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Pellejero
& Lapière - Le
tour de valse
Dupuis/coll.
aire libre - 74p, 12.95€ - 2004
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En septembre 1946, Vitor Kolonieitsev est arrêté sur dénonciation
anonyme et déporté en Sibérie au camp de Taïchet. Il
est condamné à dix ans de rééducation par le
travail. Il laisse une femme, Kalia, et deux enfants,
Serioja et Voulia. Les années passent. Kalia correspond
régulièrement avec son mari. Jusqu'au jour où
celui-ci lui demande d'arrêter de lui écrire, ses
lettres ravivant toute l'ignominie de la situation.
Kalia essaie tant bien que mal de survivre, elle qui est
considérée comme la femme d'un Zek, un ennemi du
peuple.
Dans cette URSS de l’après-guerre dessinée par Pellejero
avec des couleurs chaudes à dominante rouge, Lapière
tisse une histoire d’amour passionnée entre un être
cher emporté par un triste destin et une femme obstinée
qui croit en son éternel retour.
Dans
cette romance sur fond politico-histrorique, les auteurs
- qui se retrouvent pour
une deuxième collaboration dans la collection
"Aire Libre" après Un peu de fumée
bleue... - présentent
une vision sombre de cette époque, avec notamment les
arrestations illégitimes pour
"admiration de la technologie étrangère"
et les horreurs que
sont les camps de travail.
Déterminée
à connaître la vérité sur son mari, Kalia
va mener sa propre enquête. Elle va ainsi tenter de
briser le silence des Zeks (prisonniers politiques) qui
n’arrivent pas à parler de ce qu’ils ont vécus
dans les camps.
Sans être un des meilleurs albums de cette collection,
on trouve malgré tout un certain plaisir à lire cette
BD dans laquelle on apprend ce qu’est "le tour de
valse" : une pratique instaurée dans les
camps de rééducation qui consistait à mélanger les
prisonniers hommes et femmes pour des moments de
plaisir charnels et éphémères. Un tour de valse qui,
sans dévoiler la fin, aura son importance dans le dénouement
de cette belle histoire.
Benoît Richard
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