Chroniques Express 10

 

 

Tahiti 80 - Changes   

Tahiti 80 soigne son image et sa production. Avec ce premier single taillé pour les sommets, en préambule à un album (Fosbury) qui s’annonce passionnant, ce groupe français confie donc un premier titre à deux formations électro généralement douées pour ce genre d’exercice. D’abord c’est Swayzak qu s’y colle avec ses sonorités électro bien rondes pour un remix dance-floor au poil. Puis c’est Jagga Jazzist qui prend la relève pour une version plus électro jazzy ensoleillé, peut-être moins évidente mais toujours très plaisant. Benoît Richard

(Atmosphériques - 2005)  www.tahiti80.com 

 

Soldout - Stop Talking   

Sans conteste la meilleure production du mois, dans cette rubrique, Stop talking de Soldout risque bien de tout renverser sur son passage. Duo belge composé de Charlotte Maison et du producteur David Baboulis, Souldout se situe dans une veine proche de celle de Garbage, avec rock "életronisant" très bien produit. Passé le pénible I don't want to have sex with you, on découvre un album dansant, tout en rondeur, et qui, pour le coup, n'a rien à envier aux récents productions de Miss Kittin par exemple. Bourré d'énergie, aux sonorités électro marquées, Stop talking balance des compos carrées, efficaces à souhait, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Benoît Richard

(Anorak Supersport/Bang!- 2004)

 

Any Day NoW - Keep the pound 

Franchement, l’influence Radiohead-ienne est à ce point flagrante qu’on ne peut la passer sous silence. Les bruxellois  traînent la voix entre murmure et torture de l’âme et rappellent la méthode Tom Yorke. Côté musique, c’est du côté d’OK computer qu’on ira chercher la référence, ce qui n’est pas témoignage de médiocrité. Any day now place sa mélodie sur une trajectoire qui oscille entre pop et déstructure, et lorgne du côté de la ballade folk ou de l’étendue du post rock façon Windsor for the Derby qui se forcerait au format 3 minutes. On attend l’étincelle qui démarquerait ADN de la flotte de newcomers biberonnés au son des mythiques anglais. Plus de déstructure : attention à la redondance girls in Hawaai ; plus de pop énergique : rois de Belgique… et pourquoi pas du monde ? Denis Verloes

(autoproduit - 2004) www.r.lebbos.easynet.be 

 

Stuck in the sound - s/t 

Ce qui impressionne quand on découvre l’autoproduit de Stuck in the sound, c’est le professionnalisme qui se dégage de l’ensemble. D’abord, par l’artwork urbain qui évoque autant le Paris des années folles que le Room on fire des Strokes. Ensuite par la qualité irréprochable de la production sonore qui conserve au rock son côté massif et monolithique, tout en permettant à l’amateur d’en détailler chacune des composantes: style Nirvana ou REM de Monster. Ou encore par la technique des compositions à disto, lancées sur un rythme haletant, tonitruantes, comme si la chandelle brûlait par les deux bouts et qu’on avait pas de temps à perdre…  Mais il en faut hélas plus pour faire un disque qui marque durablement l’auditeur, et on reprochera finalement à SITS de n’effleurer que très rarement l’immédiateté pop des Pixies dont ils se revendiquent ou du premier album mésestimé des Longpigs auquel l’ensemble fait inévitablement penser. Denis Verloes 

(autoproduit - 2004) www.stuckinthesound.com

 

This is the girl -  This is the girl ep

Qu’on vous évoque un groupe rock qui se réduit au duo guitare/ batterie et vos oreilles conditionneront votre cerveau à lorgner du côté des White Stripes. Détrompez-vous. Si Titg modifie le line up habituel du rock, Matthieu et Marc Aurèle vont plutôt chercher dans la grande boîte à riffs sur-vitaminés que la scène Nu-métal a fini par éculer depuis bien des années, à force de basse ronflante, et de Strat’ acérée.  Titg avec un son original tapant plus dans la rondeur des graves (peut-être pour compenser l’absence de basse) et une production concoctée en un studio plus habitué au gothisme des français de Eths par exemple, renouvelle la donne sonore du métal. Et envoient le chroniqueur réviser ses classiques grunge, Pearl Jam et Alice in Chains en tête. On laissera juste le groupe mariner encore quelques temps, pour qu’ingrédients et évidence des compositions s’équilibrent pour un plaisir plus grand encore. Denis Verloes

(thisisthegirl.com  - 2004)

 

Ketamine ep

Voici un groupe composé de 4 musiciens qui propose un rock de facture classique porté par la voix (en)traînante d’Anne entourée d’une solide section rythmique pour 6 titres issus d’un ep plutôt plaisant. Comme souvent pour ce genre de production, on recèle ici et là quelques lourdeurs, mais sachons reconnaître à cette sympathique formation l’envie de proposer un rock soigné et sautillant, de manière simple avec une certaines application à vouloir bien faire les choses. Benoît Richard

(autoproduit - 2004)

 

Dombrance - s/t

Nouveau venu dans la chanson française, Dombrance navigue entre pop et variété sur des rythmes sympas avec une voix sympa et des mélodies sympa. Mais voilà ce n’est pas avec beaucoup de sympathie que l’on fait un bon disque. Sous ses influences Beatles, on reconnaîtra à Bertrand Lacombe une certaine facilité à composer de jolies chansonnettes, mais on regrettera que le cet album manque un peu de personnalité et sonne comme bien d’autres entendus avant lui. Au final, un disque gentil mais qui lasse vite. Un disque de chanson française aux fausses allures pop, tout juste honnête et qui passe en attendant le suivant. Benoît Richard

(EMI - 2004)

 

Sarazvati 

Ce groupe propose un rock groovy, énergique et sautillant dans lequel il mélange, avec plus ou moins de bonheur, guitares électriques, et scratches, vocals… sur des rythmes tantôt rock, tantôt électro. Bien dans l’esprit de la musique pop actuel, Sarazvati réclame sa part du gâteau en tentant de réconcilier rock et dance-floor pour le meilleur et pour le pire. Bien lancée, la machine  Sarazvati semble incontrôlable et inarrêtable. Avec un album énergique à souhait, ce petit groupe se tient prête pour envahir les charts au cas où ceux-ci voudrait bien de lui. Benoît Richard 

(www.sarazvati.com - 2004)

 

Triptonic - 10 short tales 

Le groupe strasbourgeois Triptonic nous propose son premier album, 10 short tales, entre pop et post rock (on pense aussi à la vague noisy du début 90’s : Pavement, etc.)10 titres bien foutus, entre mélodies et riffs acérés qui font espérer un avenir possible au groupe . Sans toutefois faire preuve d’une originalité débordante, Triptonic s’appuie sur des influences solides et balances ses chansons courtes avec ferveur et envie. Un album qui devrait déboucher, espérons le, sur quelques chose de plus personnel par la suite. Benoît Richard

(www.triptonic.org - 2004)

 

Interference - spying the dreams 

Ingénieur multimédia, Bruno Dugas passe aussi son temps à composer de la msuque dans son home-studio. Avec son premier album sous le nom d’Interference, il balance une musique pop/electro aux relents d'Archive et de Pink Floyd. Doué pour les arrangements et les structures musicales épaisses, il compose des morceaux souvent agréables mais bêtement alourdis par des effets vocaux inutiles qui gâchent souvent le plaisir. Gommé de ses défaut cet album dévoile des choses intéressantes et laissent présager qu’ Interference pourrait bien nous réserver de belles surprises à l’avenir. Benoît Richard