Chroniques
Express 13
Dernière
mise à jour : 24/05/2005
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Roots
& Dubs
Les
amateurs de reggae et de dub sont gâtés, car voici que
parait une superbe anthologie consacrée au genre qui
regroupe quelques perles dans un chouette coffret
accompagné de 28 pages d'illustrations. Deux cds avec
tout d'abord un premier (18 titres) regroupant la
plupart des gloires qu'a connu cette musique, avec Steel
Pulse, Burning Spear, Barrington Levy,
Israel Vibration… et bien d'autres. Et dans un
second temps, 15 titres mettant en avant les différentes
formes de dub développées au cours des années.
Le
tout est accompagné sur 28 pages de drôles et jolies
illustrations signées Eric Cartier ; une façon
bien sympathique de rendre hommage à la musique jamaïcaine
en vert jaune rouge. Un bel objet, trop rare pour ne pas
être signalé ici. (4.0) Benoît
Richard
(www.nocturne.fr
- 2005)
Arnaud Fleurent-Didier - Un Monde Meilleur
Un monde meilleur combine mélodie irrésistible et un texte puissant. Pour la mélodie, c’est une composition
d’AFD. Classique mais aux arrangements
somptueux. Pour le texte en revanche, c’est autre chose. En effet, il s’agit de celui que
Dominique De Villepin prononça aux sièges de l’ONU le 14 février
2003 pour prendre la défense de la paix contre une intervention militaire en Irak. Sans prendre pour autant parti (mais en sortant toutefois ce single deux ans plus tard, jour pour jour, après la lecture de ce texte)
Arnaud Fleurent-Didier fait des paroles de De Villepin une chanson éblouissante de classe. Ne cherchez plus le nouveau
Gainsbourg : il est devant vos yeux. Et dans vos oreilles.
(5.0) Olivier Combes
(French Touche – 2005) www.frenchtouche.com/focus.php?feedback=1&id=2081&
The
John Francis & Impostors -The Earnest Manboy Suite
in E Major
Si
on a tout bien compris, Jack Francis serait suédois,
exile sur les routes des Etats Unis, avant de poser ses
bagages du côté de San Francisco. Du moins c’est ce
que prétend la légende. Reste que du côté de la
musique, la formation, fortement influencée par le rock
a tendance pop des années 90 (Pavement ?),
et par une volonté de rendre à la guitare tout le sale
que permettait la lo-fi sur amplis à lampes (Jon
Spencer ?). Jusque là rien de bien différent
de pleins d’autres formations. Sauf si on ajoute à ce
mélange guitare brute/gimmick combiné à une voix
tendre et grave (Divine Comedy ?) un brin de
romance et un montage assez artie des titres comme
autant de chapitres d’un livre en train d’être écrit…
Là, l’ensemble fait dresser l’oreille et donne
envie d’attendre la suite avec la pointe
d’impatience qui sied à l’amateur de pop et de
rock. (3.5)
Denis Verloes
(www.thejohnfrancis.com
- 2005)
W5!
- Triphasé
Ainsi
donc, dans le massif calcaire du Vercors, qui surplombe
Grenoble, se cache le berceau du “ rock alternatif au
chant (…) hargneux, en français réaliste, en punk et
ragga, emporté et engagé, dynamique et subtil” Et
comme c’est eux mêmes qui le disent, on est tentés
de les croire. Voici une formation qui regarde droit
dans les yeux de FFF sans broncher d’un cil, sûr
d’ajouter au groove rageur suffisamment d’éléments
personnels pour ne souffrir aucune comparaison. Pour
votre serviteur, le français un peu maniéré du chant
connoté Ska ou ragga fut la plus grosse barrière au
plaisir d’écoute, jusqu’à ce que comme on le
ferait d’un groupe rock anglo-saxon, on parvienne à
se défaire de leur signifiant (qui ne nous touche pas
fondamentalement pour le coup) pour ne plus se focaliser
que sur l’ensemble musique/mélodie par ailleurs
admirablement mixé. (3.0)
Denis Verloes
(Wakaru/Irfan
Le Label – avril 2005) www.lesW5.com
Dead Fly
Buchowski - Land of the rough
