Chroniques Express 87

OWUN / PETER KUTIN / OK / BROKENCANDYS / POTION / THE HOST / MINA TINDLE / OLGA KOULKAKI / NIANDRA LADES / CHOIR OF YOUNG BELIEVERS / REVOLVER / LEE FIELDS / BRIGHT MOMENTS / JESTER AT WORK / WE HAVE BAND / CEU / Aà‘A


OWUN – Le fantôme de Gustav

Ecouter le Fantôme de Gustav c’est un peu entrer dans une jungle que l’on sait habiter par des tigres. D’abord on marche pas à  pas à  l’affût du moindre danger, ensuite on en vient à  faire des incantations pour éloigner la peur et le danger et avant de se résoudre à  affronter les animaux dans une violente chasse à  l’homme au milieu des hautes herbes. , le disque des Grenoblois d’Owun est un vrai album fauviste, contrasté, moite, sauvage et dangereux avec son tribalisme parfois hypnotique (Persephone) entre noise, shoegazing, no-wave. Un disque plein au chant rare mais encerclé dans une rythmique de feu et affûté par des guitares acérées. Formé en 1992, Owun justement avait été mis en sommeil et ne doit ce retour en pleine lumière qu’avec l’arrivée d’un deuxième guitariste et à  4, le groupe a désormais une sacrée gueule. Quelque part entre Virgin Prunes, The Ex, Killing Joke, et la folie d’An Albatross,, un fantôme qu’on n’est pas près d’oublier (3.5) Denis Zorgniotti
Autoproduit / Mars 2012, 

PETER KUTIN – Ivory

Il n’est guère étonnant que, Peter Kutin, écrive des musiques pour de vieux films muets autrichiens. Le Viennois a ce souci du détail sonore parvenant à  créer une atmosphère suggestive. C.’est ce, , que l’on attend d’un disque communément appelé  » ambiant,  » des paysages minimalistes mais porté par une guitare intrigante et mystérieuse. Le monstre solitaire annoncé par le titre (Lonesome monster) semble effectivement avancer sous nos yeux imaginaires dans un ralenti magique et un halo de lumière. Associé à  des bruitages et à  des habillages venus, , tout droit du laptop, l’instrument utilisé avec tous les effets possibles et inimaginables (au final une large palette sonore) offre un pouvoir de résonance et même d’irradiation., Peter Kutin, emplit l’espace, lui donne du relief et change le blanc en ivoire, une teinte et une matière autrement plus nuancées, contrastées et brillantes. Un disque à  rêver, (4.0) Denis Zorgniotti
Valeot records / Mars 2012

OK – Wet

A l’écoute d’OK, on vit une sensation double, : d’un côté la certitude de tomber sur un trio maniant tous les arcanes de la bonne mélodie pop-rock, ; de l’autre le sentiment tenace et troublant d’avoir une vision décalée de ce qui semble couler de source. Il faut dire que le trio comporte 2 batteurs, le troisième larron étant dévolu au chant et à  la guitare. La rythmique chaotique parfois bruitiste serait-elle la seule raison de ce trouble, ? Pas si sûr car si cette jdouble batterie donne la marque de fabrique du groupe, OK choisît d’autres voies d’arrangements parasites par rapport à  l’évidence des mélodies. Comme ce son de cornemuse persistant sur l’ouverture de l’EP, un, Wet, à  l’énergie par ailleurs revigorante. Comme ces structures hachées qui font passer sans transition de la pastoralité folk d’un, Nick Drake, à  un rock concassé aux accents industriels (Hollywood, Your Third Strike). Même le plus classic rock, To Know, (Pearl Jam, n’est pas loin) a ce je ne-sais quoi de folie pour devenir d’un coup hautement fréquentable. La voix même de Guillaume Magne, laissant poindre volontiers ses propres fêlures, participe à  l’ambivalence du disque. Deuxième EP du trio et deuxième claque, ; en 2012, le rock peut encore se montrer inventif., (4.0) Denis Zorgniotti
Carton records / Mars 2012

