musique

The semifinalists - s/t

V2/Warner

[4.5]

 

 

Adriana Alba, Chris Steele-Nicholson et Ferry Gouw sont peu diserts sur leur biographie. On croit savoir qu’ils sont américains et se sont rencontrés dans les salles de classes d’une école de cinéma londonienne. Leur musique emprunte à différent styles, mais se taille une voie singulière dans le petit barnum de la musique contemporaine à la mode.

 

Qui sont ces Semifinalists arrivés dans les bacs sans qu’on s’en rende compte ? Quel est cet album dont il ne faut pas moins d’un écoute distraite pour sortir définitivement conquis (V2 a le chic pour sortir de grands albums au marketing sous-estimé) ? Conquis mais aussi immédiatement bien embêté. Parce que quand le chroniqueur commence sa réflexion en accumulant un nombre assez notable de références possibles, mais toutes dans des genres plutôt dissemblables ; il sait qu’il a à faire non seulement à un album qui compte, un album qui marque, mais aussi un album impossible à retranscrire en chronique valable.

 

Allons-y donc pour les comparaisons foireuses, espérant qu’elles puissent servir de guide pour situer l’album. Il y a la voix des groupes de filles et les « palapap » façon Lush époque britpop (ou des belges de Melon Galia pour ceux à qui la voix d’Aurélie Muller rappelle encore quelque chose). Avec un côté femme enfant couillue façon Cardigans. Il y a la déstructure psychédélique du rock malin, fou et léché jusqu’au dernier hertz de l’accompagnement, comme le pratiquent les Flaming lips. Mais il y a aussi l’immédiateté des pop songs dans la plus pure tradition britannique, avec l’aisance quasi régionaliste de Gorky’s Zygotic Mynci. Il y a de ces titres qui partent en explosion de guitare à partir d’un climax, tels qu’on les aime chez Sonic Youth. Il flotte comme un parfum d’énergie foutraque dans le style Pavement époque Crooked rain… Mais on s’envole aussi parfois dans les éthers planants de Mercury Rev. Puis il y a la seconde voix masculine qui tape le fausset tel Architecture in helsinki. Il y a un soupçon du faux clavier de Stereolab et une petite touche de gothique soft façon Smashing Pumpkins avec une réverb’ un peu exagérée. Il y a enfin une production chiadée qui éloigne le groupe de l’amateurisme.

 

Une description bien alambiquée pour un album qui finalement déroule ses douze titres avec une facilité déconcertante. Le résultat : un opus addictif, pas vraiment joyeux, pas vraiment sombre, pas vraiment rock, pas tout à fait pop, qu’on ne parvient pas à classer, mais pas non plus à décoller de la platine. Excellent !

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

01. origin song

02. Show the way

03. The chemicals that wait

04. Lets kill this

05. You said

06.D.C

07. Short acoustic song

08. HWY. 101

09. I saw you in the hall

10. Upstream

11. Whispering mice

12. From several to many

 

Durée : 35'22

Date de sortie : mai 2006

 

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