Crime and The City Solution – A History of Crime (1987-1991) An Introduction to…

Crime and The City Solution s’est reformé. L’occasion de revenir sur le passé et la période berlinoise d’un groupe inclassable et génial.

Le groupe de son leader Simon Bonney n’a cessé d’évoluer, de changer, de muter telle une créature hors-norme et passablement effrayante. Ce n’est donc pas une surprise qu’en 2011, Crime and The City Solution renaisse de ses cendres dans un énième et nouveau line up. Le groupe australien d’origine (mais ce n’est que d’origine…) est une vraie référence de la musique underground à  tel point qu’ils sont nombreux, ceux qui veulent, participer à  la légende. En 2012, David Eugène Edwards (Sixteen Horsepower, Wovenhand), Jim White (Dirty Three) Troy Gregory (Witches , Prong), Matthew Smith (Outrageous Cherry), Danielle de Picciotto (Ocean Club ), seront de la partie.

En avant-goût d’un nouvel album, Mute records a la bonne idée de revenir sur le passé et de sortir une compilation modestement sous-titré An Introduction of Crime and The City Solution. Ce n’est effectivement qu’une introduction car il est effectivement de suivre le groupe dont le seul élément homogène semble être la présence de Simon Bonney lui-même et un style musical toujours aussi exigeant et original. Le groupe a connu différentes configurations et différentes périodes, chacune liée à  une ville. Il y a eu les années,  Sydney, les années Melbourne, les années Londres et pour finir, les années Berlin, période qui a les faveurs de cette compilation.

Durant cette période de quatre ans, le groupe est pour le moins prolifique et sort trois albums, Shine, The Bride Ship et Paradise Discothèque, qui représentent l’ossature de cette History of Crime. Le groupe australien se fond totalement dans l’effervescence berlinoise de l’époque. Il intègre Alexander hacke, guitariste de Einstürzende Neubauten et séduit Wim Wenders qui utilise un titre du groupe dans « Les Ailes du désir », – le groupe apparaît en live dans le film – et un autre dans« Jusqu’au bout du monde » présent d’ailleurs en fin de compilation (The Adversory).

Influencé par le Velvet Underground et contemporain de Nick Cave and the Bad Seeds (son groupe-jumeau avec Mick Harvey comme membre commun) et d’And Also The Trees (autre filiation possible), Crime and The City Solution a toujours cultivé sa différence notamment par la présence vocale de Simon Bonney dont la voix caméléon et l’interprétation habité en font l’égal d’un David Bowie ou d’un Jim Morrison dans une tessiture plus »âpre ». , Pour sa période berlinoise, le groupe recrute également une violoniste,, Bronwyn Adams, la propre compagne de Bonney, remplaçant le saxophone des premières années dans le rôle du trublion chaotique – les cuivres reviennent amener une touche, jazz au reptilien The last Dictator part 2 (pour un »Coltrane meets The Doors »)., , Le violon donne une touche folk inattendue dans une musique introvertie et tendue, ouvrant même épisodiquement, le groupe sur les grands espaces comme sur On every train (grain will bear grain), ou I have the Gun, mais le jeu de Adams étant ce qu’il est, le voyage se transforme en exploration tourmentée. Sur The Big Ship, Crime and The City Solution va aux confins de l’Orient dans un moment, où la tension semble précéder, une mise à  mort., Le groupe n’étant pas avare d’ingrédients forts, l’orgue donne souvent une solennité tragique à  un rock où la guitare reste néanmoins l’ingrédient fort (All Must be love, Keepsake). Sur Home is so far from here, il y a même un côté Ennio Morricone propre à  distiller une mélancolie cinématographique. La bande à  Bonney, arrive aussi à  faire ressortir une beauté émouvante sur des titres (un peu plus) solaires : The Dolphins abd The Sharks (finalement plus »dauphin » que »requin ») ou The Last Dictator part 1. Ce dernier morceau découpé en 4 parties aux ambiances différentes démontre d’ailleurs toute la richesse musicale du groupe.

Influence majeure de PJ Harvey et Tindersticks, Crime and The City Solution mérite ô combien d’être redécouvert (si vous avez de l’argent, vous pouvez acquérir tous leurs albums !) en attendant donc leur retour discographique prévu en février 2013.

 

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Denis Zorgniotti

Date de sortie : 25 Septembre 2012
Label / Distributeur : Mute records / EMI

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