Cocorosie – Grey Oceans

Cocorosie - Grey Oceans

Après plusieurs albums et le sceau de la hype marqué au fer rouge sur leurs jolis fronts, les soeurs Bianca et Sierra Casady se retrouvent coincées,  comme tant d’autres avant elles (songeons à  Massive Attack, Bjork, Coldplay, Oasis, Unkle »),  dans le pré carré qui a fait leur célébrité, bon ok toute relative dans le cas des New Yorkaises, une fois passés les milieux autorisés où on s’autorise à  penser.

Et le petit bout de territoire battu par la mélancolie de Cocorosie, c’est d’abord une ambiance, qui doit autant à  Alice au pays des Merveilles avec ou sans Tim Burton,,  à  un mélange de douceur et des sentiments les plus noirs, à  un mélange de bricolage sonore et de génie dans l’agencement,  des éléments du disque.

Il ne faut même plus se pencher sur,  l’écoute attentive pour entendre le piano jouet de l’une, le son du bourdon qui passait par là  enregistré par l’autre etc.,  Après, du coup, il en va de Cocorosie comme des groupes cité dans le liminaire de cette chronique. Soit on aimait déjà  avant, et il y a fort à  parier que, comme moi, vous aller encore vous ravir de cette nouvelle galette qui titille votre corde romantique autant que vos noirs desseins, ; ou vous vous direz – et je le conçois aisément-  que désormais la coupe est pleine et qu’en ajouter un de plus tient de l’entreprise commerciale pour justifier les concerts so indé so chics qui ne manqueront pas de suivre.

Au jeu des 7 différences avec le précédent opus, j’y vois cependant une plus forte présence de la voix dans le mix, à  ce point que je me suis demandé si Björk n’était pas revenue à  ses premières amours de Human Behaviour (Hopscotch, Undertaker, ntt) , sans en parler à  personne. Jusqu’à  ce que je me rende compte que la voix reste ici au ton de la caresse perpétuelle, sorte de litanie autant charmante qu’effrayante. On songe parfois aux Unthanks dans la volonté d’aller toucher de temps à  autres un chant lyrique pour lequel les demoiselles ne semblent pas entièrement aillées. Le territoire de ce nouveau Cocorosie me semble aussi un tout petit peu, un fifrelin influencé par une pop plus immédiate. On la retrouve, cette influence diffuse, dans le choix d’un gimmick électronique,  (R.I.P. Burnface, pas très éloigné de Orbital par exemple) saupoudré ici et là  ou une ritournelle plus immédiatement entraînante (the moon asked the crow, fairy paradise).

Grey Oceans, quatrième album des frangines, s’avale de préférence seul, à  la faveur d’un moment de mélancolie pas forcément dépressive. Et de préférence au casque pour en goûter avec certitude toutes les inflexions et touches de goût. Les 11 titres semblent construits comme un tout dont retrancher un seul morceau serait une bêtise sans nom. La facilité n’est jamais loin. Mieux même, on la perçoit parfois comme un des éléments du mix. Ca ne gène jamais. Si tous les albums qui labourent sans cesse leur enclosure pouvaient atteindre l’efficacité de ce Grey Oceans, il ne resterait plus guère sur terre dans ce genre d’exercice, que Teenage Fanclub et Cocorosie pour l’électropop hype. Après oui, c’est sûr l’ensemble ne renouvelle guère la  » méthode Cocorosie « . J.’ai presque envie de répondre, : tant mieux. Presque.

Denis Verloes

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Date de sortie: 3 mai 2010
Label: Pias

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La critique de Ghosthorse and stillborn

1 thoughts on “Cocorosie – Grey Oceans

  1. Merci pour cet article, Denis. Je n’ai toujours pas acheté Grey Oceans. Quelque chose me disait qu’elles en faisaient trop récemment, qu’elles étaient trop dans le show. Elles en perdent là le côté immédiat, simple, brut, de leurs premières compos – et qui somme toute, définissait leur concept. Attraper des jouets parce qu’on se sent de faire un titre, là, tout de suite, parce que les éléments s’entrechoquent, s’accouplent – voilà ce que je trouvais génial. Ca fonctionnait. Je suis moins convaincu par leurs récentes prestations, et ce qu’elles démontrent, disent en interview. Je dois dire cependant que j’aime Lemonade. Je ferai donc un effort d’écoute… Merci.

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