Ce
n’est pas l’ambition qui manque à cette formation
anglo-saxonne grandiloquente. Tout à fait prête à dévorer
le monde à grand coup de « La mineurs »
distendus. Au confluent d’un Led
Zepplin liposucé et d’un Franz
Ferdinand américanisé, Dead
Fly Buchowski propose un rock péchu, un rien vieux
jeu mais qui fonctionne bien dans le genre. Un peu
faibles sur les cinq premiers morceaux, les "mouches
mortes" de Charles
se rattrapent avec The
way she goes , Pandemonium,
Ground Nero et Sun Song
qui rappellent tantôt Incubus,
tantôt Kings of Leon voire même parfois Woven Hand. Land of the rough
est un
album sans grande surprise mais qui tient la route. (3.0)
Hervé Verloes
(Gallusmusic/DFBmusic/Beggars
- 2005)
Tokyo/overtones
- s/t
Après
avoir sorti une première fois leur album sous la forme
d'un autoproduit en 2004, ce groupe originaire du Havre
a enfin trouvé un label pour faire paraître son
premier album. Un disque de pop moderne, serait on tenté
de dire, tant cet album contient la plupart des ingrédients
que l’on peut entendre dans les productions pop
d'aujourd'hui. Une pop à guitares, mélancolique et mêlée
d’électronica, qui laisse entrevoir quelques titres particulièrement
accrocheurs. A la manière d’un Sébastien Schuller,
le groupe séduit par des arrangements et des mélodies
impeccables qui impriment à cet album son rythme et lui
confèrent une vraie personnalité. Un groupe assurément
en devenir. (4.0) Benoît
Richard
(productions
spéciales - 2005)
La
phaze - fin de cycle
La
Phaze est un trio français formé en 1999, qui joue
une musique proche de celle de groupes tels que Asian
dub foundation. Une musique qui mélange hip-hop,
ragga, electro, drum’n’bass et rock avec énergie et
puissance. En croisant la route de Manu Chao, La
Phaze a permis de se faire une petite renommée au
Brésil et ainsi d’asseoir sa reconnaissance en France
et ailleurs. Avec des textes radicalement politiques et
revendicatifs, le groupe a choisi son camp et sa voie :
celle d’une musique engagée qui veut dénoncer les
travers des dirigeants de ce monde et vanter
l’humanisme des autres. (3.0) Benoît
Richard
(Because
music - 2005)
Benjamin
Diamond - Out of myself
Finie
la période french-touch où la house filtrée tenait le
haut du pavée et où Benjamin Diamond a su se
faire un nom juste sur la foi d’un signe interplanétaire
Music sounds better with you de Stardust.
On oubliera pas pour autant un premier album, Strange
Attitude, avec lequel il réussissait à se démarquer
de cette french-touch qui semblait pourtant bien lui
coller aux baskets. Avec ce nouvel album, Benjamin
Diamond a pris un virage pop et compte bien tenir le
cap avec une collection de pop-songs sucrées et légères
qui donnent au final un album plaisant et soigné qui
rappelle des formations françaises aussi talentueuses
que Mellow ou encore Phoenix par la qualité
de ses arrangements et la beauté de ses douces mélodies.
(3.5) Benoît
Richard
(k7/PIAS
- 2005)
v/a
- Tôt ou Tard
le
label Tôt ou Tard fête ses dix ans en beauté
avec une compilation regroupant des duos dont la plupart
des membres sont issus de la nouvelle vague de jeunes
chanteurs et musiciens que l’on peut entendre depuis
une petite dizaine d’années dans nos salles et nos
radios "non-FM". De l’inévitable Vincent Delerm
aux Fabulous Trobadors en passant par la
talentueuse canadienne Lhasa ou les discrets Mathieu
Boogaerts et Thomas Fersen, personne ne
semble avoir été oublié ici. Au
final, une vingtaine de titres, pour la plupart intéressants,
voire très bons (Demain demain, La
confession..) pour une chouette compilation qui a le
mérite de rendre certains artistes beaucoup moins pénibles
qu’en solo (Jeanne Cherhal, Vincent Delerm).
