Chroniques Express 13

Dernière mise à jour : 24/05/2005

 

 

 

Roots & Dubs

Les amateurs de reggae et de dub sont gâtés, car voici que parait une superbe anthologie consacrée au genre qui regroupe quelques perles dans un chouette coffret accompagné de 28 pages d'illustrations. Deux cds avec tout d'abord un premier (18 titres) regroupant la plupart des gloires qu'a connu cette musique, avec Steel Pulse, Burning Spear, Barrington Levy, Israel Vibration… et bien d'autres. Et dans un second temps, 15 titres mettant en avant les différentes formes de dub développées au cours des années.

Le tout est accompagné sur 28 pages de drôles et jolies illustrations signées Eric Cartier ; une façon bien sympathique de rendre hommage à la musique jamaïcaine en vert jaune rouge. Un bel objet, trop rare pour ne pas être signalé ici. (4.0) Benoît Richard

(www.nocturne.fr - 2005)

 

Arnaud Fleurent-Didier - Un Monde Meilleur 
Un monde meilleur combine mélodie irrésistible et un texte puissant. Pour la mélodie, c’est une composition d’AFD. Classique mais aux arrangements somptueux. Pour le texte en revanche, c’est autre chose. En effet, il s’agit de celui que Dominique De Villepin prononça aux sièges de l’ONU le 14 février 2003 pour prendre la défense de la paix contre une intervention militaire en Irak. Sans prendre pour autant parti (mais en sortant toutefois ce single deux ans plus tard, jour pour jour, après la lecture de ce texte) Arnaud Fleurent-Didier fait des paroles de De Villepin une chanson éblouissante de classe. Ne cherchez plus le nouveau Gainsbourg : il est devant vos yeux. Et dans vos oreilles.
(5.0) Olivier Combes
(French Touche – 2005) www.frenchtouche.com/focus.php?feedback=1&id=2081& 

 

The John Francis & Impostors -The Earnest Manboy Suite in E Major

Si on a tout bien compris, Jack Francis serait suédois, exile sur les routes des Etats Unis, avant de poser ses bagages du côté de San Francisco. Du moins c’est ce que prétend la légende. Reste que du côté de la musique, la formation, fortement influencée par le rock a tendance pop des années 90 (Pavement ?), et par une volonté de rendre à la guitare tout le sale que permettait la lo-fi sur amplis à lampes (Jon Spencer ?). Jusque là rien de bien différent de pleins d’autres formations. Sauf si on ajoute à ce mélange guitare brute/gimmick combiné à une voix tendre et grave (Divine Comedy ?) un brin de romance et un montage assez artie des titres comme autant de chapitres d’un livre en train d’être écrit… Là, l’ensemble fait dresser l’oreille et donne envie d’attendre la suite avec la pointe d’impatience qui sied à l’amateur de pop et de rock. (3.5) Denis Verloes

(www.thejohnfrancis.com - 2005)

 

W5! - Triphasé

Ainsi donc, dans le massif calcaire du Vercors, qui surplombe Grenoble, se cache le berceau du “ rock alternatif au chant (…) hargneux, en français réaliste, en punk et ragga, emporté et engagé, dynamique et subtil” Et comme c’est eux mêmes qui le disent, on est tentés de les croire. Voici une formation qui regarde droit dans les yeux de FFF sans broncher d’un cil, sûr d’ajouter au groove rageur suffisamment d’éléments personnels pour ne souffrir aucune comparaison. Pour votre serviteur, le français un peu maniéré du chant connoté Ska ou ragga fut la plus grosse barrière au plaisir d’écoute, jusqu’à ce que comme on le ferait d’un groupe rock anglo-saxon, on parvienne à se défaire de leur signifiant (qui ne nous touche pas fondamentalement pour le coup) pour ne plus se focaliser que sur l’ensemble musique/mélodie par ailleurs admirablement mixé. (3.0) Denis Verloes 

(Wakaru/Irfan Le Label – avril 2005) www.lesW5.com 

 

