Beat Connection – Surf Noir

beatconnection_surfnoir.jpgBeat Connection est bien un groupe d’aujourd’hui à  la fois ultra hype et limite ringard, à  la fois essentiel et totalement superflu. Tout naturellement, Surf Noir est un (mini) album porteur de vraies pépites et de titres à  deux balles.

Derrière ce nom passe-partout se cachent, Jordan Koplowitz et Reed Juenger, tous deux originaires de Seattle, place marquante de la musique, généralement connue pour son rock à  guitares. Le duo est d’une toute autre mouvance, à  la fois plus pop, plus disco et plus électronique, à  l’image de, The Postal Service ou, Delorean par exemple. A coup de synthé pop et sonorités 80’s,, Beat Connection affiche un but simple, faire danser dans une liesse communicative. Et autant dire que cela fonctionne ! Surf Noir est un album fun, cool qui passe comme une brise vivifiante sur à  peine 28′. Un titre comme, In The Water vous donne une impression de légèreté tellement forte que vous vous risqueriez de marcher sur l’eau à  son écoute. Le thème du morceau revient invariablement dans une frise séductrice de haut vol, les guitares new wave donnent un peu de chair et un steel drum relance encore l’attrait charmant et dansant du morceau., In the Water fera le bonheur des dance-floors indés, des habillages de publicité et pourra être compétition pour un des singles de l’année. Plus mid-tempo,, Silver screen n’est pas mal non plus – et c’est là  un euphémisme – dans le genre synthé-pop groovy et entêtant porté par une voix empreinte de soul (Metronomy n’a qu’à  bien se tenir). Sunburn métisse un, peu, , une new wave déjà  sautillante. Plus classique,, Same damn time est une sympathique ballade pour voix vocodée et claviers rêveurs.

Tout se passerait dans le meilleur des mondes si le duo n’étaient pas parfois victimes de ces propres atouts. L’équilibre est fragile et, Beat Connection joue , avec le feu des moyens qu’il utilise. Passons sur des dispensables intermèdes instrumentaux, un peu ambiant, un peu soupe, qui n’apportent rien de consistant à  l’ensemble. Lesdites sonorités 80’s qui font le coeur du disque semblent , tout droit sorties d’un générique de Canal + des origines ou de quelques simili artistes claviéristes du TOP 50, même période. Cela donne une certaine patine à  la musique qui justement donne encore plus dans le fun et le revigorant. , Mais il ne faut pas non plus en abuser, à  fortiori quand les thèmes deviennent bateaux et lourdingues, (Theme from yours truly). A ce moment là , la hype a le goût amer d’une certaine ringardise, assumée par le groupe lui même qui n’a pas l’air de s’en soucier (c’est aussi la force du disque) : tout ceci est bien sûr une question de regard et de deuxième degré, ce qui n’était pas le cas des tenants de la synthé pop disco dansante des eighties, platement englués dans un vrai premier degré. Mais il fallait que cela soit dit et donc , relativisé : même en rigolant et même en étant branché, , un mauvais morceau reste un mauvais morceau. Ce raté aura aussi le mérite de nous faire encore plus apprécier les grands morceaux du disque. Avec le même dispositif, Beat Connection avait réussi à  proposer de vraies pépites et il faut redoubler de talent pour cela.

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Denis Zorgniotti

Date de sortie : 25 avril 2011
Label : Moshi Moshi records / Discograph

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