The Lucy Show – Remembrances

 

On peut se demander quel est l’intérêt d’acheter le disque d’un groupe oublié des années 80, a fortiori quand il s’agit d’une compilation de raretés ? Même à  son époque, The Lucy Show n’avait pas fait grand bruit. A tort.

En effet, la musique des Londoniens , valait bien celle d’autres et même un peu plus. Leur label Words on Music nous l’avait prouvé un peu à  nos dépends en ressortant du placard les deux albums du groupe emmené par Mark Bandolla (chant, guitares) et Rob Vandeven (Chant, basse). Si Undone (1983) ne se détachait du tout venant new wave de l’époque, Mania (1986), nettement mieux écrit, jetait un pont entre REM et Cure. Un bon album toute époque confondue.

Avec Remembrances, Words on Music fait dans l’exhaustivité et solde le groupe de tout compte : il y a là  des démos, des morceaux rares, des versions alternatives et des singles non présents sur les deux albums du groupe pour 17 titres et 71′ de musique., Du premier single, l’alerte, Leonardo da Vinci (guitares abrasives, boîte à  rythme carrée)à  leurs,  deux derniers titres,,  marquants en 1993 un bref retour du groupe sur le devant de la scène ;, en fait le chant du signe de The Lucy Show.

Plus moyens, ces deux titres, ressemblant à  du House of Love de 2e choix semblent prouver que les Londoniens resteraient même malgré eux un groupe des années 80. The Lucy Show est donc un groupe new wave et ce n’est pas pour rien que certains titres ressemblent à  des classiques du genre. History Part 1 ressemble à  Dead Souls de Joy Division, Waiting for you a un air d’In Your House de Cure mais joué de manière plus pop.,  D’une manière générale, le son Lucy Show renvoie totalement à  la période cold wave de la bande à  Robert (la voix de Bandella ressemblant d’ailleurs pas mal à  celle de Robert Smith) avec les premiers balbutiements synthétiques sur des guitares nerveuses, une ambiance glaciale en contraste avec un coeur bouillonnant. Cela donne d’ailleurs de bons morceaux comme Prove it, The price of Love, ou, the Lady Lies there où derrière des synthés aussi entêtants que le I feel Love version Marc Almond pointe une sensibilité fragile. The Lucy Show est un bon mélodiste même si le groupe ne peut être auréolé d’être innovant mais plutôt de suiveur : les morceaux sont compris en effet entre 83 et 86, Cure et Joy Division eux ont lancé leur révolution en… 1980. Bref, n’en attendons pas trop mais profitons de bons petits morceaux, bien troussés, efficaces et qui ont le mérite de ne pas singer le style 80’s (une des marottes du moment) puisqu’ils sont réellement 80’s (l’original vaut souvent mieux que la copie).

Alors pourquoi acheter ce disque ? Pour frimer en écoutant un groupe inconnu appelé peut-être un jour à  devenir culte (le privilège à  la fois de la rareté et de l’antérorité) ? Non, tout simplement parce que c’est bien. Point barre.

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Denis Zorgniotti

Date de sortie : 13 décembre 2011
Label : Words on Music

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Leonardo da Vinci en écoute