Dead Fly Buchowski - Land of the rough

Ce n’est pas l’ambition qui manque à cette formation anglo-saxonne grandiloquente. Tout à fait prête à dévorer le monde à grand coup de « La mineurs » distendus. Au confluent d’un Led Zepplin liposucé et d’un Franz Ferdinand américanisé, Dead Fly Buchowski propose un rock péchu, un rien vieux jeu mais qui fonctionne bien dans le genre. Un peu faibles sur les cinq premiers morceaux, les "mouches mortes" de Charles se rattrapent avec The way she goes , Pandemonium, Ground Nero et Sun Song  qui rappellent tantôt Incubus, tantôt  Kings of Leon voire même parfois Woven Hand. Land of the rough est  un album sans grande surprise mais qui tient la route. (3.0) Hervé Verloes

(Gallusmusic/DFBmusic/Beggars - 2005)

 

Tokyo/overtones - s/t

Après avoir sorti une première fois leur album sous la forme d'un autoproduit en 2004, ce groupe originaire du Havre a enfin trouvé un label pour faire paraître son premier album. Un disque de pop moderne, serait on tenté de dire, tant cet album contient la plupart des ingrédients que l’on peut entendre dans les productions pop d'aujourd'hui. Une pop à guitares, mélancolique et mêlée d’électronica, qui laisse entrevoir quelques titres particulièrement accrocheurs. A la manière d’un Sébastien Schuller, le groupe séduit par des arrangements et des mélodies impeccables qui impriment à cet album son rythme et lui confèrent une vraie personnalité. Un groupe assurément en devenir. (4.0) Benoît Richard

(productions spéciales - 2005) 

 

La phaze - fin de cycle

La Phaze est un trio français formé en 1999, qui joue une musique proche de celle de groupes tels que Asian dub foundation. Une musique qui mélange hip-hop, ragga, electro, drum’n’bass et rock avec énergie et puissance. En croisant la route de Manu Chao, La Phaze a permis de se faire une petite renommée au Brésil et ainsi d’asseoir sa reconnaissance en France et ailleurs. Avec des textes radicalement politiques et revendicatifs, le groupe a choisi son camp et sa voie : celle d’une musique engagée qui veut dénoncer les travers des dirigeants de ce monde et vanter l’humanisme des autres. (3.0) Benoît Richard

(Because music - 2005)

 

Benjamin Diamond - Out of myself

Finie la période french-touch où la house filtrée tenait le haut du pavée et où Benjamin Diamond a su se faire un nom juste sur la foi d’un signe interplanétaire Music sounds better with you de Stardust. On oubliera pas pour autant un premier album, Strange Attitude, avec lequel il réussissait à se démarquer de cette french-touch qui semblait pourtant bien lui coller aux baskets. Avec ce nouvel album, Benjamin Diamond a pris un virage pop et compte bien tenir le cap avec une collection de pop-songs sucrées et légères qui donnent au final un album plaisant et soigné qui rappelle des formations françaises aussi talentueuses que Mellow ou encore Phoenix par la qualité de ses arrangements et la beauté de ses douces mélodies. (3.5) Benoît Richard

(k7/PIAS - 2005)

 

v/a - Tôt ou Tard

le label Tôt ou Tard fête ses dix ans en beauté avec une compilation regroupant des duos dont la plupart des membres sont issus de la nouvelle vague de jeunes chanteurs et musiciens que l’on peut entendre depuis une petite dizaine d’années dans nos salles et nos radios "non-FM". De l’inévitable Vincent Delerm aux Fabulous Trobadors en passant par la talentueuse canadienne Lhasa ou les discrets Mathieu Boogaerts et Thomas Fersen, personne ne semble avoir été oublié ici. Au final, une vingtaine de titres, pour la plupart intéressants, voire très bons (Demain demain, La confession..) pour une chouette compilation qui a le mérite de rendre certains artistes beaucoup moins pénibles qu’en solo (Jeanne Cherhal, Vincent Delerm). Une compile dont on ressort amusé, guilleret et de bien belle humeur. Un disque chaleureux qui s’écoute avec un certain plaisir et que l’on ne peut que conseiller à ceux qui aiment la bonne chanson française actuelle. (4.0) Benoît Richard

(Tot ou tard/Warner - 2005) www.totoutard.com

 

