Chroniques Express 20

Dernière mise à jour : 11/02/2006

 

Boutique chic - Chez le coiffeur ep

Le label stereo-fiction fondé par Thomas Deligny (Concorde Music Club) lance une nouvelle collection subtilement intitulée Boutique chic. Une collection thématique autour des petits plaisir féminins d'hier et d'aujourd'hui. Avec un coté rétro rigolo, Chez le coiffeur inaugure la collection avec 4 titres qui fleurent bon la french-touch avec des musiques mêlant house, disco, cha-cha. Au commandes Chris Joss, Minimatic, le Grand David et Georges Deligny pour un maxi fin, qui s'écoute sans faim et qui fait danser jusqu'au matin. (3.5) Benoît Richard

www.boutique-chic.com - 2005 

 

v/a - Isar Gold : Nuggets from Munich

Munich capitale du dance-floor "deluxe" ? On pourrait être tenté d’y croire après l’écoute de cette compilation signée du Dj Benjamin Fröhlich pour le compte du label Compost, jamais avare quand il s’agit de nous faire découvrir des morceaux dansants, chaleureux et sensuels à souhait. Extraits de labels aussi prestigieux que Compost, Gomma, Gigolo ou Disko B, les titres s’enchaînent sans faux pas et nous permettre de découvrir des artistes plus ou moins connus pas tous plutôt talentueux. Au programme, Groove, Jazzbeat, House, Hip Hop, ou Electro dans un mix élégant et plus que recommandable. (3.5) Benoît Richard

(compost-records/nocturne - 2006)

 

v/a American Gigolo II

Dj Hell n’a pas son pareil pour nous ressortir des titres de derrière les fagots dont on avait oublié l’existence depuis bien longtemps. Véritable mémoire collective de l’électro à lui tout seul, il convoque aux platines son ami Abe Duque pour un mix "maison" dans lequel ce dernier recycle un peu tout et n’importe quoi, pourvu que ça groove. Parmi les 21 titres proposés, on retrouve quand même des pointures ayant pour nom David Caretta, Terence Fixmer, Hell  dans un mix avant tout taillé pour le dance-floor mais que les amateurs du label munichois devraient pouvoir trouver à leur goût. (3.0) Benoît Richard

(gigolo-records/nocturne - 2006)

 

Debmaster - Monster zoo

Après une apparition sur la précédente compilation du label Hip Notik Records, re-voilà Debmaster sur un long format dans lequel il met toute sa science de furieux DJ, et dans lequel s’entrechoquent beakbreaks dérangés, sonorités electro et flow percutant. Aidé par Existereo, Bleubird, Subtitle, Curse ou Dialect, Debmaster fait décoller sa musique de 50 cm au dessus du sol, et nous on se régale de ce hip hop électroïde sautillant virevoltant, parfois barré, qui rompt radicalement avec le gros de la production habituelle. (3.5) Benoît Richard

(www.hipnotikrecords.net  - 2006)

 

Aardvark - cult copy

Sorti sur le label hollandais Rush Hour, Cult Copy rassemble différents ep’s du même nom parus précédemment. Aardvark  balance ainsi ses nappes froides et abstraites sur des rythmes binaires dans la grande tradition de la techno de Détroit chère à Carl Craig, dans un album où l’on retrouve en plus des titres des précédents maxis, quelques inédits. Rien de bien neuf d’un point de vue purement musical, mais simplement la possibilité de se replonger dans un son, dans des ambiances qui ont connu leur heure de gloire à une époque pas si lointaine que ça. (2.5) Benoît Richard

(Rush Hour records/nocturne - 2006)

 

v/a - Jazzflora 2

Habillement sous-titrée "Scandinavian Aspects of Jazz", la compilation Jazzflora 2 propose un panorama de ce que la Scandinavie peut compter de jeunes producteurs et autres labels capables de mêler harmonieusement beats électroniques, jazz et bossa nova. Si l’ensemble n’apporte rien de bien nouveau par rapport à tout ce qu’à pu produire le label Compost au cours des années 90/2000, Jazzflora 2 aura au moins le mérite de proposer une douzaine de titres plaisants et bien produits. Un manière comme une autre de se souvenir que le jazz et les musiques électroniques ont toujours fait bon ménage  à parti du moment où elles sont produites par des gens de talent. (3.5) Benoît Richard

(compost-records/nocturne - 2006)

 

Sparks - Hello Young Lovers

Sparks est avant tout un duo composé de Ron Mael & Russell Mael. Formation assimilée pop/électro au début des années 80 avec des titres comme le tube When I am with you et les albums N°1 In Heaven et Terminal Jive, produits par le roi du disco Giorgio Moroder. Aujourd’hui ils reviennent avec un 20eme album intitulé Hello Young Lovers. Un opus de pop très symphonique dans la lignée de ce qu’ils avaient fait sur leur précédent album Lil Beethoven. Assez étonnant dans sa forme, l’album rappelle par certains aspects (les champs en chœur, les harmonies baroques...) certains albums de Queen comme bohemian Rhapsody. Un album comme on en fait plus aujourd'hui mais qui n'apparaît pas daté pour autant. (3.5) Benoît Richard  