Une compile dont on ressort amusé, guilleret et de bien belle
humeur. Un disque chaleureux qui s’écoute
avec un certain plaisir et que l’on ne peut que conseiller
à ceux qui aiment la bonne chanson française actuelle. (4.0) Benoît
Richard
(Tot
ou tard/Warner - 2005) www.totoutard.com
Lova
Mi Amor - Surprise Party
Comme
la pochette du disque ne nous renseigne pas vraiment sur
le contenu de ce disque, il faudra écouter quelques
minutes de cet album pour comprendre la démarche
artistique de ce quintet excentrique et sympathique qui,
derrière leur attitude faussement macho, cache une vrai
mélancolie et de bien jolies musiques. Mêlant musique
mariachi, salsa, musique tzigane, Lova Mi amor joue
une musique festive et chaleureuse sur laquelle ce
groupe pose des textes décalés et plein d’humour. Surprise
Party est un album frais et franchement surprenant
qui pourrait aussi
bien officier comme musique de film ou comme musique de
foire. Belle découverte en tout cas. (4.0) Benoît
Richard
(autoproduit
- 2005) www.lovamiamor.com
Esthésie
ep
Réalisé
en home-studio, le premier ep d’Esthésie nous renvoie
du coté de la pop intimiste et mélancolique. Avec des
arrangements orchestrés et soignés, on fait
connaissance avec un
univers très personnel dans lequel on découvre une
belle orchestration avec des cordes et des mélodies qui
rappellent le cinéma et à la musique de film des années
60, 70. Un premier ep prometteur qui sent bon l’hiver
à deux et auquel on s’attache très vite.
(4.0) Benoît
Richard
(autoproduit
- 2005) esthesie@hotmail.fr
[Pumuckl]
- Subutex & Philosophage 2.0
avec
son sampler, aidé d’un clavier et d’une guitare,
ce musicien originaire de Paris propose deux eps.
D‘abord Subutex qui renvoie à une musique électronique
mélancolique basée essentiellement sur des claviers aériens
et éthérés desquels sortent des mélodies sombres et
cristallines, el tout appuyé par des cœurs
fantomatiques. Un premier ep un peu répétitif mais très
agréable à écouter et quelque peu envoûtant.
Dans
une seconde partie, on découvre un versant plus
post-rock de [Pumuckl] qui mêle samples,
guitares, beats electro, piano dans un mix assez
fourre-tout et surprenant qui pourrait ressembler, dans
l’esprit, à un projet annexe de Sylvain Chauveau.
Deux eps intéressants, très différents l’un de
l’autre qui pourraint bien trouver refuge sur un label
sans doute exigeant et pointu. (3.0) Benoît
Richard
(autoproduit
- 2005) www.blog-art.com/pumuckl
Rona
Hartner & DJ Click - Boum Ba Clash
Fruit
de la rencontre entre deux personnalités : une
actrice de cinéma de caractère et un musicien dj
explorateurs du son, Boum da clash est un album
fait de sonorités electro-tziganes gracieuses. Composé
également de
sonorités chopées dans la ville Bucarest, ce disque
propose des compositions et adaptations de titres
traditionnels, grâce à l'aide de musiciens français
et tziganes désireux d’associer avec harmonie et
respect tradition et modernité. Pari réussi avec un
album très beau, au charme slave envoûtant qui donnera
sans aucun doute sa pleine mesure sur scène. (3.5) Benoît
Richard
A
cake a room - cutlass supreme
Troisième
album pour cette formation qui mélange blues, folk et
pop 60’s avec une certaine élégance et un goût pour
les ambiances 50/60’s. Un disque qui renvoie dans ses
sonorités et dans le cœur de ses compositions à
Memphis Tennessee sent
bon les chapeaux Stetson, l’alcool de cactus et les
bottes pointues. Un disque
bien sympathique, gentiment désuet qui renvoie
à une époque définitivement révolue et que cette
musique nous rappelle avec nostalgie.
(2.5) Benoît
Richard
(Elp
records - 2005)
Scout
Niblett - Kidnapped by neptune
Une
voix qui soutient sans équivoque la comparaison avec
les éthérées Chan Marshall, Feist, l’écorchée
Neko Case ou même la rockante Kimya Dawson.
Un style musical qui, soutenu par la production de Steve
Albini, se contente de la plus simple expression :
guitare rauque, basse parcimonieuse et sans rondeur
disto et batterie. Rien de superflu, pas d’écho, pas
d’arrangement contraignant. Des histoires qui
oscillent entre rage et sentimentalisme doux mais non
doucereux. Rien de très neuf sous le soleil. Pas
franchement désagréable, mais aussi vite écouté
qu’oublié. (2.5)
Denis Verloes
(too
pure/beggars - 2005) http://www.toopure.com
Nixon
- Nos verticales
Nixon
c’est un son pop/rock directement issu des meilleurs
crus britanniques 90’s, avec une batterie quatre
temps, une lead guitar mors aux dents, des couplets
stricts, un pont, une disto différenciante qui apparaît
au refrain et un rythme enlevé. Nixon c’est
aussi un son peaufiné par Yarol Poupaud de FFF
ou la voix émerge à peine du flot musical. Le problème
de Nixon… en fait c’est peut-être le français.
