Chroniques Express 109

STUMBLEINE / RADIO ELVIS / NORGARDEN / LUCRETIA DALT / JEAN JEAN / ROYAL CANOE / JOHNNY HAWAII / ARTABAN / BIG FOX /  42 THE BAND / ALOA INPUT / THE NEW MENDICANTS / DOUG PAISLEY / NICK MULVEY / DEATH AND VANILLA / COSMOS70 / NEW WAR / ALASKA SQUARE / DATA PLANETS SYSTEM / BARTH

 

 

 

Stumbleine_violetskiesStumbleine feat. Violet Skies – Chasing Honeybees

Je n’avais pas été tendre à  l’endroit de, Spiderwebbed précédent album de Stumbleine. Les mots »niais, mauvais R’nB, musique pour Ushuaia Nature » avaient même été employés. Je serai à  peine plus tendre avec ce nouvel EP qui associe pleinement la vocaliste Violet Skies dans le projet. La chanteuse donne un ton soul à  des mélodies que n’auraient pas reniées Phil Spector (d’ailleurs repris sur And Then He kissed). La production de Stumbleine reste fidèle à  ses amours dream pop à  la Cocteau Twins (Caroline, pas mal du tout quoiqu’un peu daté), ce qui sort la musique d’une seule ornière sixties et rappellerait presque Bat For Lashes (Clip my wings). Tout ceci serait parfaitement convenable voire séduisant si Violet Skies n’en rajoutait pas un peu trop dans ses simagrées vocales et Stumbleine dans sa production artificiellement rêveuse. (2.5) Denis Zorgniotti
Monotreme records – Février 2014

Radio-ElvisRadio Elvis – Juste avant la ruée

Pierre Guénard alias Radio Elvis a le chic pour ne pas révéler l’étendue de sa musique tout de suite. L’homme ménage ses effets et c’est vrai qu’en début d’EP, avec Goliath, on pense savoir de quoi il en retourne : un artiste se partageant, entre chanson française et folk naturaliste. Il y a de ça effectivement,  mais le morceau va à  la fois étoffer et nuancer cette première impression. Il faut dire que Guénard n’est pas seul, il est entouré d’un vrai groupe. La musique va ainsi prendre de l’ampleur, être rehaussée de choeur, devenir rythmée … Fini dès lors l’intimisme des premières notes ; Goliath est un titre qui se savoure en cinémascope. Le Continent, en fin, redevient plus introverti mais tout en gardant un caractère serein et lumineux. Mais avec ses deux titres d’obédience folk, Radio Elvis n’a pas non plus révélé toute sa palette musicale. Sur,  La Traversée, programmations et guitares vont vivre en symbiose dans un titre proche de Dominique A. mais tout aussi bouleversant.,  Comme son aîné, Radio Elvis conjugue sensibilité exacerbée et caractère un peu revêche, n’hésitant à  tâter de la dissonance (Demande à  la poussière). De quoi être définitivement remué. Petit protégé de Julien Gaulier de Hey hey My My, en attendant de devenir le votre.(4.0) Denis Zorgniotti
Autoproduit – Juillet 2013
Bandcamp

cover.170x170-75Norgarden – EP

Anciennement Caylus, Norgarden est bel et bien un groupe qui regarde en direction du Nord. Pas forcément jusqu’en Scandinavie mais au Royaume-Uni, pays d’Archive, et même, comme le groupe se plait à  le dire, vers les Pays-Bas, patrie de The Gathering. Le groupe de Millau aime les mélodies fédératrices et les envolées musicales. L’ensemble n’évite pas toutes les ficelles pour mettre dans sa poche l’auditeur (American Motel Kid, un peu too much dans l’emphase, Face in the Mirror n’est pas très fin non plus sur le sujet). Mais à  force de se donner tous les moyens pour convaincre (arrangement électro-rock ultra maîtrisé, conviction d’interprétation, mélodie qui fonctionne, même si on est souvent proche de Robbie Williams), on se dit que cet EP est du bel ouvrage à  n’en pas douter. On pourrait même dire que Norgarden fait preuve d’un certain métier …Et puis, en dépit de bémols légitimes, il y a un titre qui en est totalement exempté : sur Spanish Dragon, tout fonctionne dans un cercle vertueux de subtilité de ton, originalité accrue et mélodie touchante qui nous fait,  dire que Norgarden fait bien de jeter aussi, un oeil, en direction de, l’extrême-orient. (3.0) Denis Zorgniotti
Autoproduction – Octobre 2013 Bandcamp