(essential/nocturne - 2006)

 

Dominique Dalcan - Music Hall

On s’est penché sur Music Hall avec toute la curiosité du chroniqueur qui respecte le travail de Dalcan quand il se fait appeler Snooze et oeuvre du côté de la techno façon BO de film encore à filmer. Et on est surpris, dans cette compilation des quinze années de  travail de l’homme en son nom propre, de voir à quel point il aura été sinon visionnaire en tous cas un chouilla en avance sur le chant français et grand public. Beats hip hop et paroles enlevées au début des années 1990, swinging london ensuite en 1994, quand l’autre côté de la manche triomphait le Casanova de Divine Comedy. Introduction de l’électronique derrière le chant ensuite en 2000 /2001 (après le succcès de la BO de Ma vie en rose, composée par l’homme et interprétée par Zazie), puis inspiration brésilienne bien avant l’année du Brésil. En 2005 Snooze et Dalcan ont re-fusionné musique et texte pour un americana en demi teinte. Music hall (au single éponyme mixé par l’oreille Dominique Blanc-Francard) témoigne du parcours de Dominique Dalcan ces quinze dernières années. Et si on reste parfois de marbre face aux textes et à la sonorité d’ensemble très "variète", il est souvent perturbant de se rendre compte que la formule qui propulse aujourd’hui un Marc Lavoine dans les charts, a déjà été usée, et mieux réalisée, par un homme seul voici plus de 10 ans. Ce n’est pas une révélation, mais l’étonnement est de taille. (2.5) Denis Verloes

Ostinato/Discograph – Le site officiel

 

Oshen - Don Juan

Hasard de calendrier ou nouveau créneau musical pour la chanson en français, en quelques semaines ce sont les albums d’Anaïs, Mademoiselle K, Emily Loizeau et Oshen qui aboutissent sur notre platine, sans compter le battage autour du nouvel album d’Olivia Ruiz. Toutes sont femmes, pratiquent une musique plutôt minimale. Toutes ont une écriture qui égratigne les garçons, la vision traditionnelle de l’amour et portent haut les embarras du quotidien féminin. Toutes racontent des histoires de filles qui touchent l’universel à force de gratouiller le particulier. Si on appréciait la voix rauque rock de mademoiselle K, si on accrochait à l’humour pétomane second degré d’Anaïs et au côté vieille France d’Emily Loizeau, on y trouvait suffisamment d’éléments pour se nourrir musicalement au-delà de la seule surprise du woman power. Difficile d’accrocher au piano jazz électro un peu fade d’Oshen, aux paroles qui s’écoutent écrire (et s’éloignent d’autant du naturel) et à la voix qui tâte parfois du Nilda Fernandez sans charme. On accroche pas du tout. On raccroche le casque avec plaisir. Et la chronique s’en ressent. (2.0) Denis Verloes

V2 music – Le site officiel

 

 

Philippe Crab - L’autre soir

Bienvenue dans le petit monde de Philippe Crab, pour y découvrir un étonnant album de chansons, évidemment aux antipodes de ce que nos grands médias nous présentent à longueur de journées. mais comme la chanson française actuelle ce n'est pas seulement les têtes de gondole habituelle, voilà don un garçon qui pourrait bien se trouver une place au chaud par exemple dans les playlists de France Inter. Âgé de 27 ans, Philippe Crab séduit d’emblée par des textes et un phrasé qui pourrait rappeler à certians moments Bashung ou Mendelson. Des textes mélancoliques, qui racontent des histoire de solitude, de mecs larguées. Sa musique elle aussi, très belle, très évocatrice laisse présager un bel avenir à Philippe Crab. (3.5) Benoît Richard  

-http://philippe.crab.free.fr - 2006)

 

Odran Trümmel - Down Louishill

Musicien multi-instrumentiste et multi-projets, Odran Trümmel sort aujourd’hui son premier album solo après avoir participé à des groupes tels que Odanium ou Johnny KK. Habitué à mélanger les styles et à ne jamais se cantonner dans un registre bien particulier, ce natif des Pays-Bas vit aujourd’hui en France, du côté de Tours, dans une petite bourgade appelée Montlouis. Album vraiment captivant, et très riche dans sa construction, Down Louishill a été enregistré à la maison et joué quasi-entièrement par Odran Trümmel lui-même. Entre folk et pop, ce musicien étonnant ne fait rien comme les autres et trouve peu d’égal dans le genre. On pense par moment à Adam Green ou a tous ces groupes capables de jouée une musique très libre, affranchie de toute étiquette. (4.0) Benoît Richard

www.another-record.com - 2005

 

