Rose Elinor Dougall – Without Why

Rose_Elinor_Dougal_Without_Why.jpgLes Pipettes vous vous rappelez ? Trois Anglaises exhalant un parfum sixties devenues de fulgurantes égéries d’une pop pré-Beatles il y a de cela quelques années. Eh bien, Rose Elinor Dougall était l’une d’elle ! La jeune Anglaise à  la mine boudeuse a troqué sa robe à  pois pour une plus sombre tenue. Un détail vestimentaire peut-être mais qui en dit long sur les nouvelles aspirations de la miss. Dans le temps, un Phil Collins de triste mémoire avait sorti un …But Seriously. Whithout why sera donc son But Seriously à  elle (musicalement totalement différent du chauve batteur-crooner »Ouf). Il faut voir dans la musique de l’Anglaise une (légère) translation des paradis bubblegum vers les débuts d’une noirceur à  la Siouxsie and The Banshees. Mèche noire devant les yeux, musiciens alentours à  la pose identique et aux sourires interdits, Rose Dougall produit effectivement une musique plus sérieuse, ne faisant pas l’impasse sur un certain lyrisme adolescent. La basse semble parfois tenue par Steven Severin lui-même (carry on) et Goodnight, avec , cordes et piano, donne envie de sortir des candélabres. Watching se la joue vaporeux et fantomatique et au final réussit à  devenir une version light et méritante de Dead Can Dance. On reste quand même loin de la new wave gothic des années 80, Rose Dougall restant, ne lui en déplaise, totalement pop dans le sens le plus anglais du terme (leur variété à  eux en somme, meilleure que la notre).

Tout ceci est bien inoffensif mais au final ne manque pas de charme (et je ne dis pas ça pour les beaux yeux de la demoiselle). Il y a un savoir faire certain au niveau de mélodies bien troussées. Dans ses meilleurs moments, without why évoquera Isobel Campbell, seule ou avec Belle and Sebastian. Les arrangements allient joliesse surannée (sons de clavecin ou d’harmonium ça et là , guitare réverbérée typiquement 80.’s) et aspirations plus actuelles. On se surprend même à  bouger sur Another version of pop song et son clavier écervelé. La voix de Rose Dougall, chaude et profonde, est quant à  elle le parfait véhicule pour cette pop bon teint. Pas révolutionnaire pour deux sous mais plutôt sympathique, comme on dirait d’un film qui nous a fait passer un bon moment. Ce qui n’est déjà  pas si mal. Gros carton à  prévoir en Angleterre ; ici c’est moins sûr.

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Denis Zorgniotti

Label / Distributeur : Scarlett records / Differ-ant
Date de sortie : 8 septembre 2010

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