5+5 = Uniform Motion

Les Toulousains de Uniform Motion sont 5 et viennent de sortir leur cinquième album. On a donc poussé la logique jusqu’à leur proposer un 5+5.

Uniform Motion band 2016

Ils sont 5, ils ont sorti leur cinquième album qui s’appelle 5. Alors forcément, il fallait qu’on leur propose un 5+5. Les Uniform Motion se sont mis non pas en quatre mais en cinq pour nous parler de leurs disques favoris… et encore on aurait pu pousser vice jusqu’à leur demander de ne citer que des albums ou des groupes contenant le chiffre 5. Mais on n’est pas comme ça chez nous.
Un 5+5 un peu spécial donc avec pour chaque membre un disque du moment un disque de toujours.
Par ordre d’apparition : Renaud (Illustrations), Olivier (Batterie), Andy (Chant/Guitare), Fred (Basse) et Papi (Claviers/ Guitare).

5 disques du moment :

Jesu – Sun Kil Moon
Je ne me lasse pas du Stream of consciousness de Mark Kozelek, et cette collaboration avec Justin Broadrick (et Low, et Will Oldham…) rend épiques ses rencontres avec un chien handicapé ou ses récits de tournées.

Kurt Vile – B’lieve I’m going down…
Un côté branleur, un songwriting de haut vol et quelques passages instrumentaux redoutables en font un des albums qui m’ont le plus marqué ces derniers mois.

Kikagaku Moyo – House in the Tall Grass
J’ai découvert le dernier album de Kikagaku Moyo, qui veut dire ‘motifs géométriques’ en japonais, grâce à un algorithme de Spotify. J’ai été intrigué par le premier morceau de cet album folk-rock psychédélique (trois mots qui me font rarement rêver lorsqu’ils sont juxtaposés !). Le chant m’a tout de suite paru familier. Je me suis demandé si Ian Masters (chanteur des Pale Saints) n’avait pas monté un nouveau groupe. Mais pourquoi chantait-il en japonais ? Je me suis rappelé que Ian Masters était parti vivre au Japon. Mais le chanteur avait l’air très jeune. Ca ne pouvait pas être lui. Je me suis fait un film dans lequel le fils d’Ian Masters, mi-japonais, mi-anglais, monte un groupe, produit par son papa, bref, l’album est chouette en tout cas

Suuns – Hold/Still
C’est l’un de mes disques du moment, même si leur précédent album (Images Du Futur – 2013) était plus abouti, Suuns se démarque comme l’un des groupes actuels les plus surprenants dans le style psyché-électro-rock.

Kitten Forever – 7 Hearts
En musique, de temps en temps, il faut revenir aux fondamentaux, à savoir: si ça te fait bouger la tête…. ou pas…. Là, ces trois p’tites nanas ,dignes descendantes de Bikini Kill et Bratmobile, balancent un punk minimal de très bonne facture qui crie, qui scande et qui commence à porter un coup grave à mes cervicales!

5 disques pour toujours :

Bonnie “Prince” Billy – I See a Darkness
Will Oldham est mon songwriter préféré, et ce premier album sous le nom de Bonnie “Prince” Billy est sans doute mon favori de sa longue discographie. Un album sans artifice, chaleureux, étrange et extrêmement riche que je peux écouter sans fin.

Grizzly Bear – Veckatimest
Il y a tout dans ce disque qui a fait sortir le groupe d’une semi-confidentialité (malgré Yellow House, leur précédent album, qui était déjà excellent) : un son, des tubes imparables, des morceaux épiques sortis de nulle part, quelques perles minimalistes, des chœurs incroyables…

The White Birch – Come Up For Air
Un chant nonchalant, des sons de Mellotron, un accent norvégien, des sons de Mellotron, des melodies mélancoliques, des sons de Mellotron, des notes de piano lofi, des sons de Mellotron, des paysages polaires, des sons de Mellotron. Ce disque, sorti il y a tout juste 10 ans, aurait pu être le fruit d’une collaboration entre Talk Talk (période Laughing Stock) et Sigur Rós. L’influence de ce disque sur la musique d’Uniform Motion est évidente avec le recul.

The Cure – Pornography
Je n’aurais sans doute jamais commencé à jouer de la basse sans The Cure. Et comme tous les vieux fans du groupe j’ai un faible éternel pour la fameuse trilogie du début des 80’s, Pornography reste leur œuvre la plus sombre mais aussi la plus puissante, une référence absolue.

Kraftwerk – Radio-Activity
Sans doute le plus lointain souvenir musical et sans doute aussi le premier vinyle que j’ai pu mettre sur le tourne disque en plexi rouge de ma sœur. Quelle fascination ! Ces pocs, ces crépitements, ces blips, ces voix étranges, ces nappes… Je me souviens de la chair de poule que j’ai eue et de cette grande question : mais comment du son peut-il faire du froid ?

L’album est dans La sélection d’été 2016 de Benzine.

Posted Under