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                         Les
                        deux premiers tomes du combat ordinaire font déjà
                        office de classiques de la bande dessinée dite
                        intimiste ou d’auteur, et ce n’est pas ce troisième
                        volet qui nuira à la reconnaissance de cette série
                        tant ce dernier continue d’enfoncer le clou avec un récit
                        toujours aussi profondément mélancolique mettant en scène
                        Marco, dépressif chronique, en proie toujours et encore
                        au doutes de la vie. 
                         
                        
                         
                        Dans
                        ce tome 3, on retrouve donc Marco, après le suicide de
                        son père, auprès de sa mère, attaché à ranger
                        l’atelier du défunt. Il va y découvrir des carnets
                        intimes, des photos qui vont lui donner l’occasion de
                        se pencher un peu plus sur ce que fut cet homme,
                        aujourd’hui disparu, mais qui reste en partie un mystère
                        pour son fils. 
                        Quant
                        à Émilie, la compagne de Marco, elle désire plus que
                        jamais un enfant et met une pression toujours plus
                        grande sur lui. Tourmenté par ces évènements, Marco
                        continue à consulter son psy sans trop 
                        croire. Mais heureusement pour lui, un éditeur
                        souhaite publier ses photos des ouvriers de l’atelier
                        22 du chantier naval où travaillait son père. Une
                        occasion de redonner un sens à sa vie, quelque peu
                        chamboulée ces derniers temps. 
                         
                        
                         
                        Ce
                        ne sera pas une surprise que de dire que cet album est
                        une fois de plus une grande réussite. Toujours aussi
                        bouleversant, le récit de Manu Larcenet est
                        d’une limpidité exemplaire, ne laissant jamais le
                        moindre espace au pathos, ce qui est toujours appréciable
                        dans ce genre d’histoire. 
                        Une
                        fois encore on découvre tout le talent de cet auteur à
                        mettre en scène les grands tourments de l’existence,
                        les interrogations constantes, et les difficultés à
                        assumer les responsabilités liées à vie d’adulte. 
                         
                         Un
                        livre intime, captivant et superbe, fait de petites
                        choses, de détails infimes, d’images muettes évocatrices,
                        qui en disent bien plus long sur la vie que n’importe
                        quel discours. Un livre pas franchement gai mais cent
                        fois plus stimulant que des tas d’autres qui ont pour
                        but de nous divertir et qui ne font que nous ennuyer !   
                        
                         
                        Benoît
                        Richard
                         
                         
                         
                        Date
                        de parution : 17 mars 2006 
                          
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