The Strokes – Angles

Ca y est ça fait 10 bonnes années que les Strokes ont réinventé le rock and roll avec l’indispensable et indépassable is this it. l’heure des bilans. Enfin surtout pour la presse et les vendeurs de mots : l’héritage des Strokes, le best of des morceaux des strokes, que reste-t-il des Strokes?

Mouais. Pas sûr de l’intégrité critique de toutes ces entreprises. Reste que pour moi la bande à  Casablancas, Valensi et Hammond Jr a continué à  m’intéresser toutes ces années, sans il est vrai plus jamais m’enthousiasmer réellement. Un mélange d’aspirations déçues, de redondance et de mécompréhension des tentatives de directions nouvelles pour le groupe qui sur son précédent opus, naviguait tout de même aux frontières du hard rock 80.’s (imagerie que Casablancas a d’ailleurs continué en solo dans Phrazes« )

Angles n’est pas aussi indispensable que is this it. Pour sûr. J.’en connais peu des groupes qui forts d’un album inaugural encensé ont réussi la redite populaire sans lasser ses fans (Stone roses, Oasis, MGMT ») Mais il n’est pas aussi  » bidon  » qu’une partie de la presse musicale s’est prise à  le dénoncer. Reste que le groupe qu’on décrit en plein tourments intérieurs à  coups de projets solos, d’engueulades à  répétitions et d’alcoolisme semble à  avoir eu du mal à  accoucher de ce nouvel album. Et ça se sent, tant il semble tenter de rassembler différentes influences nouvelles, différentes directions sans arriver toujours à  les condenser idéalement, sans que je me dis parfois : ce morceau là  je l’aurais bien retranché.

Il y a même six bons titres sur ce nouveau Strokes dont une triplette plutôt intéressante. Commençons par les titres qui m’irritent : Games avec son beat pop †˜80s est caricatural, le downtempo call me back aurait été mieux servi sur un album solo de Hammond JR avec un son baléarique revendiqué, Gratisfaction est un Supergrass raté et déjà  entendu, Metabolism n’est pas mal, mais j’ai longtemps pensé qu’il s’agissait d’une caricature de Muse tant il met de temps à  monter et trouver surtout sa mélodie vocale au-delà  du guitare héroîsme (sérieux, laissez leurs tics à  Muse les gars ca pique aux oreilles). Quant à  life is simple in the moonlight, il a à  la rigueur sa place sur une face B mais il est tellement sucre d’orge qu’on dirait une caricature de groupe pop. Vous me direz rien de rédhibitoire non plus. Oui. Mais on parle des Strokes là  hein, pas d’un groupe de boutonneux primo-arrivant.

A côté de ce qui sonne comme des ratages à  mes oreilles, on a tout de même un grand EP largement réussi. Machu Picchu et Games font leur lit dans les enseignements solo de Hammond JR. La guitare imprime un tempo pop qu’on attend pas, et ce qui aurait donné en solo une jolie pop song mâtiné de folk et de Californie, donne ici une vraie chanson dans la lignée des Strokes. Des guitares qui se lâchent soudain, la voix de Casablancas qui soutient l’ensemble avec son éternel timbre juvénil et un combat de tous les instants pour savoir s’il s’agit d’un groupe à  guitare ou à  voix. Un groupe qui chemin faisant au fil des années, a indéniablement trouvé son son et le maîtrise.

Under the cover of Darkness ou Taken for a fool représentent l’autre versant réussi de cet album. Les Strokes regardent dans le rétroviseur et y retrouvent le sel de leur premier album pour ce qui sonne comme des versions assagies et maîtrisées d’eux-mêmes. Mais une réussite assurément. Qui se muse et se fredonne en jouant de la air guitar. Two kind of happiness tape dans les années 80 abordées en solo par Casablancas. Etrangement si la ligne vocale est très très connotée, le mini mur de guitares rappelle quand à  lui le début des années 90. Juste après les murs de guitare de la noisy et juste avant le sacre de Pulp. La guitare héroîque sert le propos, et le groupe trouve des gimmicks non instrumentaux qui tiennent le morceau entre deux décennies. Sûrement le titre le plus aventureux des Strokes sur cet album. Il trouve sa continuité dans You.’re so right qui tient essentiellement quant à  lui sur le chant psalmodié par Casablancas.

Voilà  pour les deux trouvailles, les expérimentations de l’album.

Vous me direz certes c’est un peu court. Je répondrai oui vous avez raison. Mais ne jetons pas bébé avec l’eau du bain.

Denis Verloes

Tracklist

Date de sortie: 21 mars 2011
Label: RCA / SonyBMG

Plus+
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Le twitter officiel du groupe
La critique de l’album First impressions of earth

La vidéo de Under the cover of darkness

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1 thoughts on “The Strokes – Angles

  1. Je suis partagée avec cet album… Mais bon, je lui ai donné une chance et au final, ça s’écoute.

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