Chroniques Express 19

Dernière mise à jour : 10/01/2006

 

Jazzanova - The remixes 2002 - 2005

Jazzanova a longtemps été plus reconnu pour ses remixes que pour ses productions personnelles. Et pour cause, très peu dans le style house/jazz n’ont atteint un tel niveau de perfection dans le travail de remix. Aujourd’hui paraît la suite du désormais classique Remixes 1997-2000 avec toujours ce son si particulier, ce groove, cette qualité de production, immédiatement reconnaissable qui ont fait la marque de fabrique de ce collectif berlinois. Une fois encore donc, on se laissera envelopper par la rondeur des instruments, par la tranquillité et l’incroyable douceur qui ressort de ces relectures de premier choix. (4.0) Benoît Richard

Sonar Kollektiv/discograph - 2005

 

Lords of Altamont - lords have mercy

Mélange de rock garage cher  aux Stones et de punk acéré, les Lords of Altamont déboulent avec un album incisif qu’on rangera quelque part entre les Sex Pistols et les premiers Strokes, sans jamais toucher une hargne aussi communicative que les premiers, ni les gimmicks rock bien torchés des seconds. Un rock qui déboule, qui débouche les conduits, un peu pataud un peu lourdaud, direct, jouisseur, et qui s’élance à tombeaux ouvert sur une route balisée en d’autres temps par le hard rock de biker ou de trucker. Une route regoudronnée au goût du jour au gré de la mode musicale et du flair de la maison de disque. Ca ne frappe pas toujours juste, mais ça frappe toujours fort, et si trouve un jour le single, ça fera mal. En attendant, c’est un palliatif intéressant au hard rock. (3.0) Denis Verloes

(Fargo / Naive) 

 

Elysian Fields - Bum raps & love tapes

Evoluant toujours dans un monde brossé au pastel gris foncé, Elysian Fields continue à faire le tour d’un univers (un peu trop?) balisé. A l’instar du fumeur émaillant la pochette, Elysian Fields est rentré dans un bar un peu sombre, un peu glauque, et plein d’habitués où une toujours aussi charismatique et belle chanteuse (à voir en live absolument tellement elle conquiert son public!) pratique un rock un brin hypnotique, un brin jazzy, un brin froid où on retrouve les caresses glaciales et aériennes des plages sonores du passé, mais plongées dans un univers encore un peu plus sombre, plus expérimental… la faute au bar?  En ressort un album qui ravira sans doute plus les fans que les nouveaux auditeurs, qui présente quelques similitudes avec PJ Harvey (sans les gimmicks) ou la pop éraillée de Drugstore.  Un album qui gagnerait sans doute à respirer un peu, mais d’où émergent quelques perles un peu sales à l’instar de set the grass on fire, seconde plage du disque et bon résumé de l’ambiance globale de l’album. (3.0) Denis Verloes

Naïve – site officiel

 

Cellar door - Shell home

Second autoproduit pour ces lyonnais qui pratiquent une musique, mélange de mélancolie folk, de bidouilles ou autres bleeps électroniques et de guitare déposée en surimpression. Le résultat nonchalant est d’une unité sans faille et la production fait bonne figure: une chance que la guitare préhéminante soit une volonté assumée. Sur ces ballades, un peu tristes, relevées à coups de craquements et autres petits loops discrets, se pose la voix de Sandra ; organe  à mi chemin entre la fêlure de Beth Gibbons et la discrète folie de Kate Bush dans les années 80. On songe évidemment aux sus-citées pour évoquer shell home mais tout cet éther, électronisé à petite touches, convoque aussi le spectre élaboré par les Belges de Hooverphonic, dans leurs versants les moins « dance ». Cellar door a donc définitivement trouvé un style, il manque peut-être à cette porte de cave bien sous tout rapport d’abriter l’un ou l’autre squelette ou passion inavouable pour que la particularité du groupe devienne frappante et marque véritablement l’attention au fil de tout l’album. (3.0) Denis Verloes

Autoproduit – le site officiel

 

