La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel, de Romain Puértolas.

1662005-gfFutur coup double pour Mister Puértolas ? Son précédent roman est un énorme succès : 300000 exemplaires vendus de son »Fakir coincé dans une armoire Ikéa » de réjouissante mémoire, en attendant une adaptation ciné… Et son nouveau, au titre aussi iconoclaste, ne devrait pas déroger à  la règle, tant le style de l’auteur s’y confirme de manière familière. La surprise en moins.

Evidemment, difficile de réitérer le même effet coup-de-poing de son premier livre qui arrivait avec une grâce inattendue à  parler de problèmes sociaux contemporains, avec une drôlerie, une énergie, et une légèreté sans pareilles. Mais, avec son titre-fleuve quasi-identique porté en étendard, le surréalisme de son propos et une écriture si simple et marrante, ce livre se veut être une suite logique du succès du premier. A peu de choses près, reprenons les ingrédients de la réussite.

Soit cette fois-ci une jeune factrice, Providence, qui doit partir récupérer sa nouvelle fille adoptive Zahera au Maroc. Mais son avion d’Orly ne décollera, bloqué par un agaçant volcan islandais (tiens tiens…) bloquant de son nuage tous les vols du jour, alors que les jours sont comptés pour la petite atteinte de mucoviscidose. Providence va alors remuer ciel, terre et mer pour parvenir à  rejoindre sa fille, au terme d’aventures rocambolesques et complètement loufoques.

L’absurde, le surréalisme et la relative grandiloquence des histoires de Romain Puértolas ne sont pas une surprise, ni une nouveauté, et c’est bien dans ce cadre-là , à  mi-chemin entre le conte philosophique et la satire lolesque, que l’on comptait le retrouver. Donc, on ne fera pas trop la fine bouche sur la légère déception de la lecture sans étonnement du livre, tant l’auteur s’évertue à  dispenser une généreuse parole optimiste sur des faits qui le sont beaucoup moins. Du roman »de temps de crise » finalement, qui enthousiasme assez au fur et à  mesure des lignes touchantes ou vraiment poilantes, mais qui ne laissent pas une trace très marquante, à  part la sensation tendre du »en ce moment, ça fait du bien de lire ça ».

Et c’est déjà  pas mal, les romans stratosphériques de Romain Puértolas font du bien, prenons-les comme tels.

Jean-François Lahorgue

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La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel
Roman français de Romain Puértolas
Editions Le Dilettante
254 p., 20 €¬ environ
Date de parution : janvier 2015