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Exsonvaldes - Time we spent together Noise Digger/Chronowax - 2004

    Une pochette en forme de paysage, mi bucolique mi désolé, d’autoroute non terminée ou de piste mélancolique  pour atterrissages abandonnés. C’est avec ce visuel qu’Exsonvaldès accueille le chaland. Un paysage où l’infinie absence de l’homme est aussi pesante que s’il avait tout dévasté sur son passage…

    Un paysage  fait à l’instar de la musique d’Exsonvaldès : du rock mélodique aux ramifications pop (couplet pont refrain) dont les jalons ont été posés par l’illustre Radiohead d’avant les expérimentations. Du rock profondément humain, énergique, un brin féroce et  ravageur, où la guitare est reine et le chant son dauphin…  Du rock dont le voix lorgne du côté des romantiques apparus de l’autre côté de la Manche (Coldplay, Travis…). Du rock qui cherche et trouve parfois ses patterns pops, comme sur going away qui fera/a fait les beaux jours des radios spécialisées.

   Mais dans l’image placée à l’ouverture du disque, se cache aussi cette carte postale musicale sous jacente, en demi teinte. Celle qui cumule à ce rock/pop andro-morphe des présences et des teintes beaucoup plus « naturelles ». Quelque chose de ces longues plages sonores , de ces ambiances et paysages… qui ont fait les beaux jours du rock progressif, d’abord, puis du désormais bien connu post rock. Montées, descentes, vallons sonores, torrents bruitistes, continuum, vent…. Ils élargissent le cadre des compositions de time we spent together en déstructurent le format, en ajoutent ce qu’il faut d’atmosphère et de mélancolie.

    En définitive, dès la pochette on sait qu’on a affaire à du bon rock français, en anglais. Un style et un genre qui brossent le chroniqueur dans le sens du poil…  Pourtant, la seule chose qu’on reprochera à Exsonvaldès, avec ceci d’injuste qu’ils n’en sont pas responsables pour deux sous ; c’est qu’ils n’arrivent pas les premiers, avec un tel brassage, sur le devant de la scène indé de l’hexagone… Girls in Hawaii vient de passer par là avec un menu assez proche (même la pochette présente d’étonnantes similitudes), et un succès d’estime considérable qui … pour les plus Belges d’entre nos lecteurs, avait déjà comme un arrière goût de sentier balisé par les premiers opus de Deus, Venus, Moondog JR, Dead man ray et dans une moindre mesure Zita Swoon…

    Un album qui arrive trop tard à nos oreilles de chroniqueur pour espérer se hisser au panthéon des nouveautés qui chamboulent tout; mais un time we spent together dont on reconnaît puis loue bien volontiers les mérites sonores et l’efficacité rock. D’ailleurs, si les artistes pré-cités n’évoquent pour vous que des places dans les rayons de votre supermarché culturel favori, ou si d’aventure vous vouez un culte au style popularisé par une certaine scène belge, le premier LP d’Exsonvaldès viendra enrichir de fort belle façon votre discothèque. Privilège qu’on n’accorde pas à n’importe quel album.

Denis Verloes

Tracklist :  

01. I don’t want to drive
02. Going away
03. Time goes by
04. Latest
05. Do you know what it’s like
06. All along
07. Time we spent together
08. All I have
09. Your pictures
10. Sometimes you don’t understand
11. Some stay
12. Ever again

Date de sortie : 11 mai 2004

Durée : 44'40

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