cinéma

Dog Days  d’Ulrich Seidl   

                                          

    Le moins que l’on puisse dire du cinéma autrichien, c’est qu’il est souvent étrange, parfois glauque et malaisé, qu’il explore les méandres de l’âme humaine, pas toujours belle, ni montrée sous ses meilleurs jours.

     Si Haneke est considéré comme le fer de lance de cette académie, voici avec Dog Days l’œuvre d’un disciple, d’abord passé par le documentaire. Il s’agit ici de quelques histoires entremélées de personnes sur un périmètre géographique limité à la banlieue durant une journée de canicule estivale. L’exposition des corps y est importante, filmée sans fioritures (avachissements au soleil, scènes sexuelles, strip-tease). Le filmage en lumière blanche, très rapproché met souvent mal à l’aise, donne l’impression de pauvres individus déboussolés, perdus dans ces zones pavillonnaires ou commerciales ; mais ressortent parfois des moments où une lueur d’espoir apparaît (le remords du jeune homme violeur, le souvenir d’une femme morte par son mari lors d’un anniversaire de mariage, la possibilité d’un retour au dialogue pour un couple déchiré autour d’une balançoire).

    Acceptons donc d’aller au-delà de cette première impression sordide et macabre pour reconnaître qu’il y a ici une description clinique, parfois un peu caricaturale, du genre humain que l’on rencontre aujourd’hui dans tous les pays riches.

Décapant, dérangeant, énervant mais sans doute salutaire… Une curiosité !

Patrick B.