Lova Mi Amor - Surprise Party

Comme la pochette du disque ne nous renseigne pas vraiment sur le contenu de ce disque, il faudra écouter quelques minutes de cet album pour comprendre la démarche artistique de ce quintet excentrique et sympathique qui, derrière leur attitude faussement macho, cache une vrai mélancolie et de bien jolies musiques. Mêlant musique mariachi, salsa, musique tzigane, Lova Mi amor joue une musique festive et chaleureuse sur laquelle ce groupe pose des textes décalés et plein d’humour. Surprise Party est un album frais et franchement surprenant qui pourrait  aussi bien officier comme musique de film ou comme musique de foire. Belle découverte en tout cas. (4.0) Benoît Richard

(autoproduit - 2005) www.lovamiamor.com

 

Esthésie ep

Réalisé en home-studio, le premier ep d’Esthésie nous renvoie du coté de la pop intimiste et mélancolique. Avec des arrangements orchestrés et soignés, on fait connaissance avec un univers très personnel dans lequel on découvre une belle orchestration avec des cordes et des mélodies qui rappellent le cinéma et à la musique de film des années 60, 70. Un premier ep prometteur qui sent bon l’hiver à deux et auquel on s’attache très vite. (4.0) Benoît Richard

(autoproduit - 2005) esthesie@hotmail.fr

 

[Pumuckl] - Subutex & Philosophage 2.0

avec son sampler, aidé d’un clavier et d’une guitare, ce musicien originaire de Paris propose deux eps. D‘abord Subutex qui renvoie à une musique électronique mélancolique basée essentiellement sur des claviers aériens et éthérés desquels sortent des mélodies sombres et cristallines, el tout appuyé par des cœurs fantomatiques. Un premier ep un peu répétitif mais très agréable à écouter et quelque peu envoûtant. Dans une seconde partie, on découvre un versant plus post-rock de [Pumuckl] qui mêle samples, guitares, beats electro, piano dans un mix assez fourre-tout et surprenant qui pourrait ressembler, dans l’esprit, à un projet annexe de Sylvain Chauveau. Deux eps intéressants, très différents l’un de l’autre qui pourraint bien trouver refuge sur un label sans doute exigeant et pointu. (3.0) Benoît Richard

(autoproduit - 2005)  www.blog-art.com/pumuckl 

 

Rona Hartner & DJ Click - Boum Ba Clash

Fruit de la rencontre entre deux personnalités : une actrice de cinéma de caractère et un musicien dj explorateurs du son, Boum da clash est un album fait de sonorités electro-tziganes gracieuses. Composé également de sonorités chopées dans la ville Bucarest, ce disque propose des compositions et adaptations de titres traditionnels, grâce à l'aide de musiciens français et tziganes désireux d’associer avec harmonie et respect tradition et modernité. Pari réussi avec un album très beau, au charme slave envoûtant qui donnera sans aucun doute sa pleine mesure sur scène. (3.5) Benoît Richard

 

A cake a room - cutlass supreme

Troisième album pour cette formation qui mélange blues, folk et pop 60’s avec une certaine élégance et un goût pour les ambiances 50/60’s. Un disque qui renvoie dans ses sonorités et dans le cœur de ses compositions à Memphis Tennessee sent bon les chapeaux Stetson, l’alcool de cactus et les bottes pointues. Un disque bien sympathique, gentiment désuet qui renvoie à une époque définitivement révolue et que cette musique nous rappelle avec nostalgie. (2.5) Benoît Richard

(Elp records - 2005) 

 

Scout Niblett - Kidnapped by neptune

Une voix qui soutient sans équivoque la comparaison avec les éthérées Chan Marshall, Feist, l’écorchée Neko Case ou même la rockante Kimya Dawson. Un style musical qui, soutenu par la production de Steve Albini, se contente de la plus simple expression : guitare rauque, basse parcimonieuse et sans rondeur disto et batterie. Rien de superflu, pas d’écho, pas d’arrangement contraignant. Des histoires qui oscillent entre rage et sentimentalisme doux mais non doucereux. Rien de très neuf sous le soleil. Pas franchement désagréable, mais aussi vite écouté qu’oublié. (2.5) Denis Verloes

(too pure/beggars - 2005) http://www.toopure.com

 