2K6 - The Tracks

2K6 ou comment quelques poids lourds du hip hop actuel mettent leur groove et leur flow au service du jeu vidéo de Basket NBA 2K6. Gros coup de pub marketing ou vraie démarche artistique en vue de gâter les amateurs éclairés de hip hop ? Les deux serait-on tenté de dire. Sachant que street Basket et hip hop ont toujours fait bon ménage, il paraissait logique de retrouver un jour sort et musique associés au sein d’un disque. Musicalement loin d’être négligeable, la compilation réunit des noms tels que The Roots, Common, Redman, RJD2, Blackalicious, Aceyalone, Aesop Rock. Bref du solide et du confirmé ! Au total 14 titres tous aussi efficaces les uns que les autres représentant différents courants du hip hop actuel. Bref, il ne vous reste plus qu’à sortir les ballons oranges, les shorts flottants et les Ghettoblasters ! (4.0) Benoît Richard

decon/pias - 2005

 

Lafayette Young - Home recordings 

Parallèlement à ses activités au sein de groupe New Pretoria, Lafayette Young compose dans son coin une pop mélancolique aux accent country de bien belle facture que l’on découvre aujourd’hui sur un album autoproduit, et en téléchargement libre. Et il serait dommage de se priver d’un tel cadeau tant la musique de ce parisien renferme en elle des qualités indéniables. Avec ces mélodies superbes, cette voix profonde et tranquille, cette guitare cristalline et ces quelques  arrangements aussi discrets que réussis, on souhaite à Lafayette Young la plus grande reconnaissance possible. (5.0) Benoît Richard

Autoproduit - 2005 / www.french-toast.org / télécharger les chansons ici

 

The Strugglers - You win

On n'attendait plus de crooner façon nouveau western en cette fin d'année 2005, et pourtant Brice Randall Bickford est arrivé sans son cheval mais avec les Strugglers pour nous servir son troisième album au bon goût de feu crépitant dans le cheminée en cette période où un rien parvient à nous réchauffer. Avec une voix qui rappelle à la fois celle de Will Oldham et… Eddy Vedder de Pearl Jam, on découvre une musique country avec banjo, mandoline, violon et Rhodes. C’est pas ce qu’on a fait de mieux dans le genre, mais ça a le mérite d’être authentique, franc, sans manière aucune, et rien que pour ça ce groupe et son album méritent bien tout notre respect. (3.5) Benoît Richard

www.acuareladiscos.com  - 2005 www.myspace.com/thestrugglers  

www.thestrugglers.org 

 

Eddy Crampes - Where the fuck is Eddy Crampes?

Belle découverte que cet album signé Eddy Crampes qui, avec un folk décomplexé, lo-fi, très libre et intimiste (on pense par moment au Dominique A des débuts) nous donne à entendre des chanson(nette)s faites à la maison, avec très peu d’instruments. Une voix, une guitare et un quatre piste constituent ainsi les principaux ingrédients de cet album chaleureux avec lequel on passera l’hiver bien volontiers. (3.5) Benoît Richard

http://eddycrampes.free.fr - 2005  www.myspace.com/eddycrampes

 

Machinchose - Pas connus

Surfant sur un vague « non sense » ou « trop sense » qui a enfanté ces deux dernières années les TTC, Stupeflip et autres Didier Super ; Machinchose vient poser ses petites histoires. Balançant entre le jeu de mot malin ou juste pataud et les élucubrations de sous la ceinture: le fendard dans mon slip. On s’amuse, on irait bien reprendre une bière dans les cafés étudiants et enfumés qui sentaient le houblon de nos années universitaires… Mais on se rend compte que n’est pas Katerine qui veut, et on se lasse en fait assez vite de cet album marathon et de son « non art  fait art ». Amusant, rigolo, bien foutu certes, mais sans grand autre intérêt que les fêtes houbloneuses entre potes à la sortie des cours. On doute de la possibilité du groupe à tenir longtemps sur cette corde mi graveleuse mi absurde, mi triviale et sur cette formule musicale un peu calibrée, qui montre ses limites  au bout de quelques titres et rend l’écoute de tout l’album quasi indigeste… comme la galette qui vient après l’excès de bière en fait. Punk ? (2.5) Denis Verloes

La cervelle / Productions spéciales – Le site officiel

 