lucrecia-daltLucrecia Dalt – Syzygy

On n’est pas là  pour rigoler, ni pour danser d’ailleurs. La musique de cette Catalane exilée à  Berlin s’inspire, pour les textes, des films de Bergman et d’Antonioni et on est musicalement effectivement dans ce même formalisme glacé, cette lenteur de défilement d’apparence monochrome. Pourtant derrière les lignes de chant désincarnées de Lucrecia Dalt, les drones de basse synthétique et les mélodies squelettiques, il se passe bel et bien quelque chose. On trouve un tropicalisme moite, une urgence froide et ralentie, une folk décharnée mais néanmoins féminine...tout un tas de paradoxes musicaux qui font de la néo-Berlinoise, une artiste étonnante, à  placer entre Laurie Anderson et Gudrun Gut. (3.5) Denis Zorgniotti
Human Ear Music – Octobre 2014

jeanjean_symmetry_Jean Jean – Symmetry

Avec une telle matière polymorphe, d’autres auraient fait cinq albums dans autant de genres différents. Pas Jean Jean, groupe qui n’a de symétrique que son nom. Et leur album, si mal-nommé, tape en effet tout azimut : dans ce flot musical, Jean Jean touche au hard rock, au hardcore, à  la musique progressive, à  la post-pop dans les moments les plus assagis du disque…Black Sabbath, Explosions in the Sky, Battles et Yes dans un seul disque ! Le danger est, dès lors, de trouver une certaine unité , ou en tout cas, un fil directeur qui fait que l’on sauvera la musique – et le groupe qui va avec – d’un sentiment de foutoir. Avec,  ses structures math-rock, les français tiennent rudement bien la barre. Ils n’ont pas peur d’envoyer les guitares ou de dresser un mur de clavier et arrive à  trouver leur style dans cette débauche. Et en même temps, virevoltant sans cesse d’un thème à  l’autre, il arrive à  apparaitre fin et subtil (Laser John, Vacherro). Ce qui, sur le papier, est à  peine croyable. Un miracle ? Non juste un talent énorme. (4.0) Denis Zorgniotti
Head records – Octobre 2013 Bandcamp

Royal Canoe – Today We’re Believers

Si vous cherchez un album pour dynamiter vos prochaines soirées entre amis, vous pourrez sans problème compter sur le premier de Royal Canoe : Today We.’re Believers. Sextet originaire de Winnipeg (dans la province du Manitoba, au Canada), Royal Canoe , propose, après deux Eps fort prometteurs, un premier album foisonnant. C’est un condensé d’énergie pure, une musique pop sautillante mais dont les influences Hip Hop, R&B, funk et groove renforcent sérieusement le coté fourre-tout de la production avec, par moments, quelques similitudes avec les albums de Prince des années 80. Signés sur Nettwerk (label des Born Ruffians), Today We.’re Believers, avec ses 14 titres, laisse l’impression d’un album forcément riche, en tout cas très contrasté, mais tout de même assez long à  digérer. Pour autant, rien ne vous oblige à  vous enfiler tout d’un coup. Car c’est sans doute par petites touches et en mode single que ce Royal Canoe s’appréciera encore le mieux. (3.5) Benoît Richard
Nettwerk/ La Baleine – Novembre 2013 Deezer

Johnny Hawaii – Southern Lights

Pour se souvenir que l’été ce n’est pas si loin, que les plages, les embruns et le chaud soleil de juillet reviendront un jour, on pourra toujours se passer et se repasser ce très bel album signé Olivier Scalia, alias Johnny Hawaii. Paru uniquement en vinyle, Southern Lights se compose de 5 titres qui nous plongent immédiatement dans une ambiance estivale, entre musiques ambient répétitives et surf music. 5 plages instrumentales aux sonorités californiennes années 50, rythmées par le flot de vagues et sur lesquelles viennent se poser des guitare réverbérées et baignées de delay. C.’est simple, c’est beau, presque éblouissant avec par moment des tonalités qui rappellent assez les ambiances des disques de Broadcast ou Death and Vanilla. Southern Lights est paru conjointement sur le label français La Station Radar et sur le plus connu Hands In The Dark. (4.0) Benoît Richard
La Station Radar/Hands In The Dark – Décembre 2013
Bandcamp