Nixon - Nos verticales

Nixon c’est un son pop/rock directement issu des meilleurs crus britanniques 90’s, avec une batterie quatre temps, une lead guitar mors aux dents, des couplets stricts, un pont, une disto différenciante qui apparaît au refrain et un rythme enlevé. Nixon c’est aussi un son peaufiné par Yarol Poupaud de FFF ou la voix émerge à peine du flot musical. Le problème de Nixon… en fait c’est peut-être le français. Est parce qu’on comprend ce que chante le frontman et qu’on trouve que ce n’est ni mélodieux ni intéressant (adolescent ? éculé ? redondant ?) qu’on a envie que ce disque s’arrête bien avant que ne soient égrainés les treize titres qui le composent. Même à un moment on s’est demandé si ce n’était pas Steeve Estatof sous pseudo. Et ça ce n’est jamais une comparaison sympathique (1.0) Denis Verloes

(Spozzle/Codaex - avril 2005)

 

Dick Annegarn - Plouc

Dans un genre “chanson française décalée régionalisto-surréaliste” et sur une ligne qui va des Fabulous troubadors à Graeme Allwright, voici revenir le batave établi en Gascogne. Un établissement rural qui donne à la poésie Annegardienne une fraîcheur, une accessibilité et un caractère enfantin des plus bucoliques. Qui donnent aussi un sentiment de véracité incomparable. Une nature prégnante dans ses titres, ici principalement accompagnés de la guitare mutine de l’artiste et de cuivres patauds façon cor de chasse ou corne de Saint Hubert, qui semblent pourtant plus folks que simplement pittoresques. Car au travers de chansons entêtantes qui feront le bonheur des touts petits, tels les trois petits cochons, le plouc Dick égratigne au passage les motivations de la guerre en Irak et distille un niveau de langage supérieur à celui d’une lecture distraite ou plaisante. De la poésie quoi, qui parle autant au cerveau qu’au cœur. (4.0) Denis Verloes

(Tot ou tard/Warner - 2005) www.totoutard.com   www.annegarn.com 

 

A Frames - Black forest

Black forest est le troisième opus d’un groupe qui se compose des petits morceaux de butthole surfers, partant en goguette rock avec leur bagage électrique de Seattleois. Du rock simple post punk, presque « lourd » à force d’évidence, passé au travail de production impeccable et à la moulinette d’un rythme binaire volontaire, de compositions à l’ambiance punk noir presque corbac et d’une voix froide robotique qui suggère parfois Kraftwerk ou Joy Division. L’ensemble n’est pas désagréable. Il envoie rappeler les bons moments qu’on passait à l’écoute des Ramones ou des Pixies, mais manque diablement de personnalité. A réserver aux fans de ce genre précis. Quel genre ? le stripped-down neo-modern experimental noise pardi ! Si, si… C’est le site de sub pop qui le dit ! (2.5) Denis Verloes

(Sub Pop/ Chronowax - 2005)

 

Feeder - Pushing the senses

Ce cinquième album de  Feeder était annoncé comme l’opus le plus mélodique et le plus  lyrique de toute la carrière du groupe. Il était donc, censé être un chef d’œuvre. Mais à l’écoute, Pushing the senses ne tient pas ses promesses et c’est avec étonnement que nous  devons décrire cet album comme franchement mauvais.  Pushing the senses allie riffs bateaux, samples un peu cheap et nombre casseroles en guise de distorsions. Chaque morceau a un petit air de déjà tout vu en restant, à l’instar de Dove Grey Sands,  de bonne facture  (mais cela ne suffit plus à enjouer une oreille éclectique). La voix mélancolique et  plaintive de Grant Nicholas ne parvient pas, elle non plus,  à sauver la barque qui tangue et tangue encore tout au long des dix morceaux qui composent l’album. [2.0] Hervé Verloes

(Echo/Discograph – 2005) www.feederweb.com

 

v/a - Hipothetik Disaster

Nouveau venu sur la scène hip hop, le label Hip Notik Records, basé à Angers, sort sa première compilation, intitulée Hipothetik Disaster.

