musique

Téléfax - Des courbes de choses invisibles   

Dora Dorovitch / Discograph - 2003

 

 

 

    Premier grand album pour la structure aveyronnaise Dora Dorovotich, Des courbes de choses invisibles est un album riche et complexe dans lequel Téléfax développe des climats post-rock tendus sur lesquels viennent se poser des textes forts et joliment mis en son.

Un album bien dans son temps qui pourrait, pourquoi pas, se ranger au côté des derniers albums d’Arca ou de Berg Sans Nipple, également tous aussi réussis que celui-ci.

 

    Collectif français regroupé autour du  bassiste Francisco Esteves qui a collaboré à l'album d'Expérience (Michel Cloup ex-Diabologum) et de Franck Valayer, l'initiateur du projet, Téléfax construit avec sa musique, un univers particulier et en mouvement, composé de sonorités digitales et organiques mêlées aux voix calmes de Marielle Martin (Playdoh), Mika.a et Thomas Mery.

 

    Album puissant et fort brillant, Des courbes de choses invisibles ne joue à aucun moment la facilité sur les onze morceaux qui le composent et montre à chaque instant une détermination  à créer des musiques bouleversantes et subtiles, comme sur le très beau morceau d’introduction L’herbe envahit tout dans lequel le groupe pose les bases d’un disque exigeant et sans concession plutôt porté sur les voyages que sur l’immobilisme.

 

    Attachant autant d’importance aux textes qu’aux musiques, Téléfax montre une grande force de composition dans un ensemble homogène de chansons dans lesquelles on se plonge un peu plus au fil des écoutes. Au large de la Sicile, en forme de carte postale triste, nous promène à travers des émotions, des sentiments. Our Talk entre pop et électronique nous offre sa mélodie presque amère. L’instrumental Des courbes de choses invisibles montre la maîtrise parfaite du groupe à gérer les sonorités électroniques et rappelle par là un certain Hood. Hal tasmeouni, pièce majeure et sommet de l’album, étale ses guitares sur plus de 7 minutes prouvant que post-rock peut aussi se conjuguer à la Française et avec talent.

 

    Et même si l’album peut paraître touffu à certains et laissant peu de place à la respiration, Des courbes de choses invisibles n’en est pas moins un disque abouti et d’une grande diversité, fourmillant d’idées avec des textes singuliers portés vers des ailleurs lointains et accompagnés par des musiques célestes et captivantes.

 

Benoît