BD

Vanoli - Pour une poignée de polenta    1/2

Ego comme x - 2004

 

 

 

    C’est en forme de clin d’œil au western italien, que Vincent Vanoli présente son nouvel album dans lequel il évoque ses origines italiennes mais aussi le pays haut, symbole d’une industrie Lorraine aujourd’hui quasiment disparue.

Découpé en cinq chapitres de taille inégale, l’album peut être vu comme une sorte de quête vers les origines mais aussi un retour purificateur vers son enfance oubliée. Sorte de chronique familiale, Pour une poignée de polenta est un album simple et touchant dans lequel on se plonge avec délice.

 

    Plus que le retour sur ses origines, c’est le rapport à la famille directe qui touche ici le lecteur. Vanoli porte un regard presque naturaliste sur ses parents et leur maison. Avec beaucoup de délicatesse et de pudeur, il donne l’image d’un père et d’une mère foncièrement humaine et plein de tendresse, appuyé par un récit léger et précis.

Les planches sont dessinées à l’encre et crayon noir, et donne un aspect mélancolique à l’ensemble qui colle parfaitement au récit. Car dans cette BD il est bel et bien question de récit et de voix-off, et pas une bulle ne vient contredire la narration appliquée de Vanoli.

A travers ce portrait de famille immigrée italienne à laquelle rien ne semble pouvoir arriver désormais, Vanoli offre un point de vue, en forme de carte postale, d’une génération d’immigrés italiens venus travailler dans les aciéries de Lorraine au début du 20ème siècle.


    Une belle réussite pour un auteur prolifique et attaché à sa région (on se souvient de L’usine électrique sur la
fermeture d'une centrale hydraulique dans les Vosges) qui n’en finit pas de nous combler avec son dessin si particulier, emprunt d’expressionnisme et qui, ici plus que jamais, colle parfaitement avec l’histoire qu’il nous raconte.

 

Benoît