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                         David
                        Libens - Le
                        couloir    
                          
                        L'employé
                        du moi - 2002 
                          
                          
                         
                        
                         
                        
                           
                        Dans le même format que Abruxellation
                        (10,5 x 15 cm), Le
                        couloir est la deuxième contribution de David
                        Libens  à
                        L'employé du moi.
                        
                         
                        L'album
                        est divisé en deux parties. Deux histoires qui se complètent
                        et se répondent, l'une fictive et l'autre
                        autobiographique. 
                        Un
                        homme nu dans une pièce vide, une cellule. C'est ainsi
                        que débute Le
                        couloir. 
                        
                        
                         
                           
                        A son réveil, l'homme découvre successivement des vêtements,
                        une table dressée, un téléviseur qui l'enregistre,
                        une porte ouverte. Il explore le couloir, découvre
                        d'autres enfermements, d'autres solitudes, et un homme
                        mystérieux, simple d'esprit en apparence mais exécuteur
                        d'un cérémonial morbide dont l'issue est la pendaison
                        sur un crochet, seul motif décoratif de chaque cellule. 
                          
                           
                        A travers une série de courts chapitres, c'est à une
                        allégorie sur l'enfermement mental que nous convie David Libens. 
                        Le
                        format très petit, le découpage en chapitres et le
                        style de dessin très jeté permettent au récit d'être
                        idéalement nerveux et rythmé et d'éviter l'impression
                        de lourdeur symbolique qu'un tel sujet pourrait générer. 
                        C'est
                        sans fioritures et très réussi. 
                          
                           
                        Dans le deuxième récit, …et
                        des poussières, on retrouve l'auteur dans une
                        tranche de vie autobiographique. Ici, aux tracas
                        habituels du quotidien s'ajoutent les difficultés liées
                        à la volonté de l'auteur de redessiner Le couloir pour une publication en album, après sa parution dans un
                        fanzine. 
                        C'est
                        l'occasion d'incorporer, dans un réel aux contours répétitifs
                        et parfois bien grisâtres, une réflexion sur le
                        suicide d'un proche. Suicide à l'origine de la
                        tentative d'en parler par l'allégorie du premier récit.
                        C'est aussi une réflexion sur ce qui nous pousse à
                        continuer. 
                          
                           
                        Au final, cet album de près de 200 pages qui se lisent
                        comme un manga est une nouvelle réussite très
                        attachante d'un auteur qui ne l'est pas moins. Un auteur
                        qui parvient à nous transmettre avec force et sans
                        lourdeurs ses doutes, ses questionnements et ses
                        tentatives de les coucher sur papier. 
                        On
                        en redemande. 
                        Eh
                        bien, ça tombe bien, y a Recto-verso # 1 qui vient de sortir. Direction la chronique
                        suivante, suivez la flèche. Comment ça, y a pas de flèche???
                        Ah bon, ben, cliquez alors… 
                          
                        Fred
                        
                         
                         
                          
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