coincé entre les attentes du public et la volonté de te réinventer.

D.’ailleurs j’ai bien vu que c’est ce que tu essayais de faire avec Regeneration et sa pochette montrant des hommes pressés. Et je te promets que si j’ai versé de la sauce pesto sur cet album après l’avoir défendu sur benzine, ce n’était pas une manifestation de mon inconscient. J.’étais prêt à  te pardonner tout, tant que tu gardais le charme particulier de tes mélodies.

Et tu le faisais, enfin du moins pour le charme. l’album a reçu semble-t-il un accueil mitigé, alors tu t.’es remis à  chercher le style Divine Comedy que le monde attendait. Sans jamais rater complètement, mais sans plus jamais atteindre l’intensité des premiers albums. Même que ça me peinait un peu, alors je le disais aux lecteurs en disant que désormais Divine Comedy était devenu un groupe pour ses fans. Qu.’à  toute personne conquise sans concession tes albums continueraient à  plaire, mais à  tous ceux qui cherchaient du renouvellement tu décevrais. Mais rien qu’un peu.

Alors Neil, je te le demande. Je dis quoi maintenant aux lecteurs de Benzinemag ? Que pour la nouveauté il faut définitivement aller voir ailleurs? Que tu t.’es endormi sur les lauriers de la créativité et que tu t.’es rabattu du coup sur tes forces, la carte postale de toi (maîtrise du charme au piano, classe à  l’anglaise, chanson d’amours sans y toucher, et arrangements classiques)? Que tu tentes de replacer The Divine Comedy dans une forme que le groupe aurait pu aborder dans la seconde moitié des 90.’s mais pour le coup sans y arriver totalement? Que l’inspiration mélodique t.’as définitivement quittée mais que tu parviens, parce que tu es quand même balèze à  le camoufler sous une bonne dose d’efficacité formelle ? Que Bang goes the Knighthood ressemble à  une collection de faces B de a short album about love, une fois l’orchestre parti, ce qui néanmoins en enlève les boursouflures à  craindre. Qu.’une fois encore tu vas faire chavirer les coeurs des femmes venues t.’écouter seul au piano à  Paris récemment (dis tu crois pas que j’ai repéré ton petit manège pour séduire les trentenaires auditrices de France Inter ?)

Non parce que sinon Neil, je serais forcé de le descendre un peu l’album, et je n’aime pas descendre les albums de groupes que j’aime bien, ceux dont j’écouterai toutes les nouveautés avec religiosité. Parce qu’à  défaut des fans qui y retrouveront forcément une forme, un style, ou une classe énorme, voire qui reconnaîtront l’élégance avec laquelle tu joues du piano, franchement je ne trouve rien de vraiment fabuleux pour encenser ton album.

Alors non, non c’est pas qu’il est mauvais, pas du tout Neil, tu es bien trop malin pour ça. Il est super bien produit d’ailleurs et ton univers est toujours aussi bien torché. Mais sérieux Neil je ne peux pas comme ça indéfiniment terminer mes chroniques en disant : les fans seront contents, les nouveaux auditeurs pas forcément conquis. Sérieux Neil. Il va falloir que tu me fasses de nouveau rêver parce qu’on ne peut pas continuer comme ça encore 10 albums hein. Je trouve l’ensemble très sympa, le disque très classos’ mais je ne suis enthousiasmé par rien. Neil je le vois bien, c’est toi, c’est le bon rythme, la bonne image. Mais elles sont où les mélodies imparables? A part at the indie disco, il n’y a vraiment rien qui soit sur-pop, imparable, définitif et qui me mettrait au garde à  vous? Je te le demande? Sincèrement? Et c’est quoi ces petites incursions technoîdes à  la fin d’une des versions pirates de l’album ou ces versions françaises sur le CD augmenté. Bon ok elles sont super bien jolies, mais ça ne suffit plus en 2010 hein.

Bon Neil, je sais la critique est facile et l’art est difficile. Puis tu m’as tellement procuré de plaisir pop au fil de ces années que je t.’accorde une fois encore le bénéfice du doute. Je me trompe peut-être, peut-être aussi qu’il faut que je le laisse mûrir, ton album. Peut-être que ce que je prends pour un éloignement de la britpop, d’autres le verront comme de la maturité.

Alors je termine cette chronique comme les deux précédentes : Un album superbement ouvragé, un univers fait de chapeaux melons et de bottes de cuir, mais un manque cruel de mélodies immédiates. Un album qui ravira les fans inconditionnels, mais que je ne réserve pas à  tout qui voudrait découvrir le groupe. J’ai l’impression de finir une critique de Coldplay et ça me chagrine. Sauf Neil, si tu me trouves de supers arguments que moi sur ce coup là , je n’ai pas.

Cordialement,

Denis Verloes

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Tracklist
01. Down In The Street Below
02. The Complete Banker
03. Neapolitan Girl
04. Bang Goes The Knighthood
05. At The Indie Disco
06. Have You Ever Been In Love
07. Assume The Perpendicular
08. The Lost Art Of Conversation
09. Island Life
10. When A Man Cries
11. Can You Stand Upon One Leg
12. I Like
+édition bonus avec des standards français enregistrés à  la Cité de la musique

Label: Pias
Sortie: mai 2010

Plus+

La chronique d’absent friends
La chronique de victory for the comic muse

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1 thoughts on “The Divine Comedy – Bang goes the knighthood

  1. il est superbe ton article Denis!
    tu verras après réecoute de l’album, c’est surement un des meilleurs; mais Neil et ses superbes productions nous rendent difficiles et exigeants, dès la première écoute;
    j’adore ce Bang Goes, presenté en piano voix pour la tournée promo. il a du chien ;-)
    merci pour ton bel article!

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