[Monnot-mania] : dEUS – The Ideal Crash

Encore du rock belge cette semaine dans [monnot-mania]… dérive et divague dans la rue de l’instant avec Le dEUS quasi originel de the Ideal Crash, album parfait s’il en est !

The Ideal Crash

Ce matin, je prends le métro. Dans mon baladeur, il y a The Ideal Crash de dEUS. Et il se passe un truc génial aux abords de Concorde. Instant Street démarre… Toi l’ignare qui ne connais pas ce morceau d’anthologie, appelle un pote plus cultivé, cours à  la médiathèque, chez le disquaire du coin qu’a fermé boutique ou sur une plate-forme de téléchargement légal ou pas si t’es un pirate de l’espace. Fais ce que tu veux mais fais-le ! Le jeu en vaut la chandelle.

Six minutes et quelques de téléportation éthérée.

The Ideal Crash pochetteAu début, c’est une promenade en banjo, la voix de Barman est éraillée juste ce qu’il faut. Presque parlée. Le métro quitte Concorde. Je me dis mince alors, il se peut bien que ma remontée du royaume des morts laborieux corresponde au final orgasmique, feu d’artifice électrique, de la chanson. La rame pénètre Madeleine qui aime bien ça, les violons chantent… making me nervous. Entre le quai et les escalators, la petite phrase de guitare, presque une comptine enfantine, annonciatrice du décollage, s’engage sur une des quarante-huit pistes et ne la quittera plus. Les amplis explosent aux tourniquets, je sens le vent sur mon visage et des frissons dans tout mon corps. Quinze mètres encore avant les marches… de l’air… de l’air, je vois le jour, lumière dans les yeux et les oreilles. Dans l’escalier, devant moi, chaloupent en rythme à  hauteur de mon visage les fesses d’une jolie brune. C’est parfait.

La bouche de métro m’éjacule tel un petit spermatozoîde de l’espoir sur le trottoir parigot, juste devant un Parthénon de pacotille. Je m’engage dans le boulevard direction Opéra.

Je laisse mourir Instant Street dans l’apothéose de ses quarante et quelques rugissants.

Je me dis, putain, c’est beau. Et puis, en parlant de Parthénon, je vois l’Olympia cent mètres devant moi et me souviens que ce n’est pas chez Cocatrix, mais au Bataclan, que je les ai vu pour la dernière fois. Ils étaient vingt danseurs sur la petite scène dans une chorégraphie tribale pour accompagner dEUS dans la transe finale de cette même chanson.

Stéphane Monnot