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                               Baudoin
                              - Araucaria,
                              carnets du Chili  
                                
                              L'association
                              - 44p, 6€ - 2004 
                                
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                        En octobre 2003, Edmond Baudoin est parti au
                        Chili pour une résidence d'un mois à l'invitation de
                        l'Institut culturel franco-chilien. Au programme, cours
                        de dessin, rencontres publiques et collaborations
                        diverses. Après un long séjour au Québec (*), le niçois
                        cosmopolite qu'est Baudoin trouvait là une fois
                        de plus de quoi étancher sa soif de rencontres et de
                        partage. Il n'est dès lors pas étonnant qu'il ait
                        choisi l'araucaria comme emblème pour ce carnet qu'il
                        nous ramène de son voyage. Car l'araucaria, selon les
                        termes mêmes de Baudoin c'est
                        un arbre qui a comme des mains au bout de ses branches.
                        Des mains qui offrent.
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        L'araucaria, c'est aussi un des arbres les plus vieux et
                        les plus respectés de la planète. Vieux comme les
                        montagnes et les paysages que Baudoin se plait à
                        croquer. Respecté comme les chiliens dont il dessine le
                        visage pour exalter la beauté des hommes. 
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        L'araucaria, ce sont enfin des racines qui s'étendent
                        et se ramifient. Des rhizomes serait-on tenté de dire
                        en reprenant la terminologie du philosophe Gilles
                        Deleuze, dont Baudoin avoue admirer la pensée
                        dans la première page de ce carnet. Racines dévoyées
                        comme en témoignent les statues d'indiens dans le
                        centre des villes américaines ou bien reliques des
                        promesses d'un futur qui ne fût pas comme la statue de
                        Salvador Allende devant la Moneda. Racines ressurgissant
                        aussi dans tous les particularismes culturels, petits détails
                        que Baudoin accumule grâce à une attention à
                        autrui de tous les instants.
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        C'est ainsi que dans un ballet où se côtoient dérisoire
                        et fondamental, Baudoin nous montre les stigmates
                        toujours présentes du récent passé dictatorial et les
                        aléas d'un quotidien miné par les inégalités
                        sociales, mariés avec la sensualité des étreintes théâtrales
                        dans les parcs et avec toutes les anecdotes récoltées
                        dans des balades qui sont autant de flâneries à la découverte
                        du pays de Pablo Neruda, le poète chilien si cher à
                        son cœur.
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        Portés par un amour du dessin qui magnifie
                        l'attachement de son auteur à la vie et à l'humain,
                        ces carnets se présentent comme un superbe écho
                        artistique aux agencements du désir du vitalisme
                        deleuzien.
                        
                         
                          
                        Fred
                        Bruart
                        
                         
                          
                        (*)
                        évoqué dans l'album Le
                        chemin de Saint-Jean à L'Association 
                          
                        date
                        de parution : 15/09/2004 
                          
                        Plus+ 
                        La
                        chronique de Les yeux dans le mur 
                        La
                        chronique de Question de dessin 
                        La
                        chronique de Le chemin de Saint-Jean 
                          
                          
                          
                          
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