My Name is Nobody – The Good Memories / Fordamage – Volta Desviada

C’est le Vincent Dupas show !, Le Nantais revient sous les traits de My Name is Nobody en songwriter country folk rocailleux. Mais il extériorise sa rock attitude au sein de Fordamage pour un album hautement électrique. Deux fois bien.

My Name is Nobody – The Good Memories

Cela fait bientôt 10 ans que ça dure, Vincent Dupas devenant quelqu’un dans le paysage country folk français avec un pseudo qui évoque paradoxalement tout le contraire. Ce nouvel opus, le quatrième, ne surprendra pas les habitués du Nantais mais continuera d’étonner par sa qualité d’écriture et de composition. Dupas a des allures de vieux briscards et ses morceaux peuvent tutoyer Will Oldham, Vic Chesnutt, ou Smog dans un classicisme entre country folk et indie rock qui n’a rien de poussiéreux et qui amène parfois une brise de fantaisie (Dementia). Duo sur la majeure partie du disque (avec Pierre Marolleau, batteur permanent du projet), My Name is Noboby se transforme régulièrement en vrai groupe avec l’intervention tournante d’une pléthore d’amis du Nantais. Initiateur du Collectif Effervescent, Vincent Dupas a attiré dans son sillage, Jey Vassereau de Pneu, Mark Trecka de Pillars & Tongues et DDD et Nona Marie Invie de Dark Dark Dark, Emilie Rougier de Marvin, Benjamin Nerot aka The Healthy Boy, Franck Lamamra de Papaye, Vassili Caillosse de Santa Cruz et Eric Pasquereau de Papier Tigre et The Patriotic Sunday.

The Good Memories est un disque du voyage et bénéficie naturellement d’amis rencontrés en chemin ; il se compose de titres griffonnés, sur la route. , Entre ballades rustiques dépouillées, et titres plus charpentés (Northern memories), ce nouvel opus est malgré tout, cohérent dans sa couleur et, par sa qualité. , Au passage, My Name is Nobody se permet de sortir son meilleur titre à  ce jour, un delivery man aux guitares slowcore qui font souffler puis gronder, un vent de liberté. S’éloignant du rocailleux ou de l’aride, My Life traveling for working se rapproche d’une luxuriance pop hautement séduisante et jouée beaucoup de sensibilité.

3_5.gif

Denis Zorgniotti

Date de sortie : 28 mars 2012
Label / Distributeur : Lespourricords/My Little Cab / La Baleine

Plus+
Bandcamp

Fordamage – Volta Desviada

Ici, c’est un peu , le côté » récréation défoulatoire » qui s’exprime chez, Vincent Dupas, sorte de Docteur Nobody et de Mister Fordamage. , Pour la peine, il s’agit d’ un vrai travail de groupe où le songwriter de My name is Nobody ne représente que 1/4 de Fordamage avec un fonctionnement interne où tout le monde est égalité dans, unu groupe avec une fille et trois garçons Amélie Grosselin, Anthony Fleury et Pierre Marolleau le retour). Car si chacun s’occupe de son instrument (deux guitares, une basse, une batterie), »tout le monde chante et, crie » comme nous le rappelle malicieusement le livret.

Comme Belgian Tango, son prédécesseur,Volta Desvieda est un album capable d’emmerder les voisins. Entre punk et noise, un peu Jesus Lizard, un peu Girls against Boys, le groupe envoie le bois tout en jouant les fildeféristes sur des rythmiques de haut vol. C’est à  la fois de la toile de jute et de le dentelle. Il s’agit là  d’une des grandes forces du disque sans que cela occulte la force malade et tourmentée des morceaux. Car comme sur le précédent Belgian Tango, tout ne coule pas de source et tout est ici affaire de friction, de convulsion, de rage, : la musique de Fordamage n’est pas lisse et s’apparente bel et bien , à  une explosion de liquide séminal. Au milieu de ces soubresauts, le quatuor arrive à  devenir harmonique, a fortiori quand les 4 voix se mettent à  l’unisson. Dans Volta Desviada, deux titres réussissent, pleinement à  combiner tous ses sensations fortes, et fortement contrastées : Sleeping in a Bag et A Man on a dog, finalement les deux morceaux les plus longs du disque et les plus ambigus.

3_5.gif

, Denis Zorgniotti

Date de sortie : 6 juin 2012
Label / Distributeur : Kythibong / La Baleine

Plus+
Bandcamp