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                               Hideshi
                              Hino - panorama
                              de l'enfer     
                              Editions
                              Imho - 196p, 9€ - 2004 
                                
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                        A travers 13 tableaux horrifiques de sa famille et des
                        entourages de sa maison, un peintre obsédé par le sang
                        offre à nos yeux un conte cauchemardesque, un véritable
                        Panorama de
                        l'Enfer.
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        IMHO est un petit éditeur qui publie entre autres
                        choses des mangas atypiques et à la personnalité
                        forte. Et Hideshi Hino fait assurément partie
                        des auteurs ayant un discours fort, et une façon toute
                        personnelle de nous les transmettre. Son Panorama
                        de l'Enfer ne caresse pas dans le sens du poil,
                        c'est le moins que l'on puisse dire : l'auteur s'appuie
                        sur son trait simple et direct, résolument non réaliste
                        mais spectaculaire, pour nous montrer tout un panel
                        d'horreurs. Têtes coupées pleines de vers,
                        comportements dégénères, déformations horribles...
                        Tout y passe, le tout enrobé d'un humour noir et grinçant
                        à la limite de l'hystérie. 
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        Mais ce qui frappe le plus, c'est la force évocatrice
                        des images d'Hideshi Hino. Ces histoires n'ayant
                        apparemment pas de lien avec une quelconque réalité :
                        trop grotesques, trop sanglantes. Néanmoins, l'auteur
                        construit des passerelles entre son monde et le nôtre,
                        à travers l'aspect "vie quotidienne" de ses récits.
                        Le peintre n'a pas à aller très loin pour nous décrire
                        son Enfer, puisqu'il nous décrit les membres de sa
                        familles, des individus violents, pervers et amoraux,
                        ainsi que les alentours de sa maison (un abattoir, un
                        four crématoire, une guillotine et un cimetière).L'auteur
                        ancre aussi son Panorama de l'Enfer dans l'histoire du Japon, et le lie à l'événement
                        le plus marquant de ce siècle pour le peuple Japonais,
                        la bombe atomique. Le champignon atomique, nommé le Roi
                        de l'Enfer par le peintre narrateur qui lui voue une véritable
                        adoration, relie le monde d'Hideshi Hino au nôtre,
                        et donne toute sa dimension au récit. Ce "Roi de
                        l'Enfer" étant une création humaine, les hommes
                        apparaissent donc comme les responsables de toutes les
                        horreurs décrites dans le livre. 
                        
                         
                         
                        
                         
                           
                        L'homme et ses défauts est donc au centre de Panorama
                        de l'Enfer. Hino, en paraissant s'éloigner du réel,
                        s'en approche d'une manière détournée et dérangeante,
                        et les nouvelles composant Panorama
                        de l'Enfer deviennent alors de virulents portraits
                        surréalistes dénonçant la monstruosité de l'humanité,
                        et révélant la laideur cachée qui réside en nous
                        tous. La fin de l'album ne laisse aucune ambiguïté :
                        il n'y a pas de place 
                        pour l'espoir dans le travail d'Hideshi Hino.  
                           
                        Olivier
                        Tropin             
                                          
                                          
                                
                        
                        
                         
                          
                        Plus+ 
                        www.imho.fr 
                          
                          
                          
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