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Gibrat - Le vol du corbeau t.2  Dupuis/coll. aire libre- 56p, 12.94€ - 2005 [2.5]

    Retour sur le diptyque Le vol du corbeau entièrement réalisé par Jean-Pierre Gibrat. Figure emblématique de la bd des années 70/80 on découvre son trait si particulier et si réaliste dans Pilote et Fluide Glacial et devient celui qui restera avant tout comme le père de Goudard et la parisienne en compagnie de Jacky Berroyer. Longtemps absent des librairies, il refait surface en 1997 avec Le sursis (en deux tomes) puis avec Le vol du corbeau dont le second tome paraît en 2005. albums pour deux histoires qui trouvent des points de convergence notamment avec le personnage de Jeanne mais aussi avec  l’époque qui sert de toile de fond à ces eux récits : l’occupation allemande.

     Si le premier tome du vol du corbeau nous avait laissé quelque peu sur notre faim, surtout du point de vue du scénario, beaucoup trop fleur bleu et pas assez encré dans une réalité qui est celle de l’époque de la résistance, ce second tome n’apportera rien de plus et ne fera que conforter notre opinion quant à la faiblesse du scénario et à son faux rythme. Une fois de plus, difficile de faire plus cliché que cette bluette en temps de guerre ou l’on retrouve le méchant allemand de service, l’ignoble police française, le commissaire de police qui sent le vent tourner et qui veut se racheter de sa collaboration, et le gentil français qui a un cœur gros comme ça… (on pense à La grande vadrouille ou au cinéma guimauve de Jugnot avec Mr Batignole).

    Par ailleurs, et pour contrebalancer l’aspect négatif du scénario, on restera admiratif quant au soin apporté au trait et aux couleurs dans cet album. Tout ça pour conclure que Gibrat est sans conteste l’un des meilleurs dans ce genre de style graphique. On notera plus particulièrement la finesses et les détails apportés à la reconstitution du Paris de l’époque, à la mise en scène et aux corps féminins débordants de sensualité si joliment croqués.

    Même si le graphisme ne fera pas oublier un histoire en demi-teinte et assez peu captivante, on pourra, sans trop se tromper, affirmer que les amateurs de romances en période trouble, comme le cinéma nous en abreuvé ces 50 dernières années, vont sans aucun doute apprécier cette suite. Quant à ceux qui veulent se faire une autre opinion du travail de Gibrat, on ne peux que leur recommander la lecture de l’excellent et désormais culte Goudard et la Parisienne.

Benoît Richard

Date de parution : 6 avril 2005

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