Helldorado - The ballad of Nora Lee

Une voix de cow-boy, une rythmique qui prend la tangente et une batterie ta-da-dam riche en cymbales. Un nouveau Giant Sand, si si y’a le vibrato et la réverb’ ?, Un nouveau side project de Richard Buckner, si si y’a un côté home made et pas produit ?, un nouveau David Eugene Edwards, si si  y’a des mélanges de folklore américain et de rock bien torché? un nouveau Calexico ? non ? Ils sont Norvégiens et marchent sur les traces des sus-cités avec fougue et tics des formations arrivantes. Un peu trop léché pour être très sentimental et spontané, un peu pas assez produit pour faire péter les bombes à gimmick. N’empêche avec son air de pas y toucher et suivant une mode « terroir US » déjà ultra usitée ces derniers temps, Helldorado place un album honorable qui ne démérite pas par rapport aux références citées ci-dessus ; auxquelles ces viking ajoutent une couche rock pop qui ne marque pas encore tous les buts qu’ils espèrent (the black winds, so long ago) mais laisse présager de belles destinées (helltown, the ballad of Nora Lee) du coté du folk de cow-boy ou du rock plus FM  de REM façon Monster (rock your soul) ou à tendance surf. (3.0) Denis Verloes

Glitterhouse/Differ-ant - 2005

 

Le coq - tête de gondole

Thierry Lecoq est nantais, ce qui tend à évoquer dans notre esprit les Katerine et autres  Dominique A, avec lesquels il partage indubitablement quelques similitudes. Notamment la voix qui hésite entre chant et déclamation et l’écriture réfléchie de textes en Français. A ce titre, tête de gondole joue donc dans la cour des Français sus-cités. Pourtant, est-ce la musique qui hésite entre folk à guitare et electro sans vraiment accrocher l’oreille ? les paroles qui manquent un peu d’immédiateté sous l’écriture ? les thématiques déjà usitées ailleurs avec succès et originalité ? le manque de second degré ? un je ne sais quoi ? Toujours est-il que l’album défile à nos oreilles sans véritablement nous irriter, mais sans jamais nous emballer où nous faire revenir en arrière. Très propre sur lui, et bien sous tout rapport il n’a malheureusement aucune touche ni de génie, ni de folie. (2.5) Denis Verloes

saravah/socadisc -2005 - Le site de l'artiste

 

The Marxmallows  - Everyone hates…

Sans démériter ni même que l’on puisse soupçonner leur origine hexagonale, les Marxmallows balancent lors galette surf-punky-rock aux accents américains. On songe de suite au Green day de basket case qui auraient écouté les premiers Millencolin et seraient restés bien indé. A toute vitesse, emballé en moins de 30 minutes, les Français envoient leur bonne dose d’énergie et de speed. On regrettera la production un peu trop léchée qui rend la rage moins brutale et l’ensemble plus pop que juste acéré. Et s’il manque encore le single qui les propulse en radio, au moins on se rend compte que le plan musical des Marxmallows est quant à lui très bien défini et le sujet maîtrisé. Une vraie belle alternative aux vertes journées américaines. (3.0) Denis Verloes

ww.sts-network.net - 2005

 

Starsailor - On the outside

Malheureusement Starsailor  ne changera plus et c’est bien dommage. Rien de neuf à l’ouest : James Walsh chante toujours aussi bien, il est toujours aussi beau gosse,  les riffs sont propres, pops et se retiennent toujours en deux seconde et demi. La réverb’  est  branchée et les distos tapageuses sont à leur place… et puis ? Et bien, et puis,… rien. Pour son troisième album, le  marin interstellaire  s’épuise et  dégonfle comme un soufflé  au fromage, un ballon de baudruche. Là où Love is here leur premier opus, était apparu comme une véritable révélation, une voix différente,  des mélodies pops originales et un son perso, On the outside, lui, tombe grassement dans les travers du formatage.  Les compos sont faciles et les textes pas trop profonds, mais ce n’est pas grave puisque ça se place parfaitement  entre deux espaces publicitaires radiophoniques. Silence is easy, leur deuxième album, avait déjà perdu en fraîcheur, mais  avec cet dernière proposition du quatuor, on touche le fond : 10 morceaux, 35 minutes, 17 euros, quelques sonneries pour mobile... heureusement ça passe vite (2.0) Hervé Verloes

EMI /Capitol