BROKENCANDYS – EP

Avec Brokencandys, le cahier des charges semble simple, : faire danser frénétiquement jusqu’au bout de la nuit. Si musicalement l’exercice peut être un peu plus satisfaisant, tant mieux et avec Brokencandys c’est totalement le cas, : les boucles sont répétitives mais non moins cajoleuses, les,  claviers estivaux et la guitare amène, par touches, son empreinte organique n’hésitant pas à  devenir sanguine (Von Paris Mit Danke et son petit côté Agoria). Sur Sherbet, l’énergie monte, d’une rêverie luminescente à  une réalité totalement addictive., C’est là  , une descente progressive de l’intellect et de l’imaginaire vers la vitalité de tout le corps.,  Le plaisir lui monte progressivement, ; on appelle ça une vraie tuerie, du genre à  vous voir finir en nage. Dans sa formule recentrée (le duo était devenu sur scène un quintet et leur premier album,  englobait un trop large spectre, du trip hop à  l’électro-rock en passant par la house et le lounge), Brokencandys donne le meilleur de lui-même sans trop tomber dans les facilités de la house filtrée. Les deux autres titres de l’EP font dignement le job. La French Touch, c’était il y a 15 ans et les Parisiens lui donnent brillamment encore quelques soubresauts de vie. (3.5) Denis Zorgniotti
Only Music / Mars 2012

POTION – Parallel Worlds

Avec Potion, on est tout de suite en terrain connu :, une pop-rock,  mélodique comme on en fait, faisait, fera au kilomètre. Le duo est bel et bien mainstream, à  telle enseigne que l’on a parfois un peu l’impression d’entendre les Pretenders (la voix d’Annie Maley y est,  pour beaucoup notamment sur I can’t Pretend…cela ne s’invente pas !)., Le groupe a été comparé à  B52’s ; gageons néanmoins que l’on ne retrouve ici aucune once de folie des Américains choucroutés. Parallel Worlds souffre de son caractère propret, d’un choix non affirmé d’arrangements. Et si, l’ensemble est plutôt bien ficelé, aucun titre ne se révèle transcendant ou affiche une vraie,  personnalité même pas sur Lo Que Quieras, comme une virée entre Californie et Mexique. Pas une boisson frelatée mais loin d’être une potion magique. Vite écouté, vite oublié (2.5) Denis Zorgniotti
Blue Orange Records / Avril 2012

THE HOST – s/t

Nouvelle signature du label Planet Mu, The host est un album électronique pur jus. Quelques guitares et basses hautement réverbérées, sont bien là  comme réminiscences lointaines d’un Mike Odlfied évanescent (3 Am Surfing) ou comme sèmes mélodiques dans des mondes globuleux (Angel Fire). Pour le reste, The Host représente le royaume du synthé vintage et de la boîte à  rythme qui s’emballe : de vraies bouffées électroniques,  qui dressent devant vous , des morceaux protéiformes rappelant les premiers Boards of Canada. On est bel et bien dans des sonorités 80’s mais semblant avoir pris le pouvoir sur l’humain. Entre les contours synthétiques d’un John Carpenter, les rythmiques dubstep,, les sons distordus et les nappes planantes toujours en filigrane,, de vrais thèmes mélodiques se frayent pourtant un chemin, menaçant sur Internet Archeology, mélancolique sur Tryptamine Sweep. Un début prometteur. (3.5) Denis Zorgniotti
Planet Mu / Mars 2012

OLA KOUKLAKI – I U Need

Avis : Après le sympathique et plutôt prometteur »Getalife » paru en 2007, on pensait revoir la grecque Olga Kouklaki (assez vite. Mais finalement il aura fallu attendre prés de 5 ans pour entendre à  nouveau la voix suave de cette demoiselle sur un nouvel album. Dans la lignée du précédent, »I U Need » se présente comme un ensemble de chansons pop aux sonorités électroniques, distillant des ambiances souvent froides, flirtant par moment avec le dub, le cabaret, le trip hop ou la new wave. Sans jamais perdre le fil conducteur d’un album pourtant très contrasté, Olga Kouklaki s’en sort assez bien, évitant de se perdre en route. Une performance à  mettre sans doute aussi au crédit de Marc Collin (Nouvelle Vague) producteur de cet album multi-facettes et au fond assez intéressant. (3.5) Benoit Richard
Kwaidan/Differ-Ant / Mars 2012

