Chroniques Express 12

 

 

Rhythm & Sound - See Mi Yah

Attention voici un grand disque de reggae dub, enivrant à souhait. Construit sur un beat métronomique et binaire, l'album See Mi Yah signé  Rhythm & Sound (soit Mark Ernestus & Moritz von Oswald, deux producteurs de musique house des années 90) emporte tout sur son passage. Lancinant, fascinant et mélancolique, l’album progresse lentement mais sûrement, à la vitesse de l’escargot, pour laisser place à une musique dépouillée et très pure. Entourés de Paul St.Hilaire et Mark Ernestus, les deux berlinois continuent leur long voyage musical vers les terres jamaïcaines. (4.0) Benoît Richard

(Basic Channel / Rhythm & Sound - 2005)

 

James Taylor - Carthage Milk 

Echappé d’un des meilleurs groupes de la galaxie électro, à savoir Swayzak, James Taylor joue des machines en solo et à sa manière, laissant de coté l’aspect pop qui ressort des compos de sa formation d’origine, pour donner plus de place ici à une deep-house qui rappelle à la fois le Swayzak de Snowbording in Argentina et la mélancolie numérique d’un Everything But the Girl. En alliant minimalisme et chaleur, James Taylor réussi son pari, à savoir sortir de Swayzak sans trop dégât, en proposant un projet intéressant et en préservant l’essentiel : le groove. (3.5) Benoît Richard

 

The Fever - Red Bedroom 

Dans une pub The fever aurait été accolé au slogan « elle a tout d’une grande » : même écurie que les hypeux américains Elefant, pratique d’un rock incisif  bien en vogue en 2005, celui qu’on fait revenir à petit feu à la sauce new wave, mélange de Robert Smith et de refrains anthémiques façon lads d’Angleterre punk et Buzzcoks … On se contentera quant à nous de parodier un soda  en vogue dans les années 80 : « ça a la couleur de l'alcool, le goût de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool ». Soit un groupe qui fleure bon la mode mais ne jette pas les bases d’un avenir personnel prometteur ; hurle, mais miaule plus qu’il ne touche, s’applique plus qu’il ne s’affirme, besogne plus qu’il ne crée des mélodies irréprochables ou pérennes, lasse assez rapidement plus qu’il ne procure de plaisir à l’audition. Comme quoi c’est pas facile finalement de devenir un groupe à la mode… (2.0) Denis Verloes

(Kemado/Discograph - 2005)

 

Mud Flow - A life on standby

La scène belge n’en finit pas de nous faire entrevoir ses nouveaux talents. Après Sharko, Ghinzu ou Girls in Hawaii, c’est au tour de Mud flow de nous faire découvrir sa musique pop-rock pleine d sensibilité, entre moments intimes et déferlantes sonores venues du fond des tripes. Avec ses pop-songs taillées pour le succès, A life on standby est un album bien de son temps. Entre Coldplay et Radiohead, il semble bien qu’il y ait la place pour d’autres groupes eux aussi talentueux. Et Mud Flow semble bien en faire partie. Un disque pour tous les ages, un disques aux mélodies superbes et plein de mélancolie. Un disque attachant, en somme. (3.5) Benoît Richard

(www.mudflow.com/www.productions-speciales.fr - 2005)

 

Improbable - cinemascope

Fondée en 1998 par Christophe Malherbe, Nicolas Lepont, Acacio Andrade, Lawrence Leherissey et Stéphane Mouflier Improbable balance ses textes sur du swinging-jazz, du ragga, du cha-cha sympathique qui rappelle, au premier abord, Boris Vian et les premiers Gainsbourg. Saupoudrées d’électronique, ces chansons entraînantes, racontent des histoires à l’ancienne, entre polar, whisky et petites pépées. Un disque dans une certaine tradition de la chanson française comme on en entend des fois le samedi matin sur France Inter dans La prochaine fois je vous le chanterai. (2.5) Benoît Richard

(improbable - 2005)


Savas Pascadilis - disko Vietnam

International deejay gigolo, label par un temps le plus hype de la terre avec son electro-clash est aujourd’hui rentré dans le rang. Après avoir produit un peu tout et n’importe quoi, c’est aujourd’hui avec l’album de Savas Pascadilis que l’on revient vers le label de Dj hell. Dans un style techno old-school, on découvre un album usant de sonorités classiques pour un disque entre électro et techno tout juste sympa et très plan-plan. Si Disko Vietnam sait se rendre agréable c’est par son coté cheap qui rappelle quelques souvenirs. Mais très vite le manque d’audace dans les compos reprend le dessus et le sentiment de lassitude regagne alors très vite du terrain. (2.0) Benoît Richard