Est parce qu’on comprend ce que chante le frontman et
qu’on trouve que ce n’est ni mélodieux ni intéressant
(adolescent ? éculé ? redondant ?)
qu’on a envie que ce disque s’arrête bien avant que
ne soient égrainés les treize titres qui le composent.
Même à un moment on s’est demandé si ce n’était
pas Steeve Estatof sous pseudo. Et ça ce n’est
jamais une comparaison sympathique (1.0)
Denis Verloes
(Spozzle/Codaex
- avril 2005)
Dick
Annegarn - Plouc
Dans
un genre “chanson française décalée régionalisto-surréaliste”
et sur une ligne qui va des Fabulous troubadors
à Graeme Allwright, voici revenir le batave établi
en Gascogne. Un établissement rural qui donne à la poésie
Annegardienne une fraîcheur, une accessibilité
et un caractère enfantin des plus bucoliques. Qui
donnent aussi un sentiment de véracité incomparable.
Une nature prégnante dans ses titres, ici
principalement accompagnés de la guitare mutine de
l’artiste et de cuivres patauds façon cor de chasse
ou corne de Saint Hubert, qui semblent pourtant plus
folks que simplement pittoresques. Car au travers de
chansons entêtantes qui feront le bonheur des touts
petits, tels les trois petits cochons, le plouc
Dick égratigne au passage les motivations de la
guerre en Irak et distille un niveau de langage supérieur
à celui d’une lecture distraite ou plaisante. De la
poésie quoi, qui parle autant au cerveau qu’au cœur.
(4.0) Denis Verloes
(Tot
ou tard/Warner - 2005) www.totoutard.com
www.annegarn.com
A
Frames - Black forest
Black
forest
est le troisième opus d’un groupe qui se compose des
petits morceaux de butthole surfers, partant en
goguette rock avec leur bagage électrique de Seattleois.
Du rock simple post punk, presque « lourd »
à force d’évidence, passé au travail de production
impeccable et à la moulinette d’un rythme binaire
volontaire, de compositions à l’ambiance punk noir
presque corbac et d’une voix froide robotique qui suggère
parfois Kraftwerk ou Joy Division.
L’ensemble n’est pas désagréable. Il envoie
rappeler les bons moments qu’on passait à l’écoute
des Ramones ou des Pixies, mais manque
diablement de personnalité. A réserver aux fans de ce
genre précis. Quel genre ? le stripped-down
neo-modern experimental noise pardi ! Si, si…
C’est le site de sub pop qui le dit ! (2.5)
Denis Verloes
(Sub
Pop/ Chronowax - 2005)
Feeder
- Pushing the senses
Ce
cinquième album de
Feeder était annoncé comme l’opus le plus mélodique et le plus
lyrique de toute la carrière du groupe. Il était
donc, censé être un chef d’œuvre. Mais à l’écoute,
Pushing the senses ne tient pas ses promesses et c’est avec
étonnement que nous
devons décrire cet album comme franchement
mauvais. Pushing
the senses allie riffs bateaux, samples un peu
cheap et nombre casseroles en guise de distorsions.
Chaque morceau a un petit air de déjà tout vu en
restant, à l’instar de Dove
Grey Sands, de bonne facture
(mais cela ne suffit plus à enjouer une oreille
éclectique). La voix mélancolique et
plaintive de Grant Nicholas ne parvient pas, elle non plus,
à sauver la barque qui tangue et tangue encore
tout au long des dix morceaux qui composent l’album.
[2.0] Hervé
Verloes
(Echo/Discograph
– 2005) www.feederweb.com
v/a
- Hipothetik Disaster
Nouveau
venu sur la scène hip hop, le label Hip Notik
Records, basé à Angers, sort sa première
compilation, intitulée Hipothetik Disaster.