MINA TINDLE, – Taranta

Mina Tindle… rien que le nom est déjà  un appel à  la légèreté, à  la douceur et à  la volupté. à‡a tombe bien puisqu’il est question de tout ça dans le premier album de cette charmante demoiselle qui se fait aussi appeler Pauline De Lassus. Si le Ep paru il y a quelques mois laissait déjà  entrevoir des chansons (en anglais et quelques unes en français) folk mélancoliques très agréables. Les esprits chagrins diront qu’il n’y a rien de bien nouveau dans tout ça et qu’on a déjà  entendu ce genre de ritournelles mille fois avant. Certes, mais on pourra quand même apprécier en toute simplicité ces compostions aux enrobages subtils concoctés de main de maître par le précieux JP Nataf et qui, à  eux seuls justifient l’écoute de cet album très plaisant. (3.0) Benoit Richard
believe / mars 2012

NIANDRA LADES – Niandra Lades

Si, au demeurant la musique de Niandra Lades n’a rien de bien particulier et pourrait se confondre avec celle de pas mal de groupes actuels ou antérieurs, elle a malgré tout, suffisamment de charme et de qualités pour que l’on s’y intéresse d’un peu plus près. Formation clermontoise, Niandra Lades joue une musique pop indie-rock assez classique, trouvant ses racines autant en Belgique (Deus« ) que de l’autre coté de l’Atlantique (Pinback, Death Cab for Cutie, Swell, Build To Spill« ), le genre de musique très élégante qui finit assez vite par vous convaincre de son intérêt. La raison à  cela, dans le cas de Niandra Lades, réside sans doute dans le fait que le groupe a réussi à  parfaitement intégrer dans ses compositions une somme d’instruments (violoncelle, contrebasse, glockenspiel ») qui donne au son de Niandra Lades toute sa rondeur et sa singularité. Si l’on ajoute à  cela des rythmes assez soutenus et des mélodies très agréables, vous aurez un parfait résumé d’un album à  découvrir sans tarder. (4.0) Benoit Richard
Rock.’s My Ass Records / mars 2012

CHOIR OF YOUNG BELIEVERS – Rhine Gold

Collectif danois emmené par le chanteur Jannis Noya Makrigiannis, Choir Of Young Believers promet de jolies choses sur cet album, de prime abord plus qu’intéressant. Si en fin de compte toutes les chansons ne sont pas de valeur et de qualité égale, reconnaissions tout de même à  ce groupe cette capacité à  faire une musique qui s’accommode peu des modes et de l’époque actuelle. Au centre de cette album, en guise de colonne véritable, on découvre l’imposant »Paralyse » morceau de bravoure krautrock de plus de dix minutes autour duquel, le reste des chansons pourrait faire pâle figure. Mais finalement non. Car si par moment, Choir Of Young Believers a tendance à  sombrer dans une forme d’emphase et de mièvrerie un peu agaçante, le reste du temps le groupe s’en tire avec les honneurs, réussissant à  faire oublier ces faiblesses grâce à  une belle qualité d’écriture et des arrangements aux accent soft rock pas désagréables du tout. (3.0) Benoit Richard
ghostly international/la baleine,  / mars 2012

REVOLVER – Let Go

La première qualité de la musique de Revolver c’est son côté immédiat, ses mélodies légères, ses refrains fédérateurs. Révélé en 2009 avec »Music for a while » le groupe mettait en avant un subtil mélange d’harmonies vocales très belles, de guitares et d’arrangements délicats. A l’heure du second album, on constate que le groupe a perdu en grande partie de ces qualités qui faisaient tout le charme et l’intérêt du premier album. Sur »Let Go » Le son du groupe est devenu malheureusement plus formaté, plus standardisé, en somme trop banal pour soulever l’enthousiasme. comme par le passé. Si Ambroise Willaume, Christophe Musset et Jérémie Arcache ont toujours cette facilité à  écrire des chansons pop vite mémorisables et très efficaces (Le’sGet Together, The Letter, Wind Song), ils ont perdu, en revanche, en caractère et en spontanéité pour devenir un groupe presque comme les autres. Dommage surtout quand on se souvient combien le son et le style développé par le groupe sur »Music for a While » constituaient une force et presque une marque de fabrique pour ce groupe parisien. (3.0) Benoit Richard
EMI / mars 2012