Elle rassemblant des artistes venant aussi bien d'Angers que des quatre coins du globe . Le résultat c’est 18 titres abstract-hip hop très variés pour des artistes encore pour la plupart inconnus mais qui pourraient bien rejoindre des formations tels que Abstrak keal agram, Gasoline ou Principles of Geomtry sur le devant de la scène. On retiendra, plus particulièrement, les titres sombres à souhait signés Ra, The Windbrothers, Tanuki, Thavius Beck ou Yarr qui donne à cette première sortie toute sa pertinence et l’orientation musicale d’un label dont on suivra avec intérêt les futures productions. (3.5) Benoît Richard

(www.hipnotikrecords.net  - 2005)

 

RAW-T - Realise and Witness
Bon c’est vrai qu’au fil des chansons on remarque bien une légère influence Wu Tang Clan mais les Raw-T ne sont en tout cas pas aussi hardcore que le Clan et disposent d’un flow bien a eux : subtil mélange de rap et de ragga. Les MC ont des flow fluides , rapides , rageurs que l’on pourrait comparer au groupe Bones Thugs Harmony. Coté son ils ont une palette musicale qui inclut des percussions , des basses bien senties , des samples électroniques… tout cela en parfaite harmonie avec leurs textes. Voilà un groupe de rap qui mérite de percer et un album qui risque d’obliger d’autres artistes à se surpasser pour leur prochaine galette.
(3.5) Benoît Léon

(F4/Discograph-2005) www.raw-t.com

 

Antony and the Johnsons - I am a bird now
Franchement j’ai du mal à comprendre pourquoi l’alchimie ne prend pas sur votre serviteur. Parce que le second album d’ Antony a tout pour plaire : collaborations hautement respectables (Lou Reed, Rufus Wainwright, Cocorosie, Devendra Banhart, Boy George), compos bluesy au piano et aux doucereusement symphoniques, romantisme mid tempo et sensation d’écorchement passionnel. Les compositions sont sobres et respirent la fragile beauté d’une larme en train de couler. On songe aux orchestrations charismatiques des plus beaux slow de Elvis. Oui, mais il y a la voix d’Antony. Tapant dans le registre « presque bariton », il pousse la sensibilité de ses compositions en adoptant le tremolo sur tous les titres. Un tremolo d’abord outil des sentiments évoqués, sur lequel on finit par se focaliser avant qu’il ne titille la limite de l’insupportable. Un album qu’on adopte sans condition ou qu’on rejette en bloc. J’ai choisi mon camp.
(2.5) Denis verloes

(Secretely Canadian / Chronowax - 2005)

 

Raphaël - Caravane
On a essayé, promis, d’aborder cet album sans à priori, avec le respect qu’on peut avoir pour la variété française de qualité (euh… Englebert, samedi soir sur la terre…). Même on a réussi à trouver à l’intro Caravane une efficacité mélodique de bon alloi. Oui, mais… Non. Est ce que ça provient de la duplication X11 titres de la même méthode mélodique, du nasillement de Raphaël , dans l’inspiration textuelle largement ciblée adolescente, dans l’impression d’avoir déjà entendu ça ailleurs, dans la rédaction des textes qui mélange poncifs de la rime et crudité d’assertions « jeunes » (se sauter, baiser, vendu ma moto, Schengen), dans la facilité du papalala ou du pitipitipiti ? Chacun y trouvera pourtant une chanson à sauver (Et dans 150 ans), c’est sûr, c’est le principe de la variété française contemporaine taillée pour les charts. Alors à moins d’être ado ou « variétophile » pour le reste, on passera son chemin. (1.0) Denis verloes

(Capitol/ Emi - 2005)

 

The house of love - days run away

En 1988, The house of love pourvoyait un album éponyme en forme de papillon de briques, qui fait encore aujourd’hui le bonheur des amateurs et des collectionneurs de vinyle. Moins d’un an plus tard le guitariste Terry Bicker quittait le groupe, laissant ce dernier à la dérive et à la recherche d’un succès qui ne reviendra plus jamais. Le retour de Bicker dans le giron familial de HOL laissait donc présager le meilleur. Pêtard mouillé pour ce retour aux affaires. Le duo de guitare de l’intro love you too much évoque bien le meilleur. Ensuite le sémillant popeux Gotta Be That Way nous renvoie directement dans la catégorie des attaqueurs de charts. Puis… plus rien. La voix de Chadwick évolue toujours aussi bien de l’aigu au grave, et la guitare de Bicker semble toujours vouloir s’évader de la composition… mais l’alchimie ne prend jamais et l’ensemble finit même par manquer d’âme. Un comble pour la maison de l’amour ! (2.5) Denis Verloes

(art and industry/V2 - 2005)

 