Elle
rassemblant des artistes venant aussi bien d'Angers que
des quatre coins du globe . Le résultat c’est 18
titres abstract-hip hop très variés pour des artistes
encore pour la plupart inconnus mais qui pourraient bien
rejoindre des formations tels que Abstrak keal agram,
Gasoline ou Principles of Geomtry sur le
devant de la scène. On retiendra, plus particulièrement,
les titres sombres à souhait signés Ra, The
Windbrothers, Tanuki, Thavius Beck ou Yarr
qui donne à cette première sortie toute sa pertinence
et l’orientation musicale d’un label dont on suivra
avec intérêt les futures productions. (3.5) Benoît
Richard
(www.hipnotikrecords.net
- 2005)
RAW-T
- Realise and Witness
Bon c’est vrai qu’au fil des chansons on remarque
bien une légère influence Wu Tang Clan mais les Raw-T
ne sont en tout cas pas aussi hardcore que le Clan et
disposent d’un flow bien a eux : subtil mélange de
rap et de ragga. Les MC ont des flow fluides , rapides ,
rageurs que l’on pourrait comparer au groupe Bones
Thugs Harmony. Coté son ils ont une palette musicale
qui inclut des percussions , des basses bien senties ,
des samples électroniques… tout cela en parfaite
harmonie avec leurs textes. Voilà un groupe de rap qui
mérite de percer et un album qui risque d’obliger
d’autres artistes à se surpasser pour leur prochaine
galette. (3.5) Benoît
Léon
(F4/Discograph-2005)
www.raw-t.com
Antony and the
Johnsons - I am a bird now
Franchement j’ai du mal à comprendre pourquoi
l’alchimie ne prend pas sur votre serviteur. Parce que
le second album d’ Antony a tout pour plaire :
collaborations hautement respectables (Lou Reed, Rufus
Wainwright, Cocorosie, Devendra Banhart, Boy George),
compos bluesy au piano et aux doucereusement
symphoniques, romantisme mid tempo et sensation d’écorchement
passionnel. Les compositions sont sobres et respirent la
fragile beauté d’une larme en train de couler. On
songe aux orchestrations charismatiques des plus beaux
slow de Elvis. Oui, mais il y a la voix d’Antony.
Tapant dans le registre « presque bariton », il pousse
la sensibilité de ses compositions en adoptant le
tremolo sur tous les titres. Un tremolo d’abord outil
des sentiments évoqués, sur lequel on finit par se
focaliser avant qu’il ne titille la limite de
l’insupportable. Un album qu’on adopte sans
condition ou qu’on rejette en bloc. J’ai choisi mon
camp. (2.5) Denis
verloes
(Secretely
Canadian / Chronowax - 2005)
Raphaël
- Caravane
On a essayé, promis, d’aborder cet
album sans à priori, avec le respect qu’on peut avoir
pour la variété française de qualité (euh…
Englebert, samedi soir sur la terre…). Même on a réussi
à trouver à l’intro Caravane une efficacité mélodique
de bon alloi. Oui, mais… Non. Est ce que ça provient
de la duplication X11 titres de la même méthode mélodique,
du nasillement de Raphaël , dans l’inspiration
textuelle largement ciblée adolescente, dans
l’impression d’avoir déjà entendu ça ailleurs,
dans la rédaction des textes qui mélange poncifs de la
rime et crudité d’assertions « jeunes » (se sauter,
baiser, vendu ma moto, Schengen), dans la facilité du
papalala ou du pitipitipiti ? Chacun y trouvera pourtant
une chanson à sauver (Et dans 150 ans), c’est sûr,
c’est le principe de la variété française
contemporaine taillée pour les charts. Alors à moins
d’être ado ou « variétophile » pour le reste, on
passera son chemin. (1.0) Denis
verloes
(Capitol/
Emi - 2005)
The
house of love - days run away
En
1988, The house of love pourvoyait un album éponyme en
forme de papillon de briques, qui fait encore
aujourd’hui le bonheur des amateurs et des
collectionneurs de vinyle. Moins d’un an plus tard le
guitariste Terry Bicker quittait le groupe, laissant ce
dernier à la dérive et à la recherche d’un succès
qui ne reviendra plus jamais. Le retour de Bicker dans
le giron familial de HOL laissait donc présager le
meilleur. Pêtard mouillé pour ce retour aux affaires.