LEE FIELDS – Faithful Man

Entouré de musiciens ayant officié ces dernières années aux côtés d’Aloe Blacc, Adele, Sharon Jones, ou Amy Winehouse, Lee Fields revient avec les meilleures armes pour son nouvel album †œFaithful Man†. Une production 100% soul dans laquelle ce sexagénaire auteur de seulement 7 albums en plus de 40 ans de carrière montre que même en 2012 on est capable de redonner vie au fameux son »Motown » comme à  la grande époque de Marvin Gaye et Al Green. Si sur »Faithful Man » le cahier des charges est plutôt respecté avec des chansons qui font honneur aux grands figues du genre, (on pense aussi à  James Brown), on pourra malgré tout regretter le côté un peu trop classique et respectueux de la tradition du disque avec des compositions, certes habitées, empruntes de nostalgie mais qui n’apportent en fin de compte pas grand-chose de plus contrairement à  la nouvelle vague des Aloe Blacc et autre Mayer Hawthorme. Arrangé autour de claviers vintage, de cuivres roboratifs, de cordes impeccables, la voix de Lee Fields n’a rien perdu de sa superbe dans un †œFaithful Man† qui s’impose comme un très joli exercice de style mais tout de même un peu égaré dans les années 2000. (3.0) Benoit Richard
Truth & Soul/Differ-Ant / mars 2012

BRIGHT MOMENTS – Natives

Pas étonnant de découvrir que derrière le pseudo Bright Moments se trouve un garçon, Kelly Pratt, qui a travaillé par le passé pour des gens aussi divers que Arcade Fire, Owen Pallett, Emilie Simon et surtout Beirut. Car on retrouve dans ce premier album pas mal de choses qui ont fait et continument de faire le succès de la musique de Beirut. En premier lieu ce mélange entre pop music et influences balkaniques, entre guitares, sonorités electro, instruments jouets et musique de fanfare. Au-delà  de cette comparaison bien légitime avec le son de Zach Condon, on remarque que les chansons de Bright Moments se montrent tout de même nettement plus optimistes que celles de Beirut, même si, de la même manière, elles constituent une invitation à  la danse permanente. On peut donc considérer cette nouvelle déclinaison d’un folk orchestral aux consonances slaves comme une réussite malgré toutes les limites et le côté balisé du projet. Reste à  savoir si, à  l’avenir, le garçon saura prendre un peu ses distances avec cette influence trop marquée et proposer quelques variations pour un second album plus personnel. (3.5) Benoit Richard
Luaka Bop/Differ-ant / Mars 2012

JESTER AT WORK – Magellano

Quelques mois après son premier album chroniqué ici même, revoilà  AntonioVitale alias Jester at Work. Avec ce barbu intraitable, la donne n’a pas vraiment changé : un disque de folk-rock crépusculaire, aride et, sobre enregistré à  l’ancienne, en analogique. Pourtant, l’Italien bénéficie ici d’un vrai studio et voit la plupart de, ses, compositions étoffées en terme d’arrangement; il se dessine derrière lui un vrai groupe (le blues rock Unsolved Mistery Msery sur les traces de Mark Lanegan)., Sublimées par une voix virile et enveloppante, ces chansons rugueuses allient, souvent une guitare électrique sourde avec une acoustique 12 cordes à  la sonorité, , vibrante, comme la rencontre de la poussière et de l’air éclairée, à  la bougie., Jester at Work, sait se faire plus pop avec peu (Come back Soon et son métallophone illumine la nuit). Ailleurs, les choeurs et des percussions éparses, amènent même une touche de mysticisme shamanique. Antonio Vitale aurait-il bu du peyolt ; on peut parfois se poser la question, (Green Eyes, Estaçion 14). En tout cas, certaines visions psychédéliques déforment un peu la réalité et font entrer, la musique dans une dimension plus irréelle., ,  Entre Mark, Lanegan, Neil Young, et Greg Ashley le leader de Gris Gris, un disque habité, d’hommes, de, vautours et d’esprits., (3.5) Denis Zorgniotti
Twelve Records / Mars 2012