Big Fox – Now

Au premier abord, on aurait tendance à  croire en l’arrivée d’un nouveau clone de Cat Power ou d’une version 2.0 d’Elysian Fields. Mais après quelques titres, on se dit que la suédoise Charlotta Perers, qui se produit sous le nom assez bateau de Big Fox vaut bien mieux que ça. Si son premier album (moins convaincant que celui-là ) laissait pourtant déjà  transparaitre pas mal de qualités, en premier lieu un chant très sûr et une voix très pure, ce Now, confirme de la plus belle des manières les espoirs placés dans cette jeune et jolie fille. Avec une petite dizaine des morceaux, entre pop et folk, la demoiselle distille des chansons aussi lentes que mélancoliques, extrêmement voluptueuses, avec des arrangements magnifiques entre cordes et cuivres qui ajoutent un charme supplémentaire à  l’ensemble »très loin, par exemple, du côté frelaté d’une Lana Del Rey (4.0) Benoît Richard
Hybris – Décembre 2013
deezer

Artaban – Flow

Ce duo composé de Charles Nilles et Max Nilles, accompagnés pour cette nouvelle release par Aurélie Lanners et hébergé par la structure Chez.Kito.Kat., a sorti en 2013 un excellent album dans un genre électro-pop très dense comme on a rarement eu l’occasion d’en écouter au cours de ces derniers mois. Artaban déroule 7 titres d’une efficacité redoutable dans lesquels la basse (énorme !) et les beats font le boulot de bout en bout. Dans uns style electro-pop dark qui renvoie à  des tas de références, et pas des moindres (Notwist, Poni Hoax, Depeche Mode, John Carpenter« ), le groupe a su allier puissance rythmique et beauté des mélodies dans un album assez court mais très intense.(4.0) Benoît Richard
Chez.Kito.Kat. – Octobre 2013
Bandcamp

42theband-thecurse42 The Band – The Curse

La bizarrerie du mois. Side project d’Emmanuel Aldeguer (H.o.z), 42 the Band pratique pour le moins le grand écart dans ce qu’il conviendrait d’appeler hâtivement du hardcore acoustique. La dénomination est non seulement réductrice mais partiellement fausse. Car si ce qui marque en premier lieu, c’est une voix volontairement braillarde voire gutturale et une guitare acoustique qui doit autant à  la folk d’America qu’à  la musique espagnole, le brassage iconoclaste de ce drôle de duo dépasse largement ce simple cadre. Dans sa soif de liberté, 42 the band utilise les pédales d’effets pour créer des textures et rajoute à  cela une guitare électrique toute droit sortie d’un album de musique progressive des années 70. On passe de moment purement mélodique (avec la voix idoine) à  des passages de concassage et de télescopages chaotiques. Pour un peu, on se dirait que le bouillonnant Mike Patton a trouvé à  qui parler dans le genre zinzin. (3.0) Denis Zorgniotti
Autoproduit – Janvier 2014
Bandcamp

Aloa Input – Anysome

Dans la catégorie »personne n’en a parlé (ou presque) et pourtant c’est vachement bien » je voudrais l’album Anysome, des allemands de Aloa Input paru fin 2013. Entre Animal Collective, Stereolab et The Notwist, ce trio bavarois s†˜inscrit dans un courant musical intitulé »New Weird Bavaria » qui mélange folk music, pop, krautrock, psychédélisme et tropicalia. Un joli cocktail pour une musique très agréable, très variée et qui saura vous charmer en moins de deux. Si, pour le moment, , Aloa Input est leur seul groupe à  émerger de cette scène localisée du côté de Munich , il est fort à  parier que des groupes comme Strudel Murphan, French Radio, For this I Dock You One pourrait bien eux aussi signer sur des labels importants dans les années à  venir. Pour le moment, C.’est donc Aloa Input qui se retrouve seul ambassadeur de ce style très riche et très captivant mettant en valeur autant les rythmes que les mélodies, dans des constructions pop très douces et charmeuses comme Morr Music peut nous en offrir depuis près de 15 ans. (4.0) Benoît Richard
Morr Music / La Baleine – Octobre 2013

The New Mendicants – Into The Lime

Amis de longue date, Norman Blake (Teenage Fan Club) et Joe Pernice (The Pernice Brothers) ont décidé, il y a quelques années, de créer le projet The New Mendicants, pourtant c’est seulement en 2014 que sort leur 1er album Into The Lime., Si The Australia Ep, paru fin 2013 annonçait déjà  une musique pop folk douce et radieuse, l’album confirme cette impression en reprenant des titres que l’on connaissait déjà , agrémentés d’inédits qui vont dans le même sens, celui qui conduit à  des balades mélancoliques et à  des titres aussi désinvoltes qu’entrainantes influencés par des groupes pop 60.’s tels que les Beatles ou les Byrds« Classicisme » sera donc le maître mot pour évoquer l’ambiance légère qui règne tout au long de ces 10 chansons aussi inoffensives que radieuses, et qui apporteront son lot vibrations positives à  qui voudra bien en profiter. (3.5) Benoît Richard
One Little Indian – Janvier 2014
Deezer