The Rogers Sisters - Three fingers
The Rogers Sisters plonge son inspiration dans l’histoire du punk, quelque part à la toute fin des seventies, quand les groupes se rendaient compte que le punk pur et dur avait vécu, mais hésitaient encore quand au son et aux directions à cette musique « des tripes » . Cure n’avait pas encore inventé le son des années 80 mais des prémices déjà laissaient présager une ambiance Post Punk. C’est cette époque que tente de faire revivre à coup de voix féminines et de guitare pourrie au son carrément piqué au three imaginary boys de la bande à Robert Smith (en témoigne d’ailleurs la dispensable reprise de Object). Un album bien sous tout rapports mais sans aucune spécificité, à réserver aux nostalgiques de cette époque aussi fugace que révolue. (3.0) Denis Verloes

(Too Pure/ Beggars - 2005)

 

Federal - The Unchoice of Defenses
L’Orléanais Youri Zaragoza délaisse ses anciennes formations power-pop pour s’essayer au songwriting sous le nom de Federal. On se prend à penser que, par delà l’anglais parfois hésitant, ce ne soient plus les bluesettes rock de Stereophonics qu’on nous ressasse à la radio, mais les ballades joliment produites de Federal. Le groupe trouve un style, mélange de folk (encore loin des prétentions Elliot Smithiennes affichées) et de pop indé, et une formule voix+tierce qui montent une mayonnaise presque efficace. Reste que les compositions élèctro acoustiques sont un peu trop traditionnelles pour se démarquer vraiment, et qu’il reste au groupe à se trouver son « son ».(2.5) Denis Verloes
(Un dimanche – 2005) www.support-federal.com

 

Doris Henson - Give me all your money
A tout ceux qui ont vécu leurs premiers plaisirs musicaux au tournant des années 80 et 90, Doris Henson devrait évoquer de bons souvenirs. Un son sursaturé qui évoque forcément Ride, en introduction, un pop énergique de groupe qui fleure bon le n’importe quoi façon Pavement époque Slanted ;des chemises blanches et des cravates noires sur les photos officielles, qui rappellent Joy Division… des guitares énergiques puis des cuivres qui effleurent le gimmick Weezerien sans toujours le trouver vraiment, surtout sur la longueur… Le groupe fleure bon la joie d’être ensemble et le plaisir de ces formations qui savent ce qu’elles veulent. Gageons que Doris Henson, bien soutenu, pourrait nous gratifier d’un beau parcours musical. On attend avec impatience ; on est en passe d’être conquis. (3.5) Denis Verloes

(desoto records - 2005) www.dorishenson.com

 

The Glimmers - Dj Kicks
Chouette une nouvelle parution pour la prestigieuse collection Dj Kicks du label allemand K7 ! Et cette fois ci ce sont des belges qui s’y collent, en l’occurrence un duo de Djs pas sectaire pour un rond qui mixe, sans arrière-pensée, aussi bien de la house que les papys de Chicago et leur énorme succès I’am a man. The Glimmers soit Mo et David, originaires de Gent en Belgique aiment la musique qui fait danser depuis leur tendre enfance et ça s’entend. Le résultat donne un mix roboratif et malicieux qui fait la part belle aux vieilleries qui vieillissent bien et confirme ainsi que la série Dj Kicks reste toujours aussi pertinente. Bref, que du bonheur !! (4.0) Benoît Richard

 

Domgué - Mamadok

Domgué c’est le projet d’un ingénieur industriel, saxophoniste, belge, marqué à vie par un service civil en Haïti. "Créer son chemin, c'est être maître de son destin et s'enrichir au contact des autres" dit l’homme pour expliquer sa sincérité musicale et humaine. Sa musique « simplissime » mélange la maestria acquise saxophone avec les beats et patterns assez éculés des séquenceurs à l’ancienne. Il émane de l’ensemble, un peu lassant pourtant sur la longueur, un vrai groove élémentaire, sautillant et presque funky qui se sert des éléments devenus « standards » de l’électronique et du jazzy pour aboutir à des rythmes connotés afro. Un chemin particulier dans un genre musical qui de Damon Albarn pour Mali Music à One Giant Leap, a plutôt tendance à piocher dans les sonorités africaines pour les faire tenir dans l’électro pop européenne et non le contraire. Domgué fait le chemin inverse : de l’afro avec des beat et des techniques pompés à la pop européenne. (3.0) Denis Verloes