Muse - absolution tour 

Ce DVD de Muse, rassemble des extraits de concert du festival de Glastonburry de 2004 ainsi que des séquences inédites des shows de San Diego, Earls Court et Wembley Arena. Agrémenté de divers bonus, plus ou moins dispensables, selon s'il on est simple amateur ou grand fan de Muse, ce live à Glastonburry montre en tout cas la formation du charismatique Matthew Bellamy plus que jamais taillée pour les grands espaces. Une formation qui, depuis quelques années, fait définitivement partie du paysage musical mondial au même titre qu Radiohead, U2 et quelques rares autre formation du même acabit. (3.0) Benoît Richard

 

Dumas - Le cours des jours

De son vrai nom Steve Dumas, ce québécois d’origine signe un premier album surprenant, assez loin de tout ce q’on peut imaginer dès que l’on évoque la chanson de ce coté-là de la francophonie. Résolument moderne, Dumas propose un album aux résonances pop, très légère et à la production relativement modeste qui rappelle parfois les français de Verone. Ses textes, assez mélancoliques dans l’ensemble, présente un univers intime, assez froid et désenchanté. Même si l’album s’avère un peu long et faiblard sur quelques titres, on reconnaîtra à ce québécois une réelle volonté de s’inscrire dans un paysage pop français aujourd’hui déjà bien rempli. (3.0) Benoît Richard

www.dumasmusique.com 

 

D’incise - les dérives

Musique ambiant et électronique, D’incise est un projet qui nous vient de Suisse derrière lequel on trouve Laurent Peter, qui manie les machines pour en extraire une éléctronica légère, abstraite et microscopique. Aux sonorités minérales dominantes évoquant la nature, D’incise y ajoute des mélodies éparses. On songe aux Boards Of Canada (En attendant…) dans un album qui invite à la rêverie et à la méditation. (2.5) Benoît Richard

www.dincise.net   www.audioactivity.net 

 

Nuisance sonore - v/a

Première sortie du jeune label Rouannais Bent records, Nuisance sonore rassemble quelques formations venues pour la plupart de la pop ou du rock, qui proposent chacun un titre dans le style qui est le sien. Plutôt diversifié Nuisance sonore passe allégrement du rock brut façon Placebo de 39th and norton au post-rock lent et mélancolique de Dirge, sans négliger le funk rock fusion de La mygale ou encore le gros death-metal de Headsut ou de Greenwald et dévoile ainsi 12 groupes aux qualités musicales évidentes, capables de nous toucher sur la foi d’un seul titre. Pari donc réussi pour ce jeune label à suivre. (3.0) Benoît Richard

www.bentrecords.fr.st - 2005

 

Day One a porno - s/t

DOAP propose sur son mini lp un rock neveux et électrique, dominé par un son sec et des ambiances froides, sombre et mélancolique à la fois. Avec ses sonorités 80’s qui rappellent certains groupes de cold-wave ou new-wave de l’époque, l’album dévoile quelques titres bien pesés, avec des mélodies et des refrains évidents pour un groupe dont ou pourrait entendre parler un jour... malgré son nom à coucher dehors. (3.0) Benoît Richard

www.dayoneaporno.com

 

Pierre et Marie - s/t

Si l’on doit à Pierre et Marie Curie la découverte de la radioactivité, on doit à ce Pierre et à cette Marie là un album de folk en tendem acoustique qui devrait ravir ceux qui avait pu les découvrir à travers les précédents opus de Pierre, plutôt différents de celui-ci. S’il fallait chercher plutôt du coté de Beck pour Pierre en solo, en duo avec Marie, c’est plutôt du coté de Simon & Gartfunkel voire du folk psychédélique (et donc finalement encore un peu de Beck) qu’il faut chercher. Au final, un album charmant et bien sympathique. (3.0) Benoît Richard

http://pierre.bessero.free.fr

 

The Zaar - [Propaganda]

Deuxième opus (après le plutôt bon All seems to be going well, chroniqué par ailleurs) de The Zaar, [Propaganda] est une sorte d’album concept comme on dit. Tout l’album est en effet construit par et autour des discours propagandistes. Une idée plutôt intéressante pour condamner ce genre de faits, surtout aujourd’hui où ce genre de procédé connaît un net regain. Au niveau musical, comme Axel Maillet (aka The Zaar) l’explique lui même "[Propaganda] se veut plus facile d’accès". Il n’en reste pas moins particulièrement sombre. Très orienté électro (voire electro-clash), [Propaganda] propose onze titres de plutôt bonne facture, avec quelques vrais grands moments (Shame, No More Lies et ses ‘yes’ obsédants ou The End of Story), le plus souvent mis en valeur par ces discours de propagande qui donne une force indéniable à l’ensemble. (3.5) Olivier Combes

www.thezaar.net 

 