Le duo de guitare de l’intro love you too much évoque
bien le meilleur. Ensuite le sémillant popeux Gotta Be
That Way nous renvoie directement dans la catégorie des
attaqueurs de charts. Puis… plus rien. La voix de
Chadwick évolue toujours aussi bien de l’aigu au
grave, et la guitare de Bicker semble toujours vouloir
s’évader de la composition… mais l’alchimie ne
prend jamais et l’ensemble finit même par manquer
d’âme. Un comble pour la maison de l’amour ! (2.5)
Denis Verloes
(art
and industry/V2 - 2005)
The
Rogers Sisters - Three fingers
The Rogers Sisters plonge son inspiration
dans l’histoire du punk, quelque part à la toute fin
des seventies, quand les groupes se rendaient compte que
le punk pur et dur avait vécu, mais hésitaient encore
quand au son et aux directions à cette musique « des
tripes » . Cure n’avait pas encore inventé le son
des années 80 mais des prémices déjà laissaient présager
une ambiance Post Punk. C’est cette époque que tente
de faire revivre à coup de voix féminines et de
guitare pourrie au son carrément piqué au three
imaginary boys de la bande à Robert Smith (en témoigne
d’ailleurs la dispensable reprise de Object). Un album
bien sous tout rapports mais sans aucune spécificité,
à réserver aux nostalgiques de cette époque aussi
fugace que révolue. (3.0) Denis
Verloes
(Too
Pure/ Beggars - 2005)
Federal
- The Unchoice of Defenses
L’Orléanais Youri Zaragoza délaisse
ses anciennes formations power-pop pour s’essayer au
songwriting sous le nom de Federal. On se prend à
penser que, par delà l’anglais parfois hésitant, ce
ne soient plus les bluesettes rock de Stereophonics
qu’on nous ressasse à la radio, mais les ballades
joliment produites de Federal. Le groupe trouve un
style, mélange de folk (encore loin des prétentions
Elliot Smithiennes affichées) et de pop indé, et une
formule voix+tierce qui montent une mayonnaise presque
efficace. Reste que les compositions élèctro
acoustiques sont un peu trop traditionnelles pour se démarquer
vraiment, et qu’il reste au groupe à se trouver son
« son ».(2.5) Denis Verloes
(Un dimanche – 2005) www.support-federal.com
Doris
Henson - Give me all your money
A tout ceux qui ont vécu leurs premiers
plaisirs musicaux au tournant des années 80 et 90,
Doris Henson devrait évoquer de bons souvenirs. Un son
sursaturé qui évoque forcément Ride, en introduction,
un pop énergique de groupe qui fleure bon le
n’importe quoi façon Pavement époque Slanted ;des
chemises blanches et des cravates noires sur les photos
officielles, qui rappellent Joy Division… des guitares
énergiques puis des cuivres qui effleurent le gimmick
Weezerien sans toujours le trouver vraiment, surtout sur
la longueur… Le groupe fleure bon la joie d’être
ensemble et le plaisir de ces formations qui savent ce
qu’elles veulent. Gageons que Doris Henson, bien
soutenu, pourrait nous gratifier d’un beau parcours
musical. On attend avec impatience ; on est en passe
d’être conquis. (3.5) Denis
Verloes
(desoto
records - 2005) www.dorishenson.com
The
Glimmers - Dj Kicks
Chouette une nouvelle parution
pour la prestigieuse collection Dj Kicks du label
allemand K7 ! Et cette fois ci ce sont des belges qui
s’y collent, en l’occurrence un duo de Djs pas
sectaire pour un rond qui mixe, sans arrière-pensée,
aussi bien de la house que les papys de Chicago et leur
énorme succès I’am a man. The Glimmers soit Mo et
David, originaires de Gent en Belgique aiment la musique
qui fait danser depuis leur tendre enfance et ça
s’entend. Le résultat donne un mix roboratif et
malicieux qui fait la part belle aux vieilleries qui
vieillissent bien et confirme ainsi que la série Dj
Kicks reste toujours aussi pertinente. Bref, que du
bonheur !! (4.0) Benoît
Richard
Domgué
- Mamadok
Domgué c’est le projet d’un ingénieur industriel, saxophoniste, belge, marqué à vie par un service civil en Haïti. "Créer son chemin, c'est être maître de son destin et s'enrichir au contact des autres" dit l’homme pour expliquer sa sincérité musicale et humaine. Sa musique « simplissime » mélange la maestria acquise saxophone avec les beats et patterns assez éculés des séquenceurs à l’ancienne. Il émane de l’ensemble, un peu lassant pourtant sur la longueur, un vrai groove élémentaire, sautillant et presque funky qui se sert des éléments devenus « standards » de l’électronique et du jazzy pour aboutir à des rythmes connotés afro. Un chemin particulier dans un genre musical qui de
Damon Albarn pour Mali Music à One Giant Leap, a plutôt tendance à piocher dans les sonorités africaines pour les faire tenir dans l’électro pop européenne et non le contraire.
