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Antoine
est un trentenaire citadin à Paris, où il partage son
existence morose d'employé d'entreprise entre un pote
donneur de conseils et trop décontracté pour être
honnête, une ex dont il est resté amoureux mais qui
repousse sans cesse ses avances, et une patronne branchée
qui aime qu'on lui résiste. Mais Antoine se sent seul.
Jusqu'à ce qu'il recueille un chat perdu, qui s'avère
être l'animal de compagnie d'une bien jolie jeune
fille...
"Pattes
de Velours" s'articule donc autour d'un félin
domestique, sorte de "fil rouge" (et de pigeon
voyageur) entre les personnage de la bande dessinée et,
surtout, entre Antoine et cette jeune fille dont il
tombe aussitôt amoureux. On pense rapidement au film de
Klapisch "chacun cherche son chat" qui
employait le même fil conducteur. Sauf que ce n'est pas
un quartier qu'évoque les auteurs ici, mais plutôt les
existences d'un quatuor de personnages liés par des
amitiés, des coucheries, des disputes ou des animaux
perdus.
Vue
et revue, l'histoire narrée par Bertho et élégamment
dessinée par Korkydû, déjà responsables du plus
violent "La Voix" paru aux Vents D'Ouest,
reste pourtant charmante et prenante, comme si la série
"Monsieur Jean" de Dupuy-Berberian était mise
en images par le créateur de "Broussaille".
Les traits sont épais mais doux, les couleurs tantôt
pastels, tantôt colorées flashy : l'ensemble est en
fait à l'image de l'histoire, nonchalante mais sincère.
Quant
aux personnages imaginés par Bertho, ils ressemblent à
tout un chacun, empreints d'une humanité un peu
pessimiste et maladroite. Difficile de ne pas s'attacher
au héros de cette aventure banale, Antoine, plongé
dans un désarroi sentimental et professionnel, partagé
entre un éternel amour qui ne peut être qu'une
impasse, et des amours naissantes qu'il hésite à concrétiser.
Loin d'être un chef-d'oeuvre de la bande dessinée,
"Pattes de Velours" reste un livre doux et
subtil où chacun peut s'identifier. On regrettera peut-être
plus d'émotion et de profondeur, mais cela reste une
histoire sentimentale fragile appuyée par un crayon à
la fois assez simple et expressif. De la belle ouvrage,
en quelque sorte...
Jeff
Lahorgue
Date
de parution : mars 2005
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