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                         José
                        Parrondo - Le vol : notions de base 
                         
                        1/2
                        
                         
                        L’Ampoule
                        – septembre 2003
                         
                         
                          
                         
                        
                         
                         
                        
                         
                          
                            Certains lecteurs, férus
                        de Lewis Trondheim, ont rencontré José
                        Parrondo un peu par hasard. Il co-signait Papa
                        raconte publié chez Delcourt en 2001 
                        . Le trait  naïf
                        et épuré de Parrondo y servait efficacement
                        l’humour noir et décalé de l’auteur des carottes
                        de Patagonie. D’autres amateurs de bande-dessinées
                        connaissent bien  José
                        Parrondo. Pourtant pas un de ces lecteurs de 5-6 ans
                        n’a un jour soupçonné que derrière les
                        illustrations de leur Okapi ou Picsou
                        magazine, se cachait un dessinateur et illustrateur
                        de 37 printemps, établi sur les rives de la Meuse, au
                        pays du Standard de Liège et des « Oufti ! »
                        interjetés. 
                        
                         
                          
                        
                         
                            C’est aux éditions
                        de l’Ampoule, maison 
                        parisienne spécialiste des OLNI (ouvrages littéraires
                        non identifiés) que l’illustrateur poursuit avec Le
                        vol, son entreprise de vulgarisation scientifique débutée
                        en 2002 avec L’électricité. 
                        
                         
                        Le principe est simple : Parrondo
                        redéfinit les règles des célèbres collections 
                        Que sais-je ? dans un Vol édité
                        pour une imaginaire collection Mieux vaut le savoir ,
                        n° 1.  Les notions élémentaires du vol et de la sustentation dans
                        l’air y sont abordées, à côté de la définition
                        des machines volantes et des gaz permettant le
                        flottement en milieu aérien. Le tout richement illustré
                        de croquis d’une évidence crasse permettant, à
                        l’amateur comme au professionnel, de mieux appréhender
                        ces phénomènes physiques étranges. Une quintessence
                        du savoir sur les notions et pratiques du déplacement
                        au dessus de la terre ? Un bréviaire rébarbatif
                        autant que scientifique ? 
                        Un guide de voyages pour futurs passagers ?
                        Que nenni ! 
                        
                         
                          
                        
                         
                            Car José
                        Parrondo a plus d’un tour (d’hélice ?)
                        dans son sac à malices. Pratiquant le surréalisme cher
                        aux artistes vivant en Belgique, il invite son lecteur
                        en un voyage décalé, plein de tendresse et d’humour
                        au pays des manuels scientifiques. Ici, les définitions
                        rivalisent d’absurde ou de clarté… poétique. Ici
                        les anecdotes illustrées de l’histoire de l’aéronautique
                        naissent dans l’âme d’enfant du dessinateur amusé.
                        Le manuel technique prend le masque de conte pour
                        enfant. On ne peut s’empêcher d’esquisser un
                        sourire au long des 48 pages de ce qui se définit
                        finalement comme un conte de Perrault pour
                        adulte, utilisant les références lexicales des précis
                        de science. 
                        
                         
                          
                        
                         
                            La parodie du
                        guide/manuel se perpétue en dehors du strict champ esthétique
                        et lexical. Parrondo émaille ses textes et
                        illustrations « scien-poétiques » de pages
                        de publicités imaginaires, comme on en trouverait dans
                        les meilleurs ouvrages de référence, racolant le
                        client là où elles sont sûres de trouver un public réceptif.
                        On songe parfois au Guide du Routard, au Lonely
                        Planet ou aux annuaires du net, quand l’ouvrage
                        sur les théories de l’aéronautique se pare de réclames
                        vantant les mérites de produits x, y ou z ; toutes
                        « comme par hasard, comme c’est bizarre »
                        dédiées à des entreprises liées à l’aviation. 
                        
                         
                        Enfin, parce que Le Vol est
                        un ouvrage « sérieux » et que son auteur
                        manie jusqu’au bout l’art de la déconstruction, il
                        ne manque pas de se clore sur des expériences illustrées 
                        à réaliser à la maison. Elles tiennent
                        autant des exercices de ces livres de devoir que nos
                        mamans achetaient pour nous instruire pendant les
                        grandes vacances que des jeux que renfermaient nos Pif
                        gadget !, Spirou et Picsou Magazine. 
                        
                         
                          
                        
                         
                            On tourne la dernière
                        page du livre avec le sentiment d’avoir été roulés
                        par un scientifique fumiste… Euh non, menés en
                        avion…par un illustrateur ironique et poète. Et cette
                        sensation duelle est plutôt agréable. Vivement le
                        volume 3. 
                        
                         
                        
                        
                         
                         
                        
                         
                        Denis
                        
                         
                        
                         
                          
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