(www.gigolo-records.de - 2005)

 

Pierre - compiled

Pierre se met en trois pour nous offrir le meilleur de lui-même, soit 3 cds pour nous faire partager sa musique composée entre 1998 et 2004. Artiste prolifique, Pierre est un touche à tout qui n’hésite pas à aller taper dans tous les genre pour donner à sa musique toute sa particularité. En compagnie des Urchins et de sa compagne Marie, il compose des chansons qui rappellent Beck ou un certain Baby bird, avec cette façon si particulière et rare de mêler avec beaucoup de savoir-faire chant, guitare et beats extraits de machines. Avec tout ça, Pierre navigue entre pop, folk et électro et et tient ferme la barre de son petit bateau. Le résultat est souvent surprenant et nous entraîne dans un univers plutôt singulier plein de chouettes chansons. Pierre : Un artiste qui mérite la lumière. (4.0) Benoît Richard

www.urchins.fr.st 

 

Melatonine - Psychoglam

Le genre punk-pop à encore de quoi se faire du souci, car voici Melatonine (à ne surtout pas confondre avec le groupe du même nom, sur le label Unique record et auteur de l’album Les environnements principaux en 2003). Ce Melatonine est d’une toute autre trempe. Destiné à un public ado, Psychoglam voit le groupe le groupe balancer des punk-songs carrés à grand coup de riffs de guitares plutôt efficaces. On pense à Placebo, à Weezer ou à Green Day, mais bon, il faut bien avouer qu’on en est quand même très loin ici. (1.0) Benoît Richard

(melatoninemusic - 2005)

 

Babylon Circus - Dances of the resistance

Babylon Circus est une sorte de Big-band européen composé de 10 musiciens. Cette formation a donné plus de 600 concerts dans 17 pays depuis 1995. De ce périple sans fin, le groupe a décidé de laisser une trace sonore sur disque. Avec dances of the resistance, le groupe tente de recréer sur disque l’ambiance qui se dégage de ses performances live.  Un album plein d’énergie communicative, de musique dansante, chaude et cuivrée, entre ska, reggae, world music, chanson, dub, jazz et musiques de l’est. (3.0) Benoît Richard

(www.babyloncircus.com - 2005)

 

Microfilm - a journey to the 75th

Groupe composé de 5 membres et établi du coté de Poitiers, Microfilm propose un rock aventureux, noisy et post-rock, dans lequel on découvre des compositions puissantes, faites d’arpèges de guitares très beaux, de riffs  incisifs, de bouts de dialogues de films, le tout mené sur des lignes rythmiques bass/batterie échevelés. A l’écoute de ce bel album, on est surpris par l’audace des arrangements, par la singularité du son, par la radicalité des choix, pour un groupe qui pourrait bien faire figure de réel espoir sur les scène post-rock française. A suivre... forcément. (4.0) Benoît Richard

(www.microfilm.fr.st - 2005)

 

Somna  - hyperréalité ep

Somna est un groupe formé autour de trois personnes : Gérard Tappa (guitare), Julien Fighiera (bass) et Julien Chamla (batterie)leur musique se situe à la croisée de différents genres : à savoir, le jazz (principale influence), le rock et le post-rock. De ce ep aux ambiances mystérieuses, aux rythmes à la fois ambiant et cassés, on retiendra des sons secs, des harmonies pour 4 titres aux formats assez longs qui permettent au groupe de développer des harmonies à la fois riches et complexes mais aussi très belles. (3.5) Benoît Richard

 

Psycho Lemon - A mouse and John

Psycho Lemon est le projet de Rem Austin qui propose avec a mouse and John une musique pop/folk chaleureuse, emmené par une instrumentation luxuriante et des arrangements aux accents joliment 60’s, plein de couleurs vives donne à l’album un coté nostalgique et romantique et qui rappellent par là  certains albums parus sur le label Tricatel il y a quelques années. Un disque subtil frais comme une brise de printemps, un disque qui donne envie de ressortir la platine  33 tours…Un vrai disque de pop musique quoi ! (3.5) Benoît Richard