Doug Paisley – Strong Feelings

Dès les premières mesures, nous sommes fixés quant à  la couleur musicale de cet album. Une voix chaude façon Johnny Cash ou Kris Kristofferson, une guitare, un orgue, un piano, une batterie légère »tous les ingrédients ou presque sont réunis pour nous faire passer un agréable moment (ou pas) à  l’écoute d’un pur album de country folk »une musique intimiste qui se joue souvent assis sur une chaise, le pied qui bat la mesure et le stetson bien calé sur la tête. Pourtant, même si l’on n’est pas forcément un fan acharné de ce genre assez »codifié » on peut, comme pour les disques de Bill Callahan ou ceux de Lambchop, trouver un certain plaisir à  écouter le troisième album du canadien Doug Paisley, un album joliment contrasté dont les refrains entrainants et les mélodies charmeuses suffiront à  en faire un objet d’écoute tout à  fait recommandable. en somme, une bonne surprise »même si la pochette fait quand même un peu peur.(3.5) Benoît Richard
No Quarter / Differ-ant – Janvier 2014
Deezer

Nick Mulvey – Fever to The Form

Membre du fameux Portico Quartet dans lequel il jouait du hang (instrument de percussion), Nick Mulvey décide un jour de l’été 2010 de quitter le groupe au milieu d’une longue tournée. Après une période d’interrogations, débute pour cet anglais de 28 ans une carrière en solo, dans un registre assez différent de celui de son groupe d’origine, puisque le garçon emprunte désormais les sentiers d’une musique pop folk, un peu les mêmes que ceux empruntés par Ben Howard ou Ray Lamontagne, dans une veine tout aussi mélancolique, tout aussi intimiste. Aussi à  l’aise avec sa voix qu’avec sa guitare, le garçon déroule 4 titres pleins de promesses, celles de voir se concrétiser sur , album cette qualité d’écriture déjà  très affirmée avec des chansons aussi profondes que celles présentes sur ce joli EP.(3.5) Benoît Richard
Communion Records – Janvier 2014
Deezer

Death and Vanilla – Death and Vanilla EP + Vampyr

Le label bisontin, Hands In The Dark Records, a eu la bonne idée de ressortir le toujours excellent »Death & Vanilla Ep » paru fin 2010, enrichi pour l’occasion de 3 titres inédits. Un EP signé par un duo suédois dont le style pop élégant et mélancolique donnait dès ce premier EP des chansons nostalgiques et mélancoliques aux accents 60.’s et aux mélodies immédiatement identifiables, assez proches de celles de, Broadcast… un nom qui, depuis, continue d’être associé à  la musique de, Death & Vanilla., Depuis le groupe a fait du chemin et n’a jamais déçu avec, notamment, un album remarquable paru en 2012 et plus récemment un 45t (paru sur le label, Moon Glyph), aux formes plus expérimentales intitulé »Vampyr » avec deux longs titres de près de 30 minutes créés en semi-improvisation, en septembre 2012, à  l’occasion d’un ciné-concert autour de film de, Dreyer, de 1932″Vampyr« . Deux titres magnifiques qui rappelleront sans doute aussi certaines musiques de films »Giallo » des années 60/70.(4.0) Benoît Richard
Hands In the Dark Records – Janvier 2014 Bandcamp

Cosmos 70 – Kármán lin

On n’avait plus de nouvelles d’eux depuis 2011, depuis un album , d’electro pop assez gracieux qui rappelait par moment ceux de Air ou encore les premiers M83. Un peu plus , de deux années ont passé, et le trio lyonnais a encore affiné son style avec ce 3ème album au nom assez étrange (Kármán lin) signifiant »la limite entre la Terre et l’espace« . Un album qui, en tout cas, ne demande qu’à  s’ouvrir à  l’univers tout entier. Si la dominante reste à  l’electro-pop, on se rendra vite compte que sur cette nouvelle production du trio (après Voices, paru en 2008 et A Poet With Nothing To Say en 2011), les pop-songs et la production en général de Cosmos70 ont encore gagné en maturité et en intensité. Plus mélancoliques que jamais, les chansons du groupe touchent au coeur et font mouche sur chaque piste ou presque, avec des mélodies belles à  pleurer et des arrangements extrêmement délicats dans lesquels les instruments analogiques et les sonorités numériques se confondent harmonieusement. Sans conteste, le meilleur album de Cosmos70 à  ce jour. (4.0) Benoît Richard
Autoproduit – Novembre 2013

