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Joe
Matt - Les kids
Le
seuil - 128p,
10.50€ - 2005
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Première bonne nouvelle : Joe Matt est de
retour ! Seconde bonne nouvelle : ses comics
sont toujours aussi poilants et jubilatoires.
Dans
cette troisième parution française (Peep-show
en 2001 et Strip-tease en 2004) Joe Matt
revient cette fois sur son enfance pour nous livrer un
tranche de jeunesse bien épicée dans laquelle notre américain
névrosé préféré se livre, comme à son habitude,
sans retenue et avec un sens du récit bien
à lui.
D’une
jeunesse plutôt classique, il titre un récit très
plaisant, plein d’humour et dans lequel on trouvera
forcément un peu de son enfance à soi.
Avec une verve identique à ce qu’on a connu dans ses
albums précédents (en forme d’auto-analyse), Joe
Matt nous propose ici un retour sur ses années
enfant/ado dans une Amérique des années 70 plutôt
tranquille. Joe habite un quartier middle-class et vit
avec sa mère, son père et sa petite sœur. Entre
chamailleries et conflits avec les parents notamment sa
mère), Joe se balade avec son pote Kelso, sur son vélo
millésimé à selle bi-place, en quête d’une
aventure ou d’une bonne affaire.
Ce qui est incroyable à la lecture de cet album et
surtout quand on connaît les précédents, c’est que Joe
Matt était déjà complètement vénal, possessif,
radin, lâche, trouillard et passionnée de comics à
l’age de 12/13 ans. On le découvre dans ses jeunes
années déjà tout disposé à rouler ses meilleurs
amis, à monter les bizness les plus improbables, quitte
à se mettre dans des galères pas possibles desquelles
bien sur ce sera les autres qui viendront l’en tirer.
Toujours
aussi lucide envers lui-même, Joe ne s’épargne rien
et se montre une fois encore sous un jour pas très
reluisant. Pourtant comme à la lecture des autres récits,
on éprouve une certaine affection pour cet étrange
personnage que voit ici sous les traits d’un garnement
sans foi ni loi.
Avec une ligne très claire, un certain classicisme dans
la narration comme dans le découpage, Joe Matt nous
livre une BD attachante, très drôle et bien dans
l’esprit des récits d’enfance que l’on connaît,
entre cruauté, relations de force et amitié partagée.
Après
trois récits autobiographiques particulièrement réussis,
on a maintenant hâte de savoir si Joe Matt va
poursuivre dans cette veine ou va enfin s’essayer au récit
de pure fiction.
Benoît
Richard
Date
de parution : janvier 2005
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