Chroniques Express 16

Dernière mise à jour : 30/09/2005

 

velma - la pointe farinet 2949m.

Si Velma n'a pas encore fait paraître d'album en France, ce n'est pas faute d'avoir sorti des albums (sur Emperor Norton ou Zeal) mais tout simplement parce que leur musique n'avait pas trouvé de distributeur dans l'hexagone. Saluons donc aujourd’hui l'initiative du label Monopsone (Bathyscaphe, laudanum…) qui nous propose de découvrir cette formation à travers un album qui navigue entre pop vaporeuse et sophistiquée (Radiohead) et post-rock lancinant et passionnant. (4.0) Benoît Richard

www.monopsone.com - 2005 / www.velma.ch

 

v/a - Future Sounds Of Hip Hop 

Future Sounds Of Hip Hop est une compilation qui réunit les artistes phares de la scène hip hop actuelle. Assez bien représentatif de ce qui se fait dans le Hip hop made in 2000, cet réunion de MCs montre, si besoin était toute la diversité et les tendances du hip hop actuel. Toutes nationalités confondues, on découvre ainsi ce qui se fait de mieux actuellement (TTC, Prefuse 73, Roots Manuva, Busdriver, Prince Po, Madvillain, Quasimoto, ou La Caution, The Streets, Dizzee Rascal, MIA…) mais aussi les différentes styles qui se côtoient ici. Qu’il soit UK Garage, electroïsant, ou plus traditionnel, le hip hop d’aujourd’hui est plus que jamais ouvert et diversifié. De quoi être optimiste pour la suite. (4.0) Benoît Richard

(Wagram/Wagram - 2005)

 

Transdub Massiv - Negril to kingston city

Une chose est sure, on ne pourra pas crier "tromperie sur la marchandise" à l’évocation de ce nom de ce groupe, tant leur musique semble si bien représentée à travers leur patronyme. Transdub Massiv est un duo constitué de MT Floyd et Mystic Urchin qui joue une musique Dub, aux influences diverses, dans lesquelles on trouve pêle-mêle, de la soul, du ragga, du trip-hop ou encore l’électro. Disque bigarré, changeant d’humeur selon les titres, à la fois sensuel et chaleureux, Negril to kingston city vous enveloppe de toute sa rondeur dans des volutes sonores des plus douces qui soient. (3.5) Benoît Richard

(Nocturne – 2005)

 

Phonehaeds - Buddy language

Petit retour en arrière : nous sommes au beau milieu des années 90 et la musique éléctronique est dominée, d’une part  par le downtempo sensuel et jazzy, et d’autre part par la drum’n’bass. Dix ans après, le duo composé de Philipp Maiburg et Michael Scheibenreiter (patron du label Combination) remet tout ça au goût du jour avec un album signé sous le nom de Phonehaeds, dans lequel on retrouve tout ce qui fit la saveur de ces musiques il y a une dizaine d’année. Bien produit, facile à écouter, Buddy language est un disque plaisant, tout simplement. (3.5) Benoît Richard

(Buddy records - 2005)

 

The Clerks

En formation serrée, les franco-brittons de  The Clerks foncent tête baissée  et ne se laissent pas enfermer dans un style couru d’avance. A l’écoute de cette démo lo-fi des plus prometteuses, on se demande pourquoi ils n’ont pas encore signé.  The Clerks lie la fougue des jeunes groupes Punk avec la créativité des grands tels que Beck, Deus ou Smashing Pumpkins mais avec une touche qui leur est propre. On ne peut manquer de citer Franz Ferdinand pour le style, mais ce serait une insulte à leur ego et leur talent que de ne pas aller plus loin. Etonnement, avec une peu plus de moyens, The Clerks pourraient être capable d’écrire l’album que Deus n’écrira plus. (4.0) Hervé Verloes

(Auto-produit - 2005) www.the-clerks.com

 

Beautés Vulgaires – Entre-parenthèse

Les Notaires – En attendant qu’il pleuve

Les Toulousains de Beautés Vulgaires reviennent avec un mélange folk, rock, ska aux couleurs des Négresses Vertes mélangée à de la chanson française à l’ancienne (mi folk, mi folklore, mi musette, mi muzak), façon «en vogue » Bénabar. Les Notaires quant à eux déboulent en mélangeant la tradition française avec des intonations Breliennes ou des fulgurances blues. Dans un genre d’où émergent en ce moment une foultitude de groupes : Monsieur Lune, Les Blérots de Ravel, Kwai, Les hurlements de Leo et j’en passe, il faudra bien qu’un jour une de ces formations décroche le jackpot radiophonico-single-isé. Peut-être bien Beautés Vulgaires, avec leurs paroles « tranches de vie », de quotidien, toujours à la limite. Peut-être bien Les Notaires titis avec leurs petits bouts de vie narquoises et syncopées. Presque poétiques, presque naturalistes, presque engagées. Des paroles  et un rythme qui fonctionnent bien ensemble, au long d’un album bien ficelé, et « dansant » sans être forcément original. Une tête de peloton en somme. (3.0) (3.0) Denis Verloes