New War – New War

Mélange de krautrock et de post-punk, le premier album de New War est une vraie curiosité qui ne devrait pas ne laisser pas indifférent ce qui oseront porter une oreille attentive dessus. Å’uvre d’un groupe australien, New War LP, a la particularité d’avoir été composé et joué sans la moindre guitare, ce qui donne au son ce groupe cet aspect si particulier, ce côté »new wave tribale » avec des morceaux qui reposent, pour la plupart, essentiellement sur la section rythmique. Malgré cette absence de guitare, la musique de New War n’en est pas pour autant minimaliste. Sa particularité se situe plut dans le côté transe, dans le martèlement des rythmes, dans la répétition des mouvements, dans la radicalité de son chant, un peu aussi comme dans le math-rock. Une vraie curiosité, je vous dis.(3.5) Benoît Richard
ATP Recordings – Janvier 2014

alaska-squareAlaska Square – Anger Management

Avec ce groupe parisien, on est tout de suite en terrain connu. Des mélodies fédératrices et enlevées, une rythmique couplant finesse (le jeu léger des cymbales) et efficacité (une basse à  la mise en avant post-punk), un chanteur sensible…on peut naturellement aimé Alaska Square, comme on apprécie les voisins d’Exsonvaldes. Les deux groupes ont aussi en commun ce soin spécial apporté à  tout l’emballage formel, notamment aux sonorités de guitare. On peut ainsi constater l’influence diffuse du post-rock sur un indie rock de facture plus classique, a fortiori quand les morceaux jouent les prolongations instrumentales (Northern Lights). C’est d’ailleurs là  que le groupe devient le plus intéressant : une fois, le devoir accompli et les bonnes mélodies joliment assénées, Alaska Square peut se permettre de passer de Chokebore à  Explosions in the Sky (Civil Wars). De quoi plaire à  un large public amateur de chanson (ou de popsong car le groupe ne s’exprime qu’en anglais) et une audience plus exigeante, amatrice de »musique ».,  A la fin, le groupe se lâche encore plus avec Napoli, hymne de sept minutes embrassant acid-folk et post-rock dans un grand mouvement décomplexé. On aime (3.5) Denis Zorgniotti
Autoproduction – Novembre 2013, 
Bandcamp

data-winterData Planets System – Winter’s Flowers

Avec Data Planets System, qu’il est dur de ne pas penser à  Radiohead. C’était déjà  le cas sur The Metaphysics, leur précédent EP. La voix et les lignes des chant de Thomas y sont pour beaucoup mais pas seulement.,  Une chose est sûre : le groupe de Thom Yorke aura,  eu le mérite d’emmener avec lui tout un pan des groupes de pop, d’ici ou d’ailleurs, vers un niveau qualitatif supérieur. C’est évidemment le cas pour, Data Planets System avec ses mélodies »entre-deux » une écriture pop raffinée transportant avec elle des atmosphères complexes. Ce sentiment aérien qui nous conduit juste au bord,  du précipice. Cette instrumentation rock (guitare-basse-batterie) ourlée de piano, de choeurs, d’effets et de textures, créant un glacis onirique autour des mélodies. La musique des Bordelais se dégustent dans son immédiateté (You should have looked into their eyes et The Sunset, direct et enlevé) mais également sur la longueur (comme on parlerait d’un vin), dans ses ambivalences et ses paradoxes.,  Data Planets System a du goût mais aussi – et surtout – du talent (3.5) Denis Zorgniotti
Think More Dummers / Alphonse Prod – Janvier 2014
Soundcloud

Barth – Cold Smoke

Barth aime le cinéma. Dans un précédent album, Cuchillo, il faisait déjà  un gros clin d’oeil au western spaghetti, et dans Films Music Vol.1, l’avant-dernier, écrit en compagnie de Yoann Le Dantec, il continuait de mêler cinéma et pop music en toute décontraction. Dans Cold Smoke, il est toujours question de musique de film avec un recueil de chansons écrites pour des films qui n’existent pas mais aussi pour des livres qui existent déjà , avec des compositions inspirées notamment par de grands auteurs de la littérature américains (John Steinbeck, John Fante ou Jim Harrison). Pas vraiment attaché à  style de musique en particulier, Barth déroule sur Cold Smoke une suite de titres tantôt pop, tantôt folk, tantôt bossa nova, pour la plupart baignés de douce mélancolie »une jolie palette de musiques et d’émotions qui donnent à  cet album une charme et un relief tout particulier. Enregistré en plein campagne normande, et joliment arrangé autour de cordes par le toujours précieux Yoann Le Dantec, ce nouvel album prouve encore une fois que cet artiste, aussi discret soit-il, mérite toutes les attentions. (3.5) Benoît Richard
Bleepmachine Soundtracks –  Janvier 2014
Deezer