| 
                         Munoz
                        & Picouly - retour de flammes   
                          
                        Casterman
                        - 2003 
                          
                          
                          
                          
                           
                        Après deux excellents albums avec Jérôme Charyn, le maître argentin du noir et blanc José
                        Munoz fait, avec ce polar noir d'encre, scénarisé
                        par le romancier français Daniel Picouly, une nouvelle entorse à sa riche et fructueuses
                        collaboration avec son compère argentin Carlos
                        Sampayo (la série Alack Sinner,…). Et ce
                        n'est pas à regretter car ce Retour
                        de flammes est une grande réussite. 
                          
                           
                        Grâce à des procédés que l'on devine pas toujours très
                        nets, Nastro, parvenu intégré par mariage à une
                        grande et puissante famille, est en passe de devenir
                        premier ministre. 
                        Mais
                        sous la forme d'un mystérieux et menaçant conducteur
                        d'un Coupé 203 bordeaux, Nastro voit resurgir son passé
                        de membre d'une bande de petites frappes de troisième
                        zone. En même temps, sa fille disparaît et la
                        constitution du prochain gouvernement pose des problèmes
                        épineux. Les événement s'accélèrent, la perte de
                        contrôle semble inévitable. Surtout que c'est à une
                        histoire de rodéos sauvages en bolides trafiqués que
                        va mener cette plongée dans un passé sombre et
                        soigneusement occulté par une carrière arriviste. 
                          
                           
                        Classique tout ça… Et diablement efficace. Mais
                        ce qui rend cet album si intéressant, c'est bien
                        entendu la flamboyance expressive d'un Munoz
                        au sommet de sa forme. Découpage exceptionnel, cassures
                        de rythmes audacieuses, scènes d'action traitées à la
                        limite de l'abstraction, expressivité des visages et
                        des attitudes, Munoz
                        prouve une fois de plus qu'il est un des plus grands
                        maîtres du noir et blanc de l'histoire de la bande
                        dessinée et surtout qu'il sait mettre son immense
                        talent a service du récit qu'il met en images. 
                          
                           
                        Courez acheter cet album, sorti dans la collection
                        Romans des éditions Casterman,
                        vous ne le regretterez pas. 
                        En
                        attendant, je vous laisse avec ce qui pourrait servir de
                        morale à cette histoire, les mots d'un gitan au seuil
                        de la mort, dont la confiance fût un jour trahie par
                        Nastro l'arriviste : "Ne remercie jamais celui qui
                        t'aide à se venger, il te punira une deuxième
                        fois." 
                          
                        Fred
                         
                          
                        
                        
                         
                           |