(RinaWêch- 2004) 

 

Svensson - Aux jour meilleurs
Le Toulousain sort ces jours-ci son second opus après le sodium de 2002. Svensson pratique la pop anglaise en Français… comme avant lui Etienne Daho qu’il cite en influence ou encore Superflu. Musicalement, Svensson dispense un rock pop de qualité, cédant la part belle à la guitare folk électro-acoustique, aux cordes curiennes –autre influence proclamée-, et aux « papalalas » de bon aloi. Une production aux petits oignons, un son léché mais pas clinique, une chaleur musicale chargée mais sans larcen… qu’on retrouve sur certains albums de Murat. Franchement ne serait le maniérisme de la voix qui semble régulièrement s’écouter, le timbre qui évoque Jean-Louis plus qu’à son tour, et des paroles – oui c’est très subjectif et personnel la rédaction- qui peinent à nous toucher ne fut ce qu’un peu, on aurait eu entre les mains un bon disque d’un rejeton de la scène rock française. La prochaine fois peut-être ?
(2.5) Denis Verloes

(Forget-Me-Not Records/ Productions speciales - 2005)

 

Jasmine Vegas - Time
Styliste, performer à East village de l’autre coté de l’Atlantique, Jasmine Vegas pose un beau jour ses valises à Paris. Chanteuse insaisissable, Jasmine Vegas multiplie les collaborations et impose enfin impose sa voix douce sur un disque à la sensualité étrange et touchante. Avec une production signée de main de maître par Markus Dravs, l’album Time déroule sa mélancolie nocturne et nous offre de beaux moments. Un disque pour un petit cabaret intime.
(4.0) Benoît Richard
(Mon slip/Warner – 2005)   www.jasminevegas.net 


Guapo - Black Oni
Trio Londonien, Guapo propose, avec ce nouvel album, un disque de post-rock lourd, apocalyptique et baroque dans lequel ces trois british mettent toute leur force pour nous distiller des compos à la noirceur affirmée. Black Oni est un disque, épais et touffu duquel ressortent certaines choses, mais pour lequel il faut du temps pour en saisir toute la teneur. Un album pétri d’atmosphères étranges, sorti sur le label de Mike Patton Ipecac. Un disque qui ravira les amateurs de musique inclassable et barrée.
(3.0) Benoît Richard
(ipecac/southern – 2005)


Pervecalmusic – Viescolaire
projet du guitariste du groupe Chevreuil, Percevalmusic produit une étrange et bien singulière musique. A des rythmes et des riffs de guitare math-rock, sont ajoutés des samples de musiques médiévale (cordes, orgues, clavecins…). Pas vraiment, math(ou post)-rock, ni vraiment electronica, l’album déroute plus qu’il ne séduit. Le résultat donne un album assez inégal et un peu trop déstructuré, qui pourrait presque nous faire dire qu’une vache n’y retrouverait pas son veau. Une curiosité qui ne donne pas pour autant envie d’y retourner après.
(2.0) Benoît Richard
(Collectif effervescence/la baleine - 2005)


Norman s. - The feel tank
Breton d’origine, Norman S. s’est fait un groupe à lui tout seul (un peu à la manière de Joseph Arthur). The feel tank est un album de pop moderne comme dirait la célèbre revue Magic! dans lequel on découvre un vrai savoir-faire et une capacité à composer des pop-songs fragiles et équilibrées comme on sait si peu en faire en France… à part des gens comme JP Nataf par exemple… on souhaite alors à Norman S. de connaître le même succès que Les innocents !!
(3.5) Benoît Richard
)Autoproduit/ www.norman-s.com - 2005)


Nikko - Je ne suis encore que le musée de presque rien
Nikko ? C’est celui qui fait ses concerts en Mercedes !! Est-ce qu’après ça on a tout dit ? Heureusement non... car résumer ce chanteur à cette performance serait un peu réducteur. Avec une chanson travaillée, entre humour et humeurs, Nikko, l’ancien bassiste des Tétines Noires propose un disque soigné, à la production impeccable dans lequel on découvre une tripotée de musiciens rattachés à des groupes aux noms prestigieux tels que Higelin, Comelade ou Bénabar (…cherchez l’intrus). Un disque agréable qui rappelle par moment Alain Chanfort.
(3.0) Benoît Richard
(Keine Kunst Only emotion/productions spéciales – 2005)