WE HAVE BAND – Ternion

Les anglais de We Have Band passent à  la vitesse supérieure avec »Ternion » second album après le prometteur »WHB » sorti en 2010, qui avait scotché un peu tout le monde avec ce mélange très réussi de pop électronique aux relents 80.’s, bien plus sombre que celle par exemple de Hot Chip ou Metronomy. Jouée à  l’économe, avec juste une boite à  rythmes, une guitare, une bass et la voix, le trio passe malgré tout la seconde avec aisance, la musique de We Have Band s’impose une fois encore suffisamment de titres tendus, sans fioriture et de refrains fédérateurs pour nous accrocher l’oreille. Le côté poisseux de leur rock fait toujours autant son effet, le du de voix Darren Bancroft / Dede Wegg-Prosser fonctionne toujours aussi bien. Bref, pas grand chose à  jeter dans cet album qui remplit son cahier des charges sans difficulté, avec cette capacité à  nous faire danser dans le noir sans forcément ressentir le besoin de chercher l’interrupteur. (3.5) Benoit Richard
Naive /Janvier 2012

CEU – Caravana Sereia Bloom

Comme d’autres avant elle (Zuco 103 Cibelle Bebel Gilberto« ), la musicienne de Sà£o Paulo Céu mélange allégrement pop, tropicalism, psychédélisme, reggae, afro-beat, bossa nova, musique caribéenne et musique électronique dans un cocktail assez dense mais plutôt réussi alternant titres mélancoliques et véritables invitations à  la danse, le tout inspirés par ses nombreux voyages sur les routes de son pays.
Le gros point fort de cet album étant sans doute sa grande diversité et sa façon d’alterner les ambiances et les paysages tout en gardant une cohérence de bout en bout avec en guise de clin d’oeil une adaptation très libre de »La Mer » de Trenet dans le délicieux »Asfalto e Sal« . (3.5) Benoit Richard
urban Jungle / Janvier 2012

ANA – Ces roses flotteront sur l’Océan

Aña fait figure de vétéran : 10 ans que le duo normand s’autoproduit et sort des disques en dehors des modes et sans volonté de plaire à  tout prix. Il faut dire qu’Amandine et David bénéficient de leur studio à  eux (où Tokyo/Overtones a d’ailleurs enregistré son dernier disque) et d’un grand savoir faire en la matière. Musicalement, ce n’est pas mal non plus…a fortiori sur Ces roses flotteront sur l’Océan, leur meilleur album à  ce jour. ce troisième opus est celui, qui arrive le mieux à  retranscrire des atmosphères complexes et envoûtantes chères au duo. Celui qui arrive le mieux à  concilier les références (les ambiances larvées de Cure, l’ivresse de Blonde Redhead, le romantisme fin de siècle de Collection d’Arnell Andrea, les percussions obsédantes de Virgin Prunes) avec les propres obsessions du duo. Derrière la voix diaphane d’Amandine, la musique est affaire de couches qui se mélangent et s’entrechoquent, d’harmonies magiques qui se brisent, d’une musique en clair-obscur où la dream pop peut se transformer en nightmare pop. Il n’est, pas toujours facile, de suivre le fil de cette émotion à  fleur de peau changeante comme un ciel de, Normandie (avec eux la caresse se transforme en coup de griffe), mais cela donne toujours – et au minimum, – des, ambiances intéressantes. Et quand tout (production, chant, mélodie, arrangement) semble se mettre au diapason,  d’une vraie parenthèse (dés)enchantée, cela donne quelques perles : Reflections, la dernière lumière rouge. (3.5) Denis Zorgniotti

En Attendant / Mars 2012