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                               Tajima
                              Shou & Otsuka Eiji  - MPD Psycho
                              t.2  
                              Pika
                              éditions - 2004 
                                
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                            Deuxième
                        série de l’éditeur Pika à paraître dans sa
                        collection senpaï, pour adulte, MPD psycho
                        est un titre assurément violent et malsain. Yôsuke
                        Kobayashi est un respectable policier jusqu’au jour un
                        sa petite amie se fait sauvagement assassiné. Le héros
                        semble alors atteint de schizophrénie, envahi par de
                        multiples personnalités, dont l’un d’elle est un
                        tueur psychopathe qui tue sans ménagement le meurtrier
                        de sa petite amie. Après un séjour en prison,
                        Kobayashi devient détective pour le compte d’une
                        agence privé, et se met à enquêter autour de sordides
                        affaires de meurtres en série, grâce à son talent
                        hors pair pour l’analyse psychologique des tueurs en série.
                        Tous ces meurtres semblent relier par une même énigme,
                        à savoir la présence d’un code barre dans l’œil
                        des assassins. De plus, la schizophrénie du héros ne
                        semble nullement s’être arrêtée.
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        S’inscrivant dans la droite lignée des œuvres
                        contemporaines, sur de nombreux supports artistiques,
                        traitant des meurtres en série, MPD Psycho se veut être
                        une œuvre dérangeante, sans concession, tant sur la
                        violence graphique, parfois gore, que sur l’atmosphère
                        éminemment malsaine. Si le scénario apparaît plutôt
                        classique, laissant imaginer qu’une vaste organisation
                        se cache derrière ces mystères, et même si l’idée
                        des multiples personnalités peut être extrêmement intéressante,
                        on nous expose des cadavres à tout va, dans leur
                        moindre détails des individus mutilés de manière
                        horrible, des crimes sordides, et du sang à tous les
                        chapitres.
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        Pour autant, dans la postface de ce premier volume, le
                        scénariste expose une idée intéressante. La représentation
                        des cadavres dans le manga nous est présentée comme étant
                        un acte volontaire, conscient et réfléchi. En effet,
                        le scénariste avance l’idée que beaucoup trop d’œuvres
                        traitent de meurtres, de crimes, mais ne montrent jamais
                        un seul cadavre, et tendent ainsi à rendre la mort très
                        abstraite, et donc finalement irréelle et presque
                        inexistante. Au contraire, le scénariste souhaite ici
                        représenter concrètement aux lecteurs la mort en
                        exposant de nombreux cadavres, afin de la rendre visible
                        et palpable.
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        Or, la réalisation de ce premier tome ne semble pas
                        aller totalement sans ce sens. En effet, par cette
                        surenchère, cette surcharge de cadavres, et surtout par
                        cette volonté de représenter ces dépouilles dans des
                        circonstances les plus atroces possibles, l’œuvre en
                        devient totalement irréaliste, et finit même par
                        atteindre l’objectif inverse de celui voulu. A ce
                        niveau là, la mort ne semble pas plus réelle, représentable
                        qu’en l’absence de tout corps. Au contraire, cette
                        surenchère annule toute possibilité pour ces cadavres
                        de rendre concret la mort, et tend presque à sombrer
                        dans un burlesque ridicule.
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        De plus, le dessin très léché peut laisser penser que
                        le dessinateur a cherché à esthétiser cette ultra
                        violence, et participe à rendre l’atmosphère générale
                        très malsaine. Si on ajoute à cela des personnages
                        pour le moment faiblement développés, une narration un
                        peu poussive, la lecture de ce premier volume laisse le
                        lecteur pour le moment plutôt dubitatif. Au vu de la réputation
                        de l’œuvre, ce premier volume constitue clairement
                        une déception. A noter toutefois une édition française
                        de toute beauté (papier glacé, pages couleurs…).
                        
                         
                         
                        
                         
                        Vincent 
                          
                          
                        
                        
                        
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