Xlover - pleasure & romance
Chez International Deejay Gigolos, les disques se suivent et se ressemblent par leur manque d’audace et le peu d’intérêt qu’ils suscitent. Cette fois c’est au tour de Xlover de nous proposer son electro-rock archi rebattu. Rien de détestable pourtant dans ces treize titres au bon goût d’électro rétro 80’s made in International Deejay Gigolo, mais simplement la fâcheuse habitude de nous rabattre les oreilles avec des morceaux que l’on ne devrait plus entendre depuis bien longtemps. Car comme tout phénomène de mode, l’electroclash devait avant tout rester éphémère. Mais certains s’accrochent… Un groupe de plus pour le label d’un DJ Hell que l’on aurait aimé un peu plus audacieux dans ses choix… (2.0) Benoît Richard
(International Deejay Gigolo – 2005)


The black and white skins Vol.1
Cette compilation mixée par Spleen regroupe quelques d'artistes venant d’horizons différents et qui ont pour ambition d’exprimer leur art librement, sans formatage ni contrainte. Au-delà du fait de proposer un panel d’artiste très large et varié, la compilation met en avant des gens pour la plupart vraiment très intéressants. On y trouve des artistes connus comme Devendra Banhart ou Antony & the Johnsons et d’autres moins connus mais tout aussi passionnants. En plus d’avoir sorti un album subtil et très libre, Spleen poursuit dans cet esprit avec cette flopée de jolis talents.
(4.0) Benoît Richard
(Pias – 2005)


Adriano Canzian - Pornography
On en pourra pas taxer Adriano Canzian de faux-cul : le jeune homme annonce la couleur d’entrée : Ca causera bite-couilles-poils !! 
Ce musicien italien très chaud, propose ici une électro sans finisse et ultra cliché comme on ne pensait plus en entendre. Mais voilà DJ Hell assume une fois encore son mauvais goût avec ce Adriano Canzian de derrière les fagôts. Avec 15 morceaux qu’i paraissent bien difficile à ingurgiter d’une traite, ce garçon rate tout ce que Miss Kittin & the Hacker avait réussi avec leur mémorable Frank Sinatra en 2001. On ne peut donc que recommander à ce charmant garçon d’aller réécouter en boucle ce disque avant d’attaquer le second album.
(1.0) Benoît Richard
(International Deejay Gigolo – 2005)


Sinead O'Connor - Collaborations 
Pour ceux qui attendent toujours et encore des nouvelles de la sulfureuse et, à juste titre, controversée Sinead O'Connor, voici pour faire patienter un peu, en attendant un album de reprises de classiques raeggae, un disque de collaborations. Un recueil de 17 duos qu'elle a enregistrés au cours de sa carrière (Massive Attack, Asian Dub Foundation, The Blockheads, U2, Peter Gabriel, Moby...) Rien de bien neuf çà tout cela, mais l’occasion de jeter un œil dans le rétro d’une artiste beaucoup plus en retrait de la scène pop aujourd’hui.
(3.0) Benoît Richard
(EMI – 2005)

 

Aerôflôt - Que Te Den !

Formation bordelaise chantant en espagnol, Aerôflôt joue un rock sautillant mêlant guitares et claviers aux sonorités vintage dans un esprit punk et sauvage qui rappelle une certaine époque ou le rock arrachait vraiment. Avec ce nouvel album, le groupe poursuit sa quête vers une authentique forme de rock’n’roll absurde et réjouissant. Un groupe à découvrir sur scène sans aucun doute. (3.0) Benoît Richard

(odette Productions/mosaic music – 2005)

 

Monsieur Claude - Privacy

Monsieur Claude fait de l'electro-jazz ou du nu-jazz (c'est au choix). Une musique comme on en faisait "au kilomètre" aux grandes heures du trip-hop et de la Lounge music vers de 1996. Avec cet album Privacy, Monsieur Claude ne déroge pas à la règle en jouant une musique de facture classique, mêlant rythmes soft-house et envolées jazzy du plus bel effet. Même si on ne retiendra rien de novateur ni de très excitant dans tout ça, on écoutera néanmoins cet album avec un certain plaisir. (3.0) Benoît Richard

(Blended Music/la baleine - 2005)