Beenooz - st

Groupe français jouant dans la cour trop encombrée du pop-rock, les Beenooz sortent leur premier album. Un album qui navigue en terrain connu, avec un rock qui sent bon Placebo (All I Need Is Love) ou Green Day (avec un Jig Up & Down qui veut rappeler Nirvana mais qui sonne plus comme les auteurs d’American Idiot). On notera quand même le réussi Small Apologies et son déluge de décibels avec une voix qui rappelle parfois un certain Kurt C. et on oubliera rapidement un Checking Around et ses atours trop bande-FM. Bref, un premier album plutôt sympathique. Il manque juste au groupe à trouver une vraie personnalité, que l’on entrevoit de temps à autres le long de ces six titres. (2.5) Olivier Combes

http://beenooz.free.fr

 

Cheikha Rimitti - N’ta goudami

On fait bien volontiers notre mea culpa, et on signale qu’on est aucunement versé dans la connaissance du raï. Difficile dès lors d’entamer une analyse de ce nouvel opus de l’icône oranaise âgée aujourd’hui de plus de quatre vingts printemps. Une vie heurtée et imprégnée par les conflits des époques traversées par un pays jamais épargné. Une vie mue par l’amour du prochain et la conviction profonde en une musique sans cesse réinventée. Nouvel album donc pour une légende vivante à la voix langoureuse, douce et âpre à la fois. Nouvel album qui plait au grand public (moi quoi) parce qu’en sus d’une certaine consonance habituelle du genre musical traditionnel qu’il aborde; on s’étonne du renfort d’une basse, batterie, d’un clavier et de cuivres qui ne sombre pourtant jamais dans la variétoche des Faudel et autres Khaled, mais convoque plutôt le jazz fusion des 60’s/70’s. On apprend par ailleurs que la doyenne a collaboré par le passé avec Robert Fripp et Flea en goguette des Red Hot Chili Peppers… autant de signes qui semblent prouver l’ouverture d’esprit d’une dame du 20e siècle et d’une musique qui veut s’abstraire des clichés faciles du genre. (3.0) Denis Verloes

Because/Wagram

 

Jean-Louis Aubert - Idéal standard

Certes, certes, il semble que Jean-Louis ait ici amélioré sa plume et qu’il nous gratifie de textes plus torchés qu’à son habitude. Si, si, même qu’en vieillissant, il apparaît que l’ex-leader de Telephone s’est définitivement installé dans l’apologie épicurienne de la vie saine, de la collusion avec la nature, les plaisirs hédonistes et amoureux. Waouw. Comme en sixième ! Oui mais, poser des textes mieux écrits sur des arrangements blues et folk bien enregistrés, à défaut d’être bien composés (ça manque de force de frappe quand même, à part sur le single martelé : parle-moi), c’est une chose ; faire un grand album pop/rock en français en est une autre. De la variété sympathique au mieux. D’où la nomination dérisoire dans la catégorie album pop/rock de 2006 par les piteuses victoires de la musique 2006, une vaste comédie. Et pour ceux qui aiment la poésie en rimes Aubertiennes, Jean-louis s’est fendu de lignes comme on les aime : « je chante pour ceux qui passent dans les grandes surface, un jour refont surface dans les supermarchés s’arrêtent de super marcher ». On dira ce qu’on veut, on préfère le passenger d’Iggy(2.0) Denis Verloes

Vigin/Emi - Un site officiel/un autre site officiel - 2005

 

Shooting at unarmed men - soon there will be…

Le bassiste de cette formation galloise est un ancien des défunts Mc Clusky. Pour ce qui est de la musique, alors que plein de formations essaient aujourd’hui de moderniser, de penser, d’analyser le son punk originel pour se faire sa petite place au soleil des charts, SAUM ne s’embarrasse pas d’un maquillage quelconque. Le groupe reprend l’histoire de ce genre musical aux origines, quand la voix de Rotten ou Strummer servait de mètre étalon et que les guitares se contentaient de cracher quatre accords imparables en guise de base mélodique. Alors oui, forcément on pense souvent aux Sex Pistols et au Clash, et c’est sans doute normal. La voix est chargée d’excès de nicotine et de soirées derrière le bar, nourrie aux racines du pub rock et du lads rock de péquins. Un matériel populaire qui fit la gloire de ces formations et plus tard le succès de Nirvana, Blur ou Oasis. Du direct, du spontané, du sans démarche, du punk, du plaisir qui sent bon l’hormone et le houblon. Qui manque encore juste un peu de gimmick pour vraiment se faire une place dans les albums qui marquent. (3.0) Denis Verloes

Too pure/Beggars - Naïve - 2005