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                         Etienne
                        Lécroart - Le cycle  
                          
                        L'association
                        - 2003 
                          
                          
                          
                             
                           
                        Avec Le cycle,
                        Etienne Lécroart
                        signe une nouvelle expérience formelle très réussie.
                        Membre actif de l'Oubapo (Ouvroir de bande dessinée potentielle), il n'a de cesse,
                        tout comme les autres membres du collectif oubapien,
                        d'exploiter à travers contraintes et exercices les
                        ressources formelles que lui offre son médium, que ce
                        soit au niveau de la construction du récit, de la mise
                        en planches ou plus particulièrement dans le cas présent
                        du télescopage ludique des univers graphiques. 
                          
                           
                        Sur 38 planches au format comics, convenant particulièrement
                        bien au propos, Lécroart
                        met en scène les aventures des très cartoonesques
                        Professeur Fignoteau et de son acolyte M. Marmouset. 
                        Fignoteau,
                        un peu savant fou, est l'inventeur du délinéateur,
                        machine permettant aux personnages de bousculer leurs
                        cases et d'investir l'espace interstitiel avant de carrément
                        permettre à M. Marmouset de quitter la planche pour
                        investir l'univers graphique d'autres auteurs. 
                          
                           
                        Tout en maintenant une continuité narrative sans
                        failles, Lécroart
                        place M. Marmouset dans des planches de Sfar, Doucet,
                        Mathieu, Trondheim, Crumb et
                        d'autres en l'insérant avec le style graphique de ces
                        auteurs dans une planche d'un de leurs albums, le
                        faisant interagir avec leurs personnages en inventant de
                        nouveaux dialogues. 
                        Le
                        résultat est extrêmement rythmé, très intelligemment
                        réalisé et surtout tout à fait ludique. 
                          
                           
                        Et comme toute tentative formelle qui se respecte, Lécroart
                        pousse le ludisme jusqu'à amener son récit au bord de
                        l'abîme jusqu'à une autodestruction jubilatoire aux
                        accents quasi-métaphysiques. 
                        Un
                        album jouissif de la première à la dernière case…
                        et même quand il n'y en a plus. 
                         
                        
                         
                           
                        Petite remarque : parallèlement à cet album, paraît
                        également ce mois-ci à L'association le très attendu
                        ouvrage collectif Oupus
                        II dans lequel on retrouve notamment Lécroart.
                        Une bonne rasade de délires en tous genres en
                        perspective. 
                          
                        Fred
                        
                         
                         
                          
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