The Zaar - all seems to be going well

The Zaar c’est Axel Maillet, musicien alsacien qui compose sur son ordinateur de la musique électronique. Hybride et couvrant un vaste champ musical, son album all seems to be going well, composé de 7 titres, est à première vue, assez inclassable. Pétri d’influences , on y trouve des relents breakbeat, des influences ambiant et d’autres arabisantes. Si la production est moyennement satisfaisante, on reconnaîtra à ce musicien la volonté de vouloir faire les choses de manière originale et de proposer du son qui sort des sentiers battus. (3.0) Benoît Richard

 

Jon Smith - Arrogance

Jon Smith est un chanteur français. Un de plus ? pas évident… Jon Smith natif de la région parisienne, sort en 2005 son second album après un best of paru en 2004. De ses pop-songs délicates et hors du temps, ce bordelais d’adoption a sur mettre en avant, avec un manière toute particulière et bien à lui, des textes et des musiques qui parlent de tout et de rien, d’hier et d’aujourd’hui, loin d’une chanson française qui inonde les ondes et qui laisse assez peu de place aux autres, aux plus petits. Espérons que Jon Smith arrivera à se faire un petit coin bien à lui et ainsi faire connaître sa musique au plus rand nombre. (3.0) Benoît Richard

www.raspage.com/deborahandjon / www.odetteprod.com

 

Juge Fulton - jacques/les américains

Juge Fulton est le projet personnel de Arno Futur chanteur des sales majestés. Dans un genre Punk rigolo, quelques part entre Plastic Bertrand et les Sex Pistols, Juge Fulton propose un single déconnant et détonnant dans lequel il lance, le temps de deux titres, un message à deux éminences de la planète : à savoir Jacques Chirac et Georges W Bush sur ton totalement décalé. (3.0) Benoît Richard

 

Edie Sedgwick - Her love is real...  

Edie Sedgwick c’est Justin Moyer membre du groupe El Guapo. Avec Her love is real…, le garçon joue les transformistes rock’n’roll, enfile sa robe et sa perruque pour un numéro electro-punk des plus revigorants. Faisant références à de nombreuses gloires Punk du début des années 80 Edie Sedgwick nous balance un savant  le mélange de rythmes electro-crados, les riffs de synthés bricolos-rigolos- déjantés le tout sur des vocalises plus qu’aventureuses. Au final 14 morceaux hallucinés et bariolés pour danse bizarre. (3.0) Benoît Richard

 

v/a - Je suis un étranger

Pour cette étonnante compilation, label Ronda a proposé çà une poignée d’artistes de composer des morceaux en utilisant des samples de langage étrangers au leur. Un projet que la plupart des artistes ont pris à cœur pour essayer d’en sortit un titre vraiment original et reflétant, par la même occasion leur personnalité musicale. Au programme donc comme Lucky r., dDamage, Silencio, Hypo ou Mils, des gens que l’on a déjà croisé dans ces pages . le résultat donne qq chose de très frais, très plaisant et dépasse facilement le cadre du simple exercice de style. Mieux que des remixes, ces morceaux nous font en plus voyager pour pas un rond et nous permettent découvrir les rondeurs de langues que l’on a peu l’habitude d’entendre. (4.0) Benoît Richard

(www.ronda-label.com  - 2005)

 

Cresus - Trouver le sens

Avec Trouver le sens, Cresus, propose un premier album de chanson française aux textes travaillés, à la fois graves et ironiques, agrémentés d’une pointe de mélancolie. Des textes souvent chaleureux, entre tradition et modernité (On pense, par moment, à Mickey 3D ou à Cali) , accompagnés sobrement par des guitares acoustiques ou électriques, de l’accordéon, avec une petite touche électronique en plus. Un disque promis à un bel avenir assurément. (3.0) Benoît Richard

 

Steeple Remove ep

Un groupe aux  paroles limitées ou musées qui aligne, façon “vague”, des couches de guitares concentriques et crescendos, influencées autant par le rock psyché que par le Ride des early nineties, sans négliger de ci de là un bleep atmosphérique de bon alloi…. On vous refait le coup du post rock ? Oui. On vous le refait. Et mieux, on ne s’en cache pas… Et en y ajoutant une strate de l’électro d’Archive et un soupçon du format « Pop » des très rockeurs Sonic Youth, l’ensemble se distingue non pas par son originalité, mais par son application consciencieuse, sa production lêchée et sa maîtrise d’un genre qui n’a plus rien à prouver à personne. Un genre qui de ci- de là, sort encore quelques bons rejetons inspirés. Steeple Remove est de ceux là. Vivement l’album. (4.0) Denis Verloe

(3rd side records/Chronowax - 2005 / www.steepleremove.com