Evening hymns – Spirit guides / Hospital ships – Oh, Ramona

Il y a des choses qu’on remet systématiquement au lendemain, en se disant que la procrastination est notre meilleure alliée.,  La critique des albums de Evening Hymns et Hospital ships parus l’an dernier font partie de cas patentés de flemme internationale.

On se dit, »bah l’album est déjà  sorti il y a longtemps, au moment où ils nous arrivent entre les mains, avec leurs pochettes polycopiées et cousues à  la main, comme au bon vieux temps des 45 tours. Et puis la Blogothèque est déjà  passée par là  en 2009 pour dire tout le bien qu’ils pensent de la structure Kutu Folk ce qui est un gage de réussite non, ? »

Alors deux des albums qui reviennent parmi les plus régulièrement dans mon lecteur actuellement passent à  la trappe de mes chroniques complètement injustement, à  quelques heures, sinon jours de la sortie de nouveaux opus.

Alors si tu ne connais ni le label Clermontois, ni à  fortiori les groupes qu’il représente, je ne saurais que trop te conseiller d’aller y faire un tour si des noms comme Giant Sand, Silver Jews, Devendra Banhart, Midlake et Fleet Foxes par exemple font partie des groupes que tu affectionnes. Ca tombe bien, le label fête ses cinq ans cette année. Tu peux te joindre à  la fête.

Et si tu as déjà  prêté une oreille à  leur porte-étendard St Augustine, sans avoir l’idée de pousser plus loin les portes du label qui se voit réellement comme un vaisseau mère pour une série de groupes à  l’esthétique proche, plutôt qu’une machine à  patater des tubes alors les albums de Hospital Ships et Evening hymns devraient te satisfaire.

A ce titre l’album des canadiens de Evening hymns sous licence Kutu est du genre de ce qu’on aimait chez Mercury Rev d’avant la boursouflure, et de ce qu’on s’éclate à  aimer dans un album de Midlake. l’économie instrumentale en plus. Le chant et la guitare sont les piliers de la démarche qui s’ouvre par des sonorités champêtres et se clôt par une averse orageuse qui a plus sa place ici que dans un CD new age de Nature et Découvertes.

Porté par la guitare parfois steel et le chant toujours mélancolique, Evening hymns nous invite à  un au revoir. De ceux qui se présentent quant on quitte pour toujours sa bien aimée, et qu’on ne sait plus trop qui des deux a largué l’autre. Avec le sentiment diffus qu’on devrait se sentir libre, mais qu’on finit toujours par se sentir abattu. Pas triste, non, abattu. Juste abattu. Simple mid tempo, pas révolutionnaire, mais diablement touchant.

Hospital Ships, le bateau américain avec son Oh Ramona en licence également, présente une version plus dynamique, rugueuse et électrique du label. Mais toujours cousue et dotée une volonté de centrer le débat sur la sincérité du chant et la pertinence mesurée de la guitare., La gratte est ici systématiquement électrique et la batterie est indispensable au propos, au même titre que le piano qui soutient très souvent le chant.,  Etrangement c’est encore à  Mercury Rev, à  Xiu Xiu ou même aux belges de Zita Swoon que je songe parfois au fil de l’album, mais chacune de ses références amputées de leur côté le plus pop.

Le choeur donne de l’ampleur, le glockenspiel et la réverb.’ un peu de mystère. l’ensemble se déguste comme un voyage en train dans une campagne anonyme ou comme une bonne pub pour Air France (d’ailleurs ce serait pas mal pour votre prochaine compile les gars un bon plein de Kutu)

Il ne faut que deux albums en licence pour comprendre que même quand ils quittent les contrées auvergnates, les gens du label s’en vont chercher des groupes qui s’intègrent parfaitement dans un grand tableau pastoral qui serait composé de la touche qu’apporte chacun des groupes maisons.

La démarche suffit à  être soulignée, tant elle est devenue rare en 2011. Mais peut-être Kutu augure-t-il -soyons fous- l’avenir de  » l’industrie musicale, « .
Comme l’avenir des médias est sans doute à  la curation, au tri de contenu par des personnes qui font référence, l’avenir des labels est peut-être à  se sur-spécialiser dans un type de musique; du genre dont on suit les références les yeux fermés, comme un gage de qualité.
Creation a un jour été pour moi cette référence en rock. J.’ai suivi l’aventure Sarah Records en,  respectant la démarche et découvrant des groupes que je n’aurais jamais écoutés sinon. En 2011, 10 ans après la mort annoncée de la musique payante, Kutu Folk pioche dans les recettes qui ont fait la gloire posthume des labels du début des 90.’s et engage la nouvelle décennie en super curateur de la musique Folk dans sa plus large acception.

Une musique qui se joue à  la guitare et avec énormément de coeur. Pour moi qui ne suis en rien spécialiste du genre de musique (non normalement c’est plutôt le Combes qui s’en charge) je crois avoir trouvé le label que je suivrais bien les yeux fermés en qualité de un guide en qui j’ai confiance dans un genre à  moi généralement hermétique. à‡a tombe bien, le nouveau St Augustine est annoncé, !

Denis Verloes

Tracklist

Label: EH: Out of this spark / Kutu folk et HS: Graveface records / Kutu folk
Date de sortie: courant 2010 en France

Plus+
Ecouter Hospital ships via Spotify
Ecouter Evening hymns via Spotify
Kutu Folk
Le site d’Evening hymns
L’espace Myspace d’Evening hymns
La vidéo de Dear Deer via Vimeo

EVENING HYMNS – Dead deer from Alexis MAGAND – Filmmaker – on Vimeo.

Le Myspace de Hospital ships
La vidéo de Carry on (bedroom performance)