Franklin – Cold Dreamer

franklin_cold_dreamerDe solo,, Franklin, devient un duo avec,  un Cold Dreamer dans la continuité du précédent. Plus rêveur, moins dansant mais tout aussi recommandable.

Les titres d’album ont un sens chez Franklin et peuvent d’ores et déjà  donner la direction majeure choisie par le musicien. Le premier album s’appelait donc Artificial Light et on peut le comprendre : après la parenthèse pop jazzy largement acoustique de Double U, Franck Rabeyrolles retrouvait l’électronique en prenant le nom de Franklin. Les mélodies allaient être éclairées par des lumières artificielles mais sans en être diminuées, sans,  perdre ce qui en faisait la clarté et la sophistication.

Pour Cold Dreamer, il n’est plus seul s’associant à  Lockhart, donnant rétroactivement un sens à  Double U : le musicien montpeliérain aurait-il trouvé son double en le personne de ce producteur parisien ? Comme la rencontre du sud et du nord, avec à  la clef un joli point d’équilibre. Comme son nom l’indique, ce deuxième album est donc naturellement cold (wave) et rêveur. Par rapport au précédent, Le changement n’est pas radical (entre Rabeyrolles et Lockhart, c’est l’osmose plus que la rivalité) mais Cold dreamer se révèle plus tranquille, étant en permanence sous la douce influence de nappes diffuses ou de choeurs boudeurs à  la Depeche Mode (cold dreamers). Un champ psychédélique peut désormais s’ouvrir sous nos yeux ébahis dans des sonorités distordues et des guitares magnétiques (solipsism, give me break).

Mais attention »rêveur » ne veut pas dire »dormeur ». D’autres éléments plus catchy viennent contrebalancer ces aspirations languides, donnant d’ailleurs toute l’ambivalence à  la musique. Des programmations dans un ronron accueillant, des thèmes de claviers entraînants, des gimmick de guitares,,  qui explosent dans une pop enchanteresse. Pour un peu, on retrouverait ce qui faisait la magie de Postal Service (Washing).,  Cet esprit plus indé, notamment dans un jeu de guitares slowcore, a comme ultime vertu de sortir Franklin d’une typologie stricto sensu années 80. Le dernier Empty est le parfait exemple d’un morceau qui mélange joliment les époques (des années 70 à  2010). Cold dreamer, c’est aujourd’hui et maintenant. Et sans doute aussi dans le futur.

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Denis Zorgniotti

Label / Distributeur : Plug research music / Differ-ant
Date de sortie : 19 mai 2014