musique

The Strokes - First impressions of earth

RCA/SonyBMG

[3.5]

 

 

Parce qu’ils ont remis les pendules du rock à l’heure de la mode au début du siècle nouveau, (avec leurs confrères aux « bandes blanches », rendons à César…), les New Yorkais n’en finissent pas de provoquer le remous et l’émoi à chaque nouvel album.

 

Alors ?

Le nouvel album de la bande à Casablancas est très bon, mais peut-être pas aussi génial qu’on aurait rêvé. Zut !

Convoquant, en changeant de producteur, un son très propre qui éloigne les désormais respectés Strokes de la bande de petits teigneux qui s’ébrouait dans le garage de l’inaugural is this it … force est pourtant de constater que la grande qualité de cette prod’ très/trop proprette est de rendre toute la puissance des guitares. Un mur très(/trop ?) bien scellé, dont les nuances s’apprécient sans doute plutôt au casque que via les enceintes, qu’il faudrait pousser dans ce cas à la limite de la plainte des voisins pour tapage diurne. On y trouve l’esprit du concert auquel on a assisté, avec cette marée sonore orchestrée par la guitare de Nick Valensi dont émerge la voix, de plus en plus maîtrisée, du beau gosse incarné leader. La puissance certes, mais pas le côté imparfait, compensé par le décibel revêche, qu’on aime pourtant aussi dans le rock et dans les premiers opus des anciens Strokes.

 

On trouve par ailleurs dans cet album les pépites mélodiques qui font qu’un album des Strokes, ça se fredonne dans le métro ou sous la douche. Est-il encore besoin de présenter le juicebox de single que les radios se sont déjà appropriées? Mais citons aussi l’inaugural you only live once, on the other side, ize of the world et ask me anything futures hymnes de nos moments de fredonnementyaourt”. Etonnement pourtant, on se rappelle que les précédents albums jouaient de la formule voix/mélodie + gimmick/guitare = chanson pop/rock imparable ; tandis que sur first impressions of earth, ces deux éléments semblent beaucoup plus dissociables. Ainsi si les titres cités plus haut doivent beaucoup à la mélodie Casablancienne , Heart in a cage, Razorblade, Vision of division et fear of sleep tiennent la barre de fort belle façon, surtout pour leurs solos enfiévrés et gimmicks que pour les couplets qui y sont accolés. Mais bon, les deux orfèvres ne sont pas non plus n’importe qui et le tout en remontrait encore à pas mal de groupes prétendants.

 

Au final, first impressions of earth reste un bon album, explosant avec maestria sur les 7premiers titres, puis glissant ensuite un peu moins efficacement jusqu’au final en piste 14. Une galette qu’on mesurera plutôt à l’aune de ce qui sort en ce début 2006 qu’au vu de la carrière du groupe ou des espoirs démesurés qu’on ne peut s’empêcher de mettre sur cette formation. Espoirs un peu ternis parce qu’on se rend compte qu’on se met à analyser leur musique, alors qu’on se contentait de la manger tout de go précédemment (signe en général d’une moins grande immédiateté), et qu’on parvient désormais à en dénouer les ficelles alors qu’on se contentait de se prendre une baffe de décibels par le passé. Un first impressions of earth qu’on n’arrive pourtant pas à faire décoller de notre platine, malgré l’impression mitigée qu’il laisse et qui gagnera peut-être à se patiner avec le temps. En attendant… on fredonne « on the other side, on the other side… »

 

Denis Verloes

 

Tracklist

1. You Only Live Once

2. Juicebox

3. Heart in a Cage

4. Razor Blade

5. On The Other Side

6. Vision of Division

7. Ask Me Anything

8. Electricityscape

9. Killing Lies

10. Fear of Sleep

11. 15 Minutes

12. Ize of the World

13. Evening Sun

14. Red Light

 

Durée : 52’ 02

Date de sortie : janvier 2006

 

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www.thestrokes.com