(Active sound/Warner Chappell – 2005) http://beautesvulgaires.free.fr

(Les Productions du Maraud/Mosaïc Music - 2005)

 

DimliteRunbox Weathers

Dimitri Grimm nous gratifie d’un troisième opus chez Sonar Kollektiv ; et on s’est posé la question plusieurs fois après l’écoute de l’album, sur pourquoi on trouvait cet album - ni franchement transcendant ni franchement conchiable- finalement plutôt attachant. Puis on a trouvé. Parce qu’il nous ramène en 16 titres du côté de 1994/1995, quand on passait nos années de fac’ à l’écoute de la naissante trip hop et des compilations Mo’ Wax ou give em enoug dope. Des sons organiques mixés, un bit lancinant fait de bric et de brocs, un synthé, de ci- de là quelques bidouilles et une atmosphère plutôt ouatée, qui s’accommode bien de l’après soirée herbeuse. Ouh ! ca y est on est vieux ! On donne dans la nostalgie. (3.0) Denis Verloes

(Sonar Kollektiv – 2005)

 

Kaligare - Vitae

Quand un groupe français se revendique de The Cure, c’est le fan absolu qui se fait chroniqueur. On dira que la musique de Kaligare est immédiatement connotée, couvrant un spectre qui irait de Seventeen seconds à Wish. Efficaces. Même si on préfèrera toujours l’original à la copie. C ’est du côté des paroles que Kaligare se prend les pieds dans le tapis. Si les paroles romantiques/ Baudelairiennes de Cure font mouche quand elles sont chantées en anglais, certaines rimes perdent de leur richesse quand la mécanique est transposée dans la langue de Voltaire. On hésite à sourire quand la voix pousse le maniérisme et les oooooooh; on étire plus largement le smile quand on entend répétés des trucs romantiques comme « strass et illusion de diamant sans éclat crache des illusions, la gloire vole en éclat » « a la chute le souffle coupé tranché par la lame de fond.. », rimes riches façon Jean Louis Aubert … Et on se dit, mauvaises langues, que voilà un groupe qui gagnerait à changer de chanteur, de langue ou de lyrics tant le reste de l’album est à l’avenant, et gâche une efficacité musicale indéniable.  (2.5) pour le son Denis Verloes

(oblique prod – 2003)

 

For Against - December

Sans être forcément nostalgique d’une époque où les groupes phare s’appelaient Joy division, New Order, the Cure on avait pourtant trouvé de l’intérêt à l’album de For Against Echelons qui, rappelons-le, avait été réédité en 2004 sur la structure Words on Music après être sorti initialement en 1986. Suite au succès rencontré avec cette première ressortie, le label remet le couvert avec December, sorti lui en 1988. Même constat que sur le précédent : l’album s’impose de lui-même comme un grand disque de pop made in 80’s. jamais caricatural, toujours plaisant, bref, la grande classe ! (4.5) Benoît Richard

(Words on music – 2005)

 

Kilo of the Black Bondage - Fear the windows

Kilo of the Black Bondage joue une musique à la croisée des chemins, et de plusieurs genres desquels on peut mettre sans trop se tromper le post-rock, le dub, l’électronica et le jazz. Disque aux contours expérimentaux, Fear the windows se révèle comme un album sombre, rempli de bruitages inquiétants et de samples de voix graves très cinématographiques. L’ensemble s’écoute malgré tout sans difficulté et procure, à certains moments, de belles émotions.(3.0) Benoît Richard

www.ronda-label.com - 2005

 

The Cribs- The new fellas

Le hasard du calendrier fait en sorte qu’à quelques semaines d’intervalle ce sont deux poulains de l’écurie V2 qui se retrouvent au coude à coude pour se faire une place au soleil de l’été, à coup de power pop / post punk bien tourné : The rakes vs The Cribs. Avantage global aux Rakes sur la foi d’une production globale mieux torchée et un effet gimmick plus évident que chez les têtes de bois de frangins Jarman qui composent les Cribs. Plus brouillons mais sans doute plus spontanés aussi, les Cribs abusent façon post punk en vogue, du « pub rock » à l’anglaise. Avec deux moments de grâce : l’hymne imparable Hey scenesters et l’efficace Mirror Kissers. C’est un peu peu pour faire un grand album mais suffisant pour passer l’été sous la levure et le houblon. (3.0) Denis Verloes