Domgué fait le chemin inverse : de l’afro avec des beat et des techniques pompés à la pop européenne.
(3.0) Denis Verloes
(RinaWêch- 2004)
Svensson
- Aux jour meilleurs
Le Toulousain sort ces jours-ci son second opus après le sodium de 2002. Svensson pratique la pop anglaise en Français… comme avant lui Etienne Daho qu’il cite en influence ou encore Superflu. Musicalement, Svensson dispense un rock pop de qualité, cédant la part belle à la guitare folk électro-acoustique, aux cordes curiennes –autre influence proclamée-, et aux « papalalas » de bon aloi. Une production aux petits oignons, un son léché mais pas clinique, une chaleur musicale chargée mais sans larcen… qu’on retrouve sur certains albums de Murat. Franchement ne serait le maniérisme de la voix qui semble régulièrement s’écouter, le timbre qui évoque Jean-Louis plus qu’à son tour, et des paroles – oui c’est très subjectif et personnel la rédaction- qui peinent à nous toucher ne fut ce qu’un peu, on aurait eu entre les mains un bon disque d’un rejeton de la scène rock française. La prochaine fois peut-être
? (2.5) Denis Verloes
(Forget-Me-Not Records/ Productions speciales - 2005)
Jasmine Vegas - Time
Styliste, performer à East village de l’autre coté de l’Atlantique, Jasmine Vegas pose un beau jour ses valises à Paris. Chanteuse insaisissable,
Jasmine Vegas multiplie les collaborations et impose enfin impose sa voix douce sur un disque à la sensualité étrange et touchante. Avec une production signée de main de maître par Markus Dravs, l’album
Time déroule sa mélancolie nocturne et nous offre de beaux moments. Un disque pour un petit cabaret intime.
(4.0) Benoît Richard
(Mon slip/Warner – 2005) www.jasminevegas.net
Guapo - Black Oni
Trio Londonien, Guapo propose, avec ce nouvel album, un disque de post-rock lourd, apocalyptique et baroque dans lequel ces trois british mettent toute leur force pour nous distiller des compos à la noirceur affirmée.
Black Oni est un disque, épais et touffu duquel
ressortent certaines choses, mais pour lequel il faut du temps pour en saisir toute la teneur. Un album pétri d’atmosphères étranges, sorti sur le label de Mike Patton
Ipecac. Un disque qui ravira les amateurs de musique inclassable et barrée. (3.0)
Benoît Richard
(ipecac/southern – 2005)
Pervecalmusic – Viescolaire
projet du guitariste du groupe Chevreuil, Percevalmusic produit une étrange et bien singulière musique. A des rythmes et des riffs de guitare math-rock, sont ajoutés des samples de musiques médiévale
(cordes, orgues, clavecins…). Pas vraiment, math(ou post)-rock, ni vraiment electronica,
l’album déroute plus qu’il ne séduit. Le résultat donne un album assez inégal et
un peu trop déstructuré, qui pourrait presque nous faire dire qu’une vache n’y retrouverait pas son veau. Une curiosité qui ne donne pas pour autant envie d’y retourner après.
(2.0) Benoît Richard
(Collectif effervescence/la baleine - 2005)
Norman s. - The feel tank
Breton d’origine, Norman S. s’est fait un groupe à lui tout seul (un peu à la manière de Joseph
Arthur). The feel tank est un album de pop moderne comme dirait la célèbre revue
Magic! dans lequel on découvre un vrai savoir-faire et une capacité à composer des pop-songs fragiles et équilibrées comme on sait si peu en faire en France… à
part des gens comme JP Nataf par exemple… on souhaite
alors à Norman S. de connaître le même succès que Les innocents !!
(3.5) Benoît Richard
)Autoproduit/ www.norman-s.com
- 2005)
Nikko - Je ne suis encore que le musée de presque rien
Nikko ? C’est celui qui fait ses concerts en Mercedes
!! Est-ce qu’après ça on a tout dit ? Heureusement
non... car résumer ce chanteur à cette performance serait un peu réducteur. Avec une chanson travaillée, entre humour et humeurs, Nikko, l’ancien bassiste des Tétines Noires propose un disque soigné, à la production impeccable dans lequel on découvre une tripotée de musiciens rattachés à des groupes aux noms prestigieux tels que Higelin, Comelade ou Bénabar (…cherchez l’intrus). Un disque
agréable qui rappelle par moment Alain Chanfort.
