The Lucid Dream – Songs of Lies and Deceit / Of Montreal – Lousy with Sylvianbriar

L’époque est au psychédélisme : une distorsion de la perception mise à  toutes les sauces.,  les débutants The Lucid Dream choisissent le trop plein,,  les confirmés Of Montreal préfèrent une version moins marquée.

Songs_of_Lies_and_DeceitThe Lucid Dream – Songs of Lies and Deceit

Le psychédélisme revendiqué par ces Anglais est, présent rien que, dans leur nom : le groupe de Carlisle, nord de l’Angleterre, veut vivre et partager, son rêve lucide, un moment onirique éveillé provoqué par leur album. On se croirait revenir 40 ans en arrière, dans les substances hallucinogènes et la musique qui va avec. Depuis 1967, qu’est-ce qui a changé, pourrait-on se demander. Les guitares débordantes d’effet ?, Les voix sorties d’un voile de vapeur ou même le sitar (heading the waves) ?, Chez ce tout jeune groupe, tout est bel et bien là . La réponse nous est donné par les deux titres introductifs de Songs of Lies and Deceit : la montée en puissance et la saturation de l’espace sonore. C’est vrai que le Jesus and Mary Chain, Spiritualized ou le Shoegazing sont passés par là  mais Hows your low when you’re low alone et Glue (dédié au pape de la littérature sous ecstasy Irvine Welsh) noircissent vraiment l’espace sonore d’effet à  perte d’audition, de guitares qui n’en finissent pas de baver leur fiel. C’est du psychédélisme 2.0, The Lucid Dream choisissant l’escalade. Sur, la longueur,, les Anglais ne pourraient continuer à  ce niveau de trop plein, sous peine de devenir indigeste. La suite est nettement plus consensuelle – sixties – mais ne démérite pas, les guitares jangling ayant toujours tendance à  embellir une mélodie. Le final Sweet Hold On Me de plus de 9 minutes, marquant une gradation dans la puissance et la saturation,, fait aussi son petit effet., Mais dans l’essemble, les Anglais sont vite rentrés dans le rang et sorte un honnête album. Sans plus.


Label
: Holy are you recordings
Date de sortie : 16 octobre 2013

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Bandcamp

 

lousy-with-sylvianbriarOf Montreal – Lousy with Sylvianbriar

Sur le papier Of Montreal est d’un tout autre niveau. Jamais en place dans un genre, le groupe de Kevin Barnes a taté récemment du funk et de l’électro, permettant à  son groupe de devenir, plus que jamais, un électron libre doublé d’un artiste culte. Au vue de cette discographie aussi brillante que bigarrée, Lousy with Sylvianbriar apparaît comme un disque sage. La déception commencerait presque à  poindre (c’est un peu le cas, quand même, les Américains nous ayant trop bien habitués) si le savoir-faire mélodique de Barnes n’était pas là  pour contre-balancer cette raison retrouvée, : le songwriter se recentre en effet sur la composition, offrant des pop songs classiques de bon aloi. Là  encore, les années 60-70 sont dans le viseur et dans ce cas-là , le psychédélisme jamais loin. Pourtant, la voie choisie par Of Montreal, en comparaison par Lucid Dream, est totalement opposée. Proprement arrangée, ressemblant souvent à  TheRolling Stones (Fugitive air),, plus rarement à , David Bowie (Obsidian Currens), ce douzième album joue souvent la carte de la sobriété et toujours, de la tradition. Lousy with Sylvianbriar semblerait avoir été enregistré à  l’époque des faits., , La dérive psychédélique, vers des univers hallucinogènes, est finalement mesurée mais présente dans de subtiles nuances de jeu et d’arrangements. Of Montreal profite à  fond de sa palette instrumentale, de ses différentes guitares (y compris pedal steel), d’une mandoline, de percussions, rares (et pas de batterie),,  pour instaurer un climat flower power. Ailleurs, ce sera l’ajout de claviers vintage qui donneront quelques poussées verticales à  la musique., Les changements d’humeur de she ain’t speakin’ now, le groupe passant,  de guitares qui, frondeuses,  à  un calme lunaire, ressemble à  un voyage, sans aucune transition, de la Terre à  la Lune.,  Ce titre est en partie une exception car, à  la puissance, les Américains préfèrent nettement la douceur avec, des choeurs enveloppants, des sonorités accueillantes qui pourront vous donner l’illusion de rêver (sirens of your toxic Spirit ou Colossus, morceau préféré de l’album).,  Tout ceci a un air de déjà  entendu mais s’écoute avec plaisir. Ce qui n’est déjà  pas si mal.

Label / Distributeur : Polyvinyl record / La Baleine
date de sortie : 16 octobre 2013

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