(Wichita/ V2 - 2005)

 

Sibyl Vane - Paradoxes

Sibyl Vane est un groupe de Pau dont le premier ep auto-produit Prêt-à-porter est paru en 2003. Aujourd’hui ils reviennent avec un album nettement plus pop que son prédécesseur. Mieux produit aussi, Paradoxes propose 10 titres dans lesquels le groupe impose une pop soignée, saupoudrée d’éléments électroniques, avec des titres impeccables, plutôt bien chantés, entre anglais et français, dans un album varié, qui sait alterner pop-songs et titres plus ambitieux, plus expérimentaux. Du coup, Paradoxes pourrait bien s’imposer en cette fin d’année 2005 comme la surprise française de cette rentrée. (4.0) Benoît Richard

(Jerkov - 2005)   www.thedresscode.net 

 

v/a - Welcome To The Neon Golden Age

Avec l’idée de proposer six artistes, issus de différents endroits du monde avec à chaque fois une vision différente de la musique, le label Equinox sort une première compilation dans laquelle on découvre donc 6 projets que l’on pourrait ranger facilement entre electro, hip/hop et downtempo. Si certains noms attirent l’oreille par la qualité et la pertinence de leurs compos, d’autres en revanche, ne proposent rien d’autre que du "déjà vu". Mais si l’originalité n’est pas la force de cette compilation, on notera malgré tout une grande homogénéité dans la production et dans les ambiances qui ressortent de ces titres : souvent très sombres et très agréables à écouter. (3.5) Benoît Richard

(www.e-q-x.net  - 2005)

 

Staircase Wisp  - the incomplete ep

Groupes pop aux résonances glam-rock, les Staircase Wisp jouent une musique fort sympathique, inspirée par des formations pop à base de guitares et de vieux synthés. On peut ainsi y mettre pêle-mêle, Grandaddy,  Oasis, ou plus loin de nous le David Bowie des années 70. Avec ce premier ep auto-produit et une très jolie pochette, Staircase Wisp laisse entrevoir un certain potentiel… à condition de se défaire de ce chant caricatural et un peu agaçant.

(3.0) Benoît Richard

(www.staircasewisp.com - 2005)

 

 

Cisco Ferreira  - aka advent - t.r.i.n.i.t.y.

Comme on dit parfois : c’est du lourd !! Trois ans après la sortie de Skeched for life sur le prestigieux label techno Tresor Un des maîtres de la techno, Cisco Ferreira, plus connu sous le pseudo The advent reveint avec t.r.i.n.i.t.y. un disque qu’il sort cette fois sous son propre nom et dans lequel on découvre un techno puissante et robotique. Avec quelques touches électro par moment (Woman scent) l’album descend malgré tout rarement en dessous des 130 bpm et risque bien de séduire une fois encore les amateurs purs et durs de techno. (3.0) Benoît Richard

(tresor - 2005)  www.the-advent.com 

 

Frigo - Funambul

Dernier passage par le format court (demo 6 titres de l’album à paraître) pour les Quimpérois de Frigo, avant un LP annoncé pour octobre. Cette démo 6 titres impressionne par sa maîtrise du propos. Croisement contre nature entre les glaces synthétiques de l’indus/électro et la décharge d’adrénaline du rock ; Frigo perpétue sa formule sorte de Kraftwerk qui aurait percuté Mogwai de plein fouet (références par ailleurs assumée par les Bretons). Le résultat sonne comme un  fade to grey joué par un Notwist déshumanisé et fourbit l’atmosphère d’un groupe sombre qui se trace une voie singulière dans un avenir musical qu’on lui espère brillant. Rageur comme une pluie d’octobre et froid comme un mois de novembre. Vivement l’album (3.5) Denis Verloes

(Daktari Music - 2005)  Le site officiel

 