(3.0) Benoît Richard
(Keine Kunst Only emotion/productions spéciales – 2005)
Xlover - pleasure & romance
Chez International Deejay Gigolos,
les disques se suivent et se ressemblent par leur manque d’audace et le peu d’intérêt qu’ils suscitent. Cette fois c’est au tour de Xlover de nous proposer son electro-rock archi rebattu. Rien de détestable pourtant dans ces treize titres au bon goût d’électro rétro 80’s made in International Deejay Gigolo,
mais simplement la fâcheuse habitude de nous rabattre les oreilles avec des morceaux que l’on ne devrait plus entendre depuis bien longtemps.
Car comme tout phénomène de mode, l’electroclash devait avant tout
rester éphémère. Mais certains s’accrochent… Un groupe de plus pour le label
d’un DJ Hell que l’on aurait aimé un peu plus audacieux dans ses choix…
(2.0) Benoît Richard
(International Deejay Gigolo – 2005)
The black and white skins Vol.1
Cette compilation mixée par Spleen regroupe quelques d'artistes venant d’horizons différents
et qui ont pour ambition d’exprimer leur art librement, sans formatage ni contrainte. Au-delà du fait de proposer un panel d’artiste très large et varié, la compilation met en avant des gens pour la plupart
vraiment très intéressants. On y trouve des artistes connus comme Devendra Banhart ou Antony & the Johnsons et d’autres moins connus mais tout aussi passionnants.
En plus d’avoir sorti un album subtil et très libre, Spleen poursuit dans cet esprit avec cette flopée de jolis talents.
(4.0) Benoît Richard
(Pias – 2005)
Adriano Canzian -
Pornography
On en pourra pas taxer Adriano Canzian de faux-cul : le jeune homme annonce la couleur d’entrée : Ca causera
bite-couilles-poils !!
Ce musicien italien très chaud, propose ici une électro sans finisse et ultra cliché comme on ne pensait
plus en entendre. Mais voilà DJ Hell assume une fois encore son mauvais
goût avec ce Adriano Canzian de derrière les fagôts. Avec 15 morceaux
qu’i paraissent bien difficile à ingurgiter d’une traite, ce garçon rate
tout ce que Miss Kittin & the Hacker avait réussi avec leur mémorable
Frank Sinatra en 2001. On ne peut donc que recommander à ce charmant garçon d’aller réécouter en boucle ce disque avant d’attaquer le second album.
(1.0) Benoît Richard
(International Deejay Gigolo – 2005)
Sinead O'Connor - Collaborations
Pour ceux qui attendent toujours et encore des nouvelles de la
sulfureuse et, à juste titre, controversée Sinead O'Connor, voici pour faire
patienter un peu, en attendant un album de reprises de classiques raeggae,
un disque de collaborations. Un recueil de 17 duos qu'elle a enregistrés au cours de sa carrière (Massive Attack, Asian Dub Foundation, The Blockheads, U2, Peter Gabriel, Moby...) Rien de bien neuf çà tout cela, mais l’occasion de jeter un œil dans le rétro d’une artiste
beaucoup plus en retrait de la scène pop aujourd’hui.
(3.0) Benoît Richard
(EMI – 2005)
Aerôflôt
- Que Te Den !
Formation bordelaise chantant en espagnol, Aerôflôt joue un rock sautillant mêlant guitares et claviers aux sonorités vintage dans un esprit punk et sauvage qui rappelle une certaine époque ou le rock arrachait vraiment. Avec ce nouvel album, le groupe poursuit sa quête vers une authentique forme de rock’n’roll absurde et réjouissant. Un groupe à découvrir sur scène sans aucun doute.
(3.0) Benoît Richard
(odette
Productions/mosaic music – 2005)
Monsieur Claude
- Privacy
Monsieur Claude
fait de l'electro-jazz ou du nu-jazz (c'est au
choix). Une musique comme on en faisait "au kilomètre"
aux grandes heures du trip-hop et de la Lounge music
vers de 1996. Avec cet album Privacy, Monsieur Claude
ne déroge pas à la règle en jouant une musique
de facture classique, mêlant rythmes soft-house et
envolées jazzy du plus bel effet. Même si on ne
retiendra rien de novateur ni de très excitant dans
tout ça, on écoutera néanmoins cet album avec un
certain plaisir. (3.0) Benoît Richard
(Blended
Music/la baleine - 2005)
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