musique

Beth Gibbons - Out of season   

Barclay/universal - 2002

    En vacances de Portishead, formation majeure des années 90, la chanteuse Beth Gibbons s’acoquine avec un ex Talk-Talk, Paul Webb et propose un album pas électronique pour un sou et dans un registre musical mais aussi vocal totalement différent de ce qu’on avait entendu d’elle jusqu’alors. L’album s’appelle out of season et c’est une petite merveille de musique intimiste et crépusculaire qui sent bon l’Amérique profonde et le plein hiver.

     Dès le premier morceau on est dans le ton de l’album : des chœurs rappelant que Noël arrive bientôt, une guitare folk jouant en arpèges, en arrière fond et une voix apaisée et douce à des kilomètres de celle, plus torturée, que l’on connaissait avec Portishead. Car il faut bien l’avouer, cet album solo de Beth Gibbons a plus à voir avec la soul, le folk qu’avec la pop ou le trip-hop.

    Arrangée sobrement, un orgue Hammond par-ci, quelques cordes par-là, la musique de Beth Gibbons & Paul Webb a quelque chose de nostalgique et de mélancolique, elle rappelle les années 50 et évoque des chanteuses noires célèbres et même Janis Joplin sur Snow avec son piano lancinant, sa basse discrète et ses violons. Sur Romance on pensera des les premières notes forcément à Burt Bacharach ou Henry Mancini avec ces arrangements de cuivres si caractéristiques.

      Très différents les unes des autres, mais à la fois très liées entre elles, les différentes plages de l’album nous invitent à des balades nocturnes dans la rigueur de l’hiver durant lesquelles on pourra espérer apercevoir un rayon de soleil de temps à autres. Mais au bout du compte on finira au coin d’un feu réconfortant en écoutant Drake, la bien nommée et en se disant que le destin d’une chanteuse d’un groupe aussi puissant que Portishead n’est finalement jamais scellé et qu’il y a toujours possibilité pour un artiste, quel qu’il soit, d’évoluer dans des sphères différentes sans pour autant perdre de son talent, de sa personnalité ni de sa force.

Benoît