Sleater Kinney - The woods

Après 10 années d’existence et déjà six albums au compteur, il était temps pour le groupe adepte d’une musique écorchée, rageuse et lo-fi de chercher à se redécouvrir. Car c’est vrai que les précédents opus du groupe, sans y sombrer totalement, donnaient dans une certaine redite qui ne devait plus guère intéresser qu’une poignée de fans irréductibles.  Le passage chez Sub Pop et la production de David Fridmann devaient marquer le tournant. Manqué. Les irréductibles fans iront définitivement du côté de Le Tigre. Magma d’énergie en fusion pour the woods. La guitare bondit d’un rythme à l’autre sans prendre le temps d’en rendre un seul aimable, la prod. met en abyme le côté brouillon de l’exercice et la vacuité sauvage des voix. L’ensemble fleure bon la non sympathie assumée et la redite. On raccroche bien avant la fin. (1.0) Denis Verloes

(Sub Pop/ Chronowax – 2005) – Le site officielLe non officiel

 

Sao Paris - movimento

Association d’une chanteuse (Leticica Maura) et un producteur de musique électronique (Thomas Ferrière), le projet Sao Paris  fait le grand pont entre la bossa brésilienne et les musiques urbaines à base de machines. Le résultat donne bossa nova chaude et généreuse, arrangée délicieusement autour de sonorités électronica. La voix douce de Leticica Maura se marie merveilleusement avec la production soignée mais jamais facile de Thomas Ferrière dans un album qui peut paraître linéaire à premier abord mais qui dévoile, au fil du temps, bien des surprises. (3.5) Benoît Richard

(Fcom - 2005)

 

2L8 - armed angels

Un son bien pourri pour un album que l’on croirait sorti d’un vieux bac de soldeur, quelques part entre les années 80 et 90. Et bien même pas ! Puisque 2L8 est une jeune formation grecque hébergée par le label Poeta Negra qui sort là un album enregistré à la maison  (sans doute dans la salle de bain) dans lequel le groupe nous balance un mélange (assez indigeste) entre pop, punk, metal et post-rock. Un disque de jeunesse, certes sympathique, dans lequel le groupe y met tout son cœur mais qui part vraiment trop dans tous les sens pour susciter de l’intérêt. Comme une chambre d’ado bordélique, armed angels… est une fourre-tout sans nom et sans attrait. (1.0) Benoît Richard

(Poeta negra - 2005)

 

Lokai - 7 million

7 million de quoi ? D’auditeurs ? Sans doute pas pour ce disque assez difficile d’accès de prime abord dans lequel on découvre, au commencement, un titre de post-rock aux arpèges de guitare lumineux et tranquilles saupoudrés l’éléments d’electronica du plus bel effet. Malheureusement, le reste n’est pas à la hauteur de ce premier titre puisqu’on tombe vite dans une musique concrète et abstraite ; peu passionnante et qui révèle bien le coté très expérimental de la musique de Lokai. Malgré un second moment de grâce que constitue le 6ème et dernier titre de l’album (où d’un coup on se retrouve pas très loin de Pan American) le disque ne séduit pas, sans doute par l’extrême opacité de son contenu qui en fait malheureusement un album peu attrayant. (2.0) Benoît Richard  

(www.mosz.org - 2005)

 

Sons Of Frida - toboggan

Nouvelle apparition pour Sons Of Frida avec un court album composé de 6 titres dans lequel on en apprend un peu plus sur les intentions de ce combo qui mélange aisément musique noisy et post-rock, quelque part entre Sonic youth et Mogwai. Plus convaincant que sur son précédent 3 titres, Sons Of Frida cherche encore sa place entre ses influences, dans un genre musical déjà bien touffu. Avec toboggan le groupe parvient  à dégager quelques bons moments (notamment sur le titre little ghost town) mais se révèle encore brouillon et manque pour le moins de personnalité. (3.0) Benoît Richard

(sofrida.free.fr - 2005)

 

Asyl ep

Asyl c’est la riposte vendéenne (ou les précurseurs c’est selon, au vu des dates de création de groupe) au retour en vogue du punk clasho-pistolsien anglais, emmené par les beau gosses à la Pete Doherty et ses Baby shambles. C’est le son gras et l’éructation du punk, les guitares ronflant, huileuses, un peu glam mêmes aux emmanchures et une obscurité qui chapeaute l’ensemble. Asyl c’est une efficacité énergétique qui rappelle les Stranglers ou les Toy dolls et une rage pourtant pop emmenée à bride abattue comme on croyait seuls capables les Irlandais de Ash. Asyl c’est aussi une pure jouissance quand le groupe explose en anglais et une demi déconvenue quand sonne le français, et qu’on se met à comprendre les paroles. On attend l’album pour se faire une opinion tranchée. (3.0) Denis Verloes

(Because - 2005  http://www.asyl.fr)