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Lydia Lunch- Smoke In The Shadows
Breakin
Beats/Chronowax - 2004
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Smoke In The Shadows
est le premier album que Lydia sort depuis Matrikamantra
paru en 1999. Pour en accoucher, Lydia Lunch s’
est entourée de
guitaristes comme Nels Cline,
Len Del Rio ou encore Tommy
Grenas. Ils enregistrent, à Los Angeles, cet
album qui remonte totalement à contre le courant des
modes à la manière d’une truite remontant la rivière.
Smoke In The Shadows
de Lydia Lunch est un album imbibé
d’une violence éthylique et belle. Noir, il écorche
les riffs doucereux du jazz et s’essaye même parfois
aux rythmes hip hop londoniens, sans avoir la volonté
d’y parvenir réellement. La gratte pas encore dépoussiérée
de son passif « années 90 » crache des
gammes abruptes et la basse toute droite sortie
de l’ère glacière scande une mélodie des plus
eighties.
Comme un poisson nageant
dans le ballon à whisky, Lydia Lunch fait des
bulles roses et vertes qui explosent à nos oreilles. La
voix râpeuse et rocailleuse de Lydia vient
frapper comme
un vieux rabot de menuisier le bois déjà endommagé
nos vielles caboches. Imaginez la voix de Bonnie
Tyler sur les refrains de Miossec !
Un concentré de gueule de bois d’après coma
éthylique. Smoke In The Shadow est un album des
plus noirs et des plus personnels qu’il nous a été
donné à écouter depuis des lustres. Il rappelle
toutes peines et l’automutilation excentrique des êtres
torturés par un amour déchu ou une vie gaspillée :
le vague à l’âme à l’état pur. Une ambiance
glauque et nuageuse qui rappelle 33
de Red mélangé
au noir et salissant
Bluebob de David Lynch
(Lynch/ Lunch aucun rapport).
Treize morceaux mal léchés dont on retiendra tout
particulièrement les
soupirs extatiques d’Hangover
Hotel ou encore le fabuleux et désespéré Johny
Behind the deuce. Pendue au coup d’un Dick Tracy
de pacotille, Lydia se veut tantôt diva de piano
bar sous la fumée bleue des cigares, tantôt l’égérie
d’un mauvais James Bond. Sensuelle à souhait, le
tempo intriguant de Touch my
evil nous projette quelques années à rebours
sur les scènes les plus sombres de Portishead
et de Massive Atttack sans, pour autant, verser dans les samples et l’électro
paranoïaque.
En
un mot cher aux Anglo-Saxons : weird !
Hervé
Verloes
Tracklist :
01.
Hangover Hotel
02.
Smoke In The Shadows
03.
Johnny Behind The Deuce
04.
I Love How You...
05.
Touch My Evil
06.
Lost World
07.
Sway
08.
Gone City
09.
Blame
10.
Pass Like Night
11.
Portrait Of The Minus Man
12.
Trick Baby
13.
Hot Tip
Date
de sortie : 01/11/2004
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