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Servais - L’assassin qui parle aux oiseaux     

Dupuis/coll. aire libre- 56p, 12.95€ - 2005

 

 

 

    On connaissait L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, voici que Jean-Claude Servais nous raconte les aventures de l’assassin qui parle aux oiseaux. Un récit en forme de polar campagnard qui nous emmène du coté de la Wallonie à la rencontre d’un ex-taulard qui a plus d’amis du coté des volatils que du coté des bipèdes omnivores.

 

    Pour ce nouvel album signé de cet auteur à la bibliographie déjà importante (notamment de La mémoire des arbres),  on ne trouvera pas de créatures plantureuses et sauvages en mal d’amour ni de vieilles sorcières, mais on retrouve, en revanche, cette nature foisonnante qu’il aime si souvent dessiner avec un réalisme toujours étonnant.

 

    Dans cette nouvelle histoire, on part sur les traces de Blaise Van Hoppen, un détenu qui vient de purger une peine de prison pour avoir commis un crime douze ans auparavant. A sa sortie de la prison d’Arlon en Belgique, il décide de retrouver le village de son enfance où l’attend la maison de sa mère. Mal aimé et rejeté par les villageois qui ne veulent pas voir revenir l’assassin sur les lieux de son crime, celui que l’on appelle le roitelet, décide de se construire une cabane dans les arbres afin d’être au plus prêt de ses oiseaux qu’il chérit tant. Mais c’est sans compter sur l’esprit vindicatif qui anime ces villageois tourmentés.

 

    D’emblée le décor et planté : une campagne wallonne, magnifiquement représentée, dans laquelle évoluent tous les personnage de ce drame rural qui rappelle à bien des égards les romans de Georges Simenon. D’abord, il y a le passé qui refait surface, avec ces villageois aigris, repliés sur eux-même et inquiets par du retour de l’assassin qu’ils craignent malgré eux.

Et puis il y a cette ambiance, pesante, si bien restituée dans les pages, cet acharnement sur un homme que tout semble disculper au fil des pages notamment grâce à des flash-backs qui nous ramènent rétrospectivement et petit à petit vers le drame, il y a douze ans. 

Les décors ruraux sont superbes comme d’habitude avec une touche particulière apportée aux oiseaux qui jouent un rôle majeur dans la mise en image du récit.

 

    Sans aucun doute le meilleur scénario de servais depuis bien longtemps. Quant au dessin, il est parfait comme d’habitude.

 

Benoît Richard

Date